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L'ACTUALITE DE LA DANSE 20 avril 2024

Le Pavillon aux Pivoines dans la mise en scène de Tamasaburo Bando au Théâtre du Châtelet, Paris.

Ă€ couper le souffle !
© Marie-NoĂ«lle Robert

Véritable événement de la semaine à Paris que la venue de l’acteur onnagata japonais Tamasaburo Bando, star du Kabuki et récemment nommé à 62 ans Trésor national vivant, pour faire découvrir à un public médusé d’admiration deux spectacles passionnants, Jiuta danse Kabuki et un opéra chinois traditionnel le Pavillon aux pivoines. Triomphe sur toute la ligne !
 

Théatre du Châtelet, Paris
Le 09/02/2013
Olivier BRUNEL
 



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    Mais le plat de résistance qu’est le Pavillon aux pivoines (1598), opéra classique chinois Kunqu d’après l’œuvre de Tang Xianzu (1550-1616), est autrement proche de notre sensibilité théâtrale à défaut de musicale. Bien que cette première présentation européenne de l’adaptation réalisée en 2008 à Pékin par Tamasaburo Bando avec la participation de la troupe de l’Opéra-Théâtre Kunqu de Suzhou-Jiansu ne comporte qu’une partie de la réelle épopée écrite à l’époque Ming, ce spectacle en langue chinoise de plus de trois heures avec deux entractes passe comme un songe.

    Il narre avec tous les maniérismes littéraires et musicaux inhérents à la culture extrême-orientale la rencontre rêvée entre deux jeunes gens et leur revoir dans la vie réelle après bien des péripéties incluant la mort de la jeune fille, son procès dans le cercle des Enfers et un happy end qui les réunit après la résurrection de l’héroïne grâce à l’entremise d’une prêtresse taoïste surnommé Sœur Stérile, étant née avec un hymen dur comme la pierre.

    Les rebondissements, si l’on ose dire pour une action aussi statique, de cette histoire donnent lieu à des scènes d’une beauté visuelle à couper le souffle. Dans une économie totale de décors (quelques rideaux assurent les changements de lieux, les accessoires étant réduits au strict indispensable), la somptuosité et les couleurs chatoyantes des costumes créent la base de la magie, le reste étant dévolu au jeu des acteurs.

    Tamasaburo Bando, dans le rôle de Du Lianiang, la jeune fille, est absolument prodigieux et comme, compte-tenu de son âge, il s’agit très probablement des dernières représentations chantées de sa carrière, on gardera comme un privilège le souvenir d’avoir pu contempler une telle performance alliant la crédibilité et le surnaturel d’un art si raffiné.

    Parfaitement crédibles et tous excellents, les acteurs, notamment Yu Jiu Lin jouant le rôle du jeune homme et Tang Rong, truculent Juge Hu dans le cercle des Enfers, contribuent à faire ce cette représentation un enchantement théâtral. Les quelques musiciens groupés dans la fosse, notamment la flûte traversière (Zou Jian Liang) qui a un rôle majeur et les percussions qui en jouent un immense dans les effets de surprise de cette musique si étrange à nos oreilles occidentales, contribuent à la réussite d’un spectacle que l’on recommande vivement de ne pas laisser passer. On n’est pas près de revoir cela de sitôt.




    Théatre du Châtelet, Paris
    Le 09/02/2013
    Olivier BRUNEL

    Le Pavillon aux Pivoines dans la mise en scène de Tamasaburo Bando au Théâtre du Châtelet, Paris.
    Le Pavillon aux pivoines, opéra classique chinois Kunqu d’après l’œuvre de Tang Xianzu
    direction artistique : Tamasaburo Bando
    décor : Go Maeda
    Ă©clairages : Tomoya Ikeda
    Avec la troupe de l’Opéra-Théâtre Kunqu de Suzhou-Jiansu (Chine)

     


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