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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
19 avril 2024 |
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Programme Robbins-Ratmansky au Ballet de l’Opéra national de Paris.
Renouveau dans la continuité
Belle soirée néoclassique avec cette reprise de Dances at a Gathering de Jerome Robbins et de Psyché d’Alexei Ratmansky. C’est en partie une nouvelle génération de danseurs qui se mesure au chef-d’œuvre de Robbins et au ballet créé par Ratmansky en 2001. Reçu par Brigitte Lefèvre, le Prix Robbins était remis à la compagnie à la fin du spectacle, une reconnaissance méritée.
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Pas moins que six Étoiles et trois Premiers Danseurs assuraient, avec le Sujet Charline Giezendanner, la reprise de Dances at a Gatherting, créé par Jerome Robbins en 1969 et entré au répertoire de l‘Opéra en 1991. Sur quatorze pièces pour piano de Chopin interprétées ici avec vigueur et une belle cohésion avec les danseurs par Yoko Hisayama, Robbins a bâti une suite de solos, de pas de deux et d’ensembles qui évoquent avec une remarquable finesse une multitude de rapports humains.
C’est à la fois abstrait et très lisible, même si tout est traité avec une extrême délicatesse. Pas de personnages de théâtre, mais seulement des couleurs : en brun, en jaune, en vert, en rose, en violet, en bleu, en mauve, en rouge brique, comme autant de subtiles allusions à des états d’âme divers, avec toute liberté d’y voir ce que l’on veut, aussi.
En brun, Denis Ganio est splendide d’élégance, de finesse, danse large et précise. Josua Hoffalt, Nolwenn Daniel, Ludmilla Pagliero, Karl Paquette sont impeccables de style et d’engagement délicats sans affèterie, la jolie Charline Giezendanner donne la réplique à Christophe Duquesne. Notons que cet excellent Premier Danseur, toujours présent dans tous les répertoires, y compris dans maints rôles d’Étoiles, va partir à la retraite. Saluons une carrière exemplaire, de celles qui font la solidité et l’éclat de cette compagnie.
Aurélie Dupont, Amandine Albisson sont la beauté et la poésie absolues, Emmanuel Thibault est toujours aussi musical. Une belle distribution qui prouve que le style Robbins est toujours défendu au plus haut niveau ici et qui justifie que la Fondation Robbins attribue son prix pour la première fois à une compagnie ou à un soliste non américain, en l’occurrence le Ballet de l’Opéra.
La reprise de Psyché d’Alexei Ratmansky, créé en 2011 sur la partition de César Franck, était peut-être moins convaincante, même si l’on retrouvait Alice Renavand en Vénus. Belle technicienne, Laëtitia Pujol assume le rôle-titre et celui d’Eros revient au Sujet Marc Moreau, bon danseur mais un peu trop filiforme pour incarner un Éros plausible. Les décors farfelus de Karen Kilimnik et les costumes rigolos d’Adeline André n’ont rien perdu de leur piquant, mais dans l’ensemble, à le revoir, le ballet semble quand même d’une facture assez frêle à côté du chef-d’œuvre de Robbins.
En début de soirée, le Défilé du Ballet avait réuni la quasi totalité des Étoiles avec la compagnie et l’École de danse et obtenu son traditionnel triomphe. Reconnaissons qu’on ne se lasse pas de ce spectacle impressionnant et unique en son genre.
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Palais Garnier, Paris Le 19/06/2014 Gérard MANNONI |
| Programme Robbins-Ratmansky au Ballet de l’Opéra national de Paris. | Défilé du ballet
Dances at a Gathering
chorégraphie : Jerome Robbins
musique : Chopin
costumes : Joe Eula
éclairages : Jennifer Tipton
piano : Ryoko Hisayama
Psyché
chorégraphie : Alexei Ratmansky
musique : César Franck
décors : Karen Klimnik
costumes : Adeline André
éclairages : Madjid Hakimi
Chœur accentus
Orchestre de l’Opéra national de Paris
direction : Felix Krieger
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris | |
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