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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
28 mars 2024 |
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Hommage à Rudolf Noureev par le Ballet de l’Opéra national de Paris.
Sous le regard des aînés
Mathias Heymann (Manfred)
Tâche difficile pour la nouvelle génération des Étoiles de l’Opéra que de rendre un hommage à Rudolf Noureev sous les yeux d’un bon nombre de ceux qui travaillèrent avec le maître et créèrent ses ballets. Le défi a été relevé avec professionnalisme et même souvent avec éclat. Le public, comblé, n’a pas ménagé ses acclamations.
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Ivresse grecque
Flambeau partagé
Fulgurante beauté
[ Tout sur la danse ]
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Ils étaient nombreux à être venus assister à ce programme d’hommage marquant le vingtième anniversaire de la mort de Rudolf Noureev. Les Pontois, Piollet, Thesmar, Platel, Maurin, Loudières, les Guizerix, Jude, Belarbi, Hilaire et quelques autres étaient la mémoire vivante de ce que les nouveaux montraient sur scène. Guérin et Guillem n’étaient pas là , Legris et Dupond non plus, mais ils étaient présents dans l’esprit d’une bonne partie du public, celle qui avait vécu les grands soirs de cette génération dorée.
Le programme était constitué d’extraits des principaux grands classiques remontés par Noureev pour l’Opéra et d’un beau solo de Manfred, l’une de ses créations plus personnelles. La totalité des étoiles féminines y participait. Chez les hommes ne manquaient que Josuah Hoffalt et Jérémie Bélingard. Beaucoup de Premiers Danseurs étaient aussi présents, avec, par exemple, trois d’entre eux pour l’Adage à la rose de la Belle au bois dormant que dansait Aurélie Dupont, des princes ayant nom Vincent Chaillet, Stéphane Phavorin, Audric Bezard et le Sujet Yann Saïz. Le grand luxe.
Cet Adage à la rose fut d’ailleurs l’un des grands moments de la soirée. Aurélie Dupont, toute de juvénilité, de rigueur, de grâce, d’élégance, de pureté stylistique, surmonta avec sa technique imparable les écueils de ce redoutable morceau de bravoure. Beaux équilibres, bras superbes, tout y était.
Autre moment de magie totale, en conclusion de la soirée, l’entrée des Ombres de la Bayadère, d’une homogénéité absolue, avec des ensembles parfaits, suivie d’extraits du pas de deux magistralement dansé par Agnès Letestu, grande démonstration de haute école, de raffinement et de puissance technique dans le finesse, à qui Stéphane Bullion donnait la réplique.
Il y eut aussi le grand pas de deux de Roméo et Juliette, avec Laetitia Pujol et un Nicolas Le Riche éblouissant d’aisance, d’impact dramatique, impérieux. Très belle interprétation de la grande variation de Raymonda par Isabelle Ciaravola et impressionnante présence de Mathias Heymann dans un très technique solo de Manfred. Grande joie de voir ce danseur longtemps arrêté revenu à son meilleur niveau. Forte impression aussi produite par la rigueur des élèves de l’École de danse dans la danse des enfants de Casse-Noisette.
Pas de deux de Casse-Noisette, de Don Quichotte, de Cendrillon, du Lac des cygnes, pas de trois du même Lac rappelaient aussi la variété et l’ampleur de l’inspiration de Noureev dans ce travail de reconstitution et d’actualisation des chorégraphies du patrimoine et sa capacité créatrice jamais aussi évidente que dans son Roméo et Juliette.
Chacun s’y donna avec cœur et l’on n’en voudra pas à ceux qui ne purent effacer le souvenir de certains des créateurs. De tous temps, les générations d’Étoiles se sont succédées, assurant la transmission du répertoire avec fidélité et enthousiasme, sans pour autant se ressembler.
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Palais Garnier, Paris Le 06/03/2013 GĂ©rard MANNONI |
| Hommage à Rudolf Noureev par le Ballet de l’Opéra national de Paris. | Hommage à Rudolf Noureev
Extraits de Casse-Noisette, La Belle au dormant, Cendrillon, Don Quichotte, Raymonda, le Lac des cygnes, Roméo et Juliette, Manfred, La Bayadère
Orchestre Colonne
direction : Fayçal Karoui
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris | |
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