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L'ACTUALITE DE LA DANSE 28 mars 2024

L.A.Dance Project de Benjamin Millepied au Théâtre du Châtelet, Paris.

De tout un peu…
© Marie-NoĂ«lle Robert

Un peu plus d’un an avant de prendre la direction du Ballet de l’Opéra, Benjamin Millepied a présenté au Châtelet sa propre compagnie et ses propres créations. Courage ou témérité ? Difficile à dire car il faut se garder de la tentation de jugements hâtifs et de procès d’intentions, même si ce que l’on a vu laisse dubitatif quant au talent de chorégraphe de la nouvelle coqueluche de Paris.
 

Théatre du Châtelet, Paris
Le 23/05/2013
GĂ©rard MANNONI
 



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    Une compagnie de plus ? Oui et non. Le L.A.Dance Project, type de label très Ă  la mode outre-Atlantique, se veut « un vĂ©ritable collectif de crĂ©ateurs redĂ©finissant Ă  travers des projets communs la notion mĂŞme de collaboration artistique Â», ce que les Ballets Russes de Diaghilev ont fait au dĂ©but du XXe siècle et qui a fleuri depuis dans le monde. Rien de nouveau sous le soleil. On peut donc y voir le dĂ©sir de s’inscrire dans une mouvance bien contemporaine ou, pourquoi pas, en venant Ă  Paris, une première patte du loup commençant Ă  sortir bois. On verra bien.

    La structure est légère, avec sept danseurs et une assise financière bien pensée, comme en témoigne ce partenariat de trois ans avec Van Cleef et Arpels à l’origine de la création que Millepied présentait dans ce programme. On dit d’ailleurs beaucoup que ce sympathique Benjamin a un puissant pouvoir de séduction, qu’il l’a prouvé en épousant une très belle star hollywoodienne, le veinard, mais surtout en séduisant facilement aussi les sponsors, ce qui devrait nous permettre de bien brillants galas à l’Opéra dans les années à venir. Tant mieux !

    Reste maintenant le spectacle présenté au Châtelet. Première constatation et qui devrait faire l’unanimité, la qualité technique et artistique des danseurs. De vraies personnalités, différentes mais capables de se fondre en un tout et notamment capables de donner une très solide et émouvante interprétation du génial Quintett de Forsythe.

    C’est d’ailleurs le sommet de la soirée, un moment de vrai bonheur, intense, nous ramenant aux temps heureux où Forsythe voguait d’un chef-d’œuvre à l’autre. Deuxième constatation positive, le professionnalisme impeccable du spectacle lui-même, dans sa décoration très actuelle, ses éclairages, sa manière d’occuper avec peu de monde le grand plateau du Châtelet.

    Et puis, il y a les deux chorégraphies signées Millepied. La première, Moving Parts de 2012, musique de Nico Muhly, l’un des membres du collectif avec Dimitri Chamblas, Charles Fabius et Matthieu Humery, est une pièce plutôt brève, très animée, on dirait même volontiers très agitée, assez dans l’esprit de ce que le chorégraphe a donné à l’Opéra de Paris. Professionnel, rapide, pas mal ficelé. Avec un langage chorégraphique personnel, précis ? Plus difficile à percevoir… Mais ça danse !

    La deuxième, Reflections, donnée en création mondiale, est beaucoup plus ambitieuse et pas plus convaincante pour autant. C’est le collectif en action puisque la chorégraphie est signée de Benjamin Millepied en collaboration avec Julie Eichten, Charles Hodges, Morgan, Lugo, Nathan Makolandra et Amanda Wells, danseurs du groupe, la musique étant de David Lang, jouée au piano par Andrew Zolinsky dans un concept visuel et des costumes de Barbara Kryger, des éclairages de Roderick Murray, le tout avec le soutien de Van Cleef & Arpels.

    Apparemment, en souvenir de l’admiration que Balanchine portait au travail du grand bijoutier et qui lui avait inspiré son admirable Jewels, Millepied a voulu à son tour faire danser l’éclat des pierres précieuses, dans leur diversité. Là, on reste assez perplexe, car cette succession de tableaux, une fois encore fort bien dansés et très chorégraphiés, n’évoque pas grand chose. Rien de choquant ni de provocateur, mais pas davantage d’émotion.

    On regarde, en trouvant les interprètes fort habiles, mais cela pourrait durer davantage ou nettement moins, sans que l’on en discerne la raison et sans que l’on en ressente colère ni regret. Bref, pas vraiment très inspiré ni indispensable, même si l’on se garde de songer une seconde à Jewels, par respect pour Balanchine et par sympathie pour Millepied.

    Beaucoup d’Américains dans la salle d’où beaucoup d’acclamations, plus bruyantes que longues, d’ailleurs. Un grand succès ? Pas vraiment, en raison du contexte. Un échec ? Pas davantage. Dans cette mouvance, on a vu tellement pire, mais aussi parfois beaucoup mieux.




    Théatre du Châtelet, Paris
    Le 23/05/2013
    GĂ©rard MANNONI

    L.A.Dance Project de Benjamin Millepied au Théâtre du Châtelet, Paris.
    Moving Parts
    chorégraphie : Benjamin Millepied
    musique : Nico Muhly avec Aisha Arazbayeva, violon, Thomas Lessels, clarinette.
    concept visuel : Christopher Wool
    costumes : Kate et Laura Mulleavy de RODARTE
    Ă©clairages : Roderick Murray

    Quintett
    chorégraphie : William Forsythe, en collaboration avec Dana Capersen, Stephen Galloxway, Jacopo Godani, Thomas McManus, Jone San Martin
    musique : Gavin Bryars Jesus’Blood Never Failed Me Yet
    costumes : Stephen Galloway
    Ă©clairages : William Forsythe
    mise en scène : William Forsythe, Stephen Galloway, Thomas McManus, Jone San Martin

    Reflections
    chrégraphie : Benjamin Millepied en collaboration avec Julia Eichten, Charlie Hodges, Morgan Lugo, Nathan Mokalmandra, Amanda Wells
    musique : David Lang (Andrew Zolinsky, piano)
    concept visuel et costumes : Barbara Kruger
    Ă©clairages : Roderick Murray

    Avec les danseurs du L.A.Dance Project

     


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