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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
25 avril 2024 |
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Création d’une nouvelle chorégraphie du Boléro de Ravel par Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet par le Ballet de l’Opéra de Paris.
Tourbillonnant Boléro
Le Ballet de l’Opéra de Paris offre un beau programme consacré à des classiques du XXe siècle très bien agencés pour mettre en valeur la seconde et dernière création de cette saison, le Boléro de Ravel dans une nouvelle conception signée Sidi Larbi Cherkaoui, Damien Jalet et Marina Abramovic qui a remporté un franc succès.
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Il est rare que les programmes en plusieurs parties du Ballet de l’Opéra de Paris soient aussi bien équilibrés et passionnants que celui qu’il offre en mai et qui inscrit, avec une nouvelle chorégraphie du Boléro de Ravel, la seconde et dernière création au programme de cette saison qui s’achèvera avec les reprises de la Sylphide de Pierre Lacotte et de Signes de Caroline Carlson.
L’Oiseau de feu de Béjart (1970), créé par le Ballet de l’Opéra de Paris, n’a pas pris une ride et c’est toujours un immense plaisir de voir que la translation de l’argument de son contexte féérique à une ambiance révolutionnaire fonctionne aussi bien. Le jeune danseur Étoile Mathias Heymann, de retour après une longue convalescence, donne un relief éclatant au rôle de l’Oiseau. Peut être un peu trop raide dans son expression, il gagnera avec le temps la juste part de sensualité qui manque encore à son incarnation de l’Oiseau de feu. Allister Madin dans l’Oiseau Phénix a aussi ce feu sacré entraînant Oiseaux et Partisans dans un éblouissant tourbillon.
Passionnante confrontation que les deux versions distantes de quelques quarante années du Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy que l’Opéra de Paris possède à son répertoire et montre régulièrement. Le rôle du Faune à la plastique étrange et aux pas codifiés en 1912 par Nijinski dans les décors et costumes néo-antiques de Léon Bakst appartient aujourd’hui à Nicolas Le Riche qui en donne une incarnation saisissante.
À la seconde représentation, c’est Benjamin Pech qui lui succédait assez piteusement, sans être vraiment le physique du personnage, prenant beaucoup de liberté avec le style si particulier de la chorégraphie. À oublier rapidement. Afternoon of a Faun, situé par Jerome Robbins dans un studio de danse en 1953, a toujours beaucoup de fraîcheur avec ses quelques clins d’œil au grand original de Nijinski. Émilie Cozette et Stéphane Bullion sont formidablement bien appariés pour donner toute sa poésie à cette charmante chorégraphie.
Le plat de résistance de la soirée, la création d’une nouvelle chorégraphie du Boléro de Ravel par Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet, n’a pas déçu. Impossible de ne pas se référer à celui de Béjart dont il n’a pas le formidable crescendo dans la transe. Grâce à une scénographie consistant en un immense miroir incliné placé sur toute la longueur de l’arrière de la scène, on peut voir toute une géométrie virevoltante se profiler pendant les quinze minutes de cette musique introduite par deux minutes de pas militaires.
Méconnaissables, les onze danseurs dont Aurélie Dupont, Marie-Agnès Gillot, Jérémie Bélingard avec des maquillages guerriers en masque et des costumes assez étonnants de Riccardo Tisci de la Maison Givenchy montrant des structures osseuses traitées comme des motifs arabisants au travers de robes en voile vaporeuses. Très énergique, la chorégraphie figure une vaste spirale extrêmement bien construite, chaque danseur étant animé de façon identique afin de conférer à l’ensemble un aspect quasi électronique.
Les très beaux éclairages d’Urs Schonebaum confèrent à l’ensemble une part d’étrangeté et de mystère qui perdure tout au long de la pièce. Une belle réussite à l’actif de ces deux chorégraphes belges dont le public parisien a pu régulièrement découvrir le travail avec la compagnie belge La C. de la B dans la programmation du Théâtre de la Ville.
Magnifique aussi, la partie musicale, avec un Orchestre de l’Opéra de Paris en superbe forme dirigée avec ce mélange de rigueur et de liberté qui caractérise la direction du chef estonien Vello Pähn.
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Palais Garnier, Paris Le 04/05/2013 Olivier BRUNEL |
| Création d’une nouvelle chorégraphie du Boléro de Ravel par Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet par le Ballet de l’Opéra de Paris. | L’Oiseau de feu (1970)
musique : Igor Stravinski
chorégraphie : Maurice Béjart
costumes : d’après Joëlle Roustan
L’Après-midi d’un Faune (1912)
musique : Claude Debussy
chorégraphie : Vaslav Nijinski réglée par Ghislaine Thesmar
décors et costumes : Léon Bakst
Afternoon of a Faun (1953)
musique : Claude Debussy
chorégraphie : Jerome Robbins réglée par Jean Pierre Frohlich
décors : Jean Rosenthal
costumes : Irène Sharaff
Boléro (création mondiale 2013)
musique : Maurice Ravel
chorégraphie : Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet
scénographie : Marina Abramovic
costumes : Riccardo Tisci
Orchestre de l’Opéra de Paris
direction : Vello Pähn
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet de l’Opéra de Paris | |
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