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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
25 avril 2024 |
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Le Lac des Cygnes et le Détachement féminin rouge par le Ballet national de Chine au Théâtre du Châtelet, Paris.
Belle discipline
Le Ballet national de Chine s’est installé pour deux semaines au Théâtre du Châtelet avec dans ses bagages la version classique du Lac des Cygnes de Makarova et Ashton d’après Petipa et Ivanov, et Le Détachement féminin rouge, un produit de la culture chinoise et objet de propagande dans les années Mao, d’une impressionnante invention chorégraphique.
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La version classique du Lac des cygnes, plus précisément la réalisation de Natalia Makarova (avec une pincée de chorégraphie additionnelle de Frederick Ashton) d’après la version créée en 1877 au Bolchoï de Moscou par Marius Petipa et Lev Ivanov est au répertoire du Ballet national de Chine, créé en 1959 et aujourd’hui dirigé par Feng Ying.
Présentation très à l’économie on s’en doute pour décors et costumes mais avec un Corps de ballet techniquement absolument superlatif et d’une discipline époustouflante. On n’a cependant pas été séduit par ce Lac malgré la présence de la formidable danseuse Étoile Zhang Jian dans le rôle double d’Odile-Odette.
D’une part les hommes en sont le point faible, assez peu crédibles avec leurs moumoutes et trop maniérés mais surtout beaucoup trop raides dans leurs attitudes et d’autre part, rien ne paraît naturel dans cette façon de danser toujours trop rapide, sans respiration, sans grâce, en un mot passant à côté de l’essentiel.
En revanche, le deuxième spectacle de cette tournée, le Détachement féminin rouge, mérite le détour. Pur produit de la culture chinoise et objet de propagande, il fut commandé en 1964, en pleine Révolution culturelle, par l’épouse de Mao. Adapté d’un film pour le ballet, il narre la destinée d’une jeune fille persécutée par un riche marchand qui va parvenir à lui échapper et être récupérée par la faction féminine de l’Armée Rouge, le célèbre Détachement féminin Rouge.
Si aujourd’hui ces chromos peuvent faire sourire par leur naïveté et les grosses ficelles qui s’y attachent, on reste cependant fasciné par l’invention chorégraphique de Wang Xixian et la puissance évocatrice de la musique et des décors très colorés de Ma Yunhong. Très inspiré par notre vocabulaire classique occidental, la chorégraphie emprunte ses plus belles influences à la danse traditionnelle chinoise.
Lu Na incarne avec une grâce infinie puis une énergie convaincante la jeune révolutionnaire Wu Qionhua et Tong Jinsheng impose un physique de jeune premier hollywoodien dans le rôle de son sauveur Hong Changqing. Magnifique tenue également du Ballet dans son ensemble, merveilleux exemple de discipline et précision. Seul regret, que la musique enregistrée ait un peu dépoétisé l’ambiance.
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Théatre du Châtelet, Paris Le 02/10/2013 Olivier BRUNEL |
| Le Lac des Cygnes et le Détachement féminin rouge par le Ballet national de Chine au Théâtre du Châtelet, Paris. | Le Lac des Cygnes
chorégraphie : Natalia Makarova et Frederick Ashton
Orchestre national d’Ile-de-France
direction : Zhang Yi
Le Détachement féminin rouge
musique enregistrée : Wu Zuqiang, Du Mingxin, Wang Yangqiao, Shi Wanchun, Huang Zhun
chorégraphie : Wang Xixian
scénographie : Ma Yunhong
Ballet national de Chine
directrice artistique et exécutive : Feng Ying | |
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