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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
26 avril 2024 |
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Reprise de Notre-Dame de Paris de Roland Petit au Ballet de l’Opéra national de Paris.
Immortelle Notre-Dame
Avec ce grand ballet marquant en 1965 son retour à l’Opéra après vingt ans d’absence, Roland Petit a signé l’une des œuvres majeures de l’histoire de la danse. Maintes fois reprise, interprétée dans le monde entier par les plus illustres danseurs de l’époque, Notre-Dame de Paris a toujours le même impact et remporte le même triomphe cinquante ans après sa création.
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On ne compte plus les reprises de Notre-Dame de Paris, à l’Opéra ou ailleurs. Les plus grandes Étoiles ont tenu à être un jour ou l’autre Esmeralda, Frollo, Phœbus ou Quasimodo, certains des danseurs aux physiques les plus avantageux ayant mis un point d’honneur à incarner le bossu sonneur des cloches de la cathédrale, comme Rudolf Noureev avec le Ballet de Marseille, Roberto Bolle ou Massimo Muru à la Scala de Milan, ou à l’Opéra Cyril Atanassoff, Jean-Pierre Franchetti ou Nicolas Le Riche, dont c’est le dernier rôle ici avant ses adieux le 9 juillet.
Rien n’a vieilli dans ce chef-d’œuvre d’intelligence, absolument représentatif de la manière dont Roland Petit savait se saisir de l’essentiel d’une œuvre littéraire pour en faire un spectacle dansé original. Il savait s’entourer, c’est vrai, ici avec le grand compositeur du TNP Maurice Jarre, avec le grand décorateur René Allio pour un décor suffisamment présent et suffisamment discret pour ne pas tuer les formidables costumes imaginés par Yves Saint-Laurent dans une débauche de formes et de couleurs aussi bien que d’une simplicité absolue pour les personnages principaux. Une réussite en tous domaines.
C’est aujourd’hui en grande partie la jeune génération d’Étoiles et de Premiers Danseurs qui s’y investit. Nicolas Le Riche reprend Quasimodo, excellent, magnifique d’intensité dramatique mais avec pudeur, inquiétant et touchant. Une grande incarnation, sa dernière avant ses adieux le 9 juillet prochain. Eleonora Abbaganto, formée toute jeune par Roland Petit et restée tout comme Le Riche d’ailleurs, une de ses interprètes préférées, est une Esmeralda à la sensualité irrésistible mais sans provocation vulgaire, danse large et d’une superbe précision.
Florian Magnenet incarne avec brio le capitaine Phœbus, rôle qui n’est pas le plus gratifiant et qu’il a d’autant plus de mérite à faire exister. Seul bémol avec le Frollo de Josua Hoffalt. La danse est certes somptueuse d’éclat, de facilité, d’abattage, ce qui vaut à l’Étoile un beau succès public, mais le personnage est absent. Joli physique romantique, Hoffalt ne fait pas croire une seconde au personnage aigu et pervers du moine vicieux doté d’une extraordinaire variation démoniaque par Roland Petit. Laurent Hilaire, Jean-Charles Gil, Benjamin Pech notamment sont autrement convaincants. Mais Hoffalt danse vraiment très bien quand même !
D’autres distributions vont permettre à certains danseurs de s’inscrire dans l’histoire de cette œuvre de répertoire. On pense en particulier aux nouvelles Étoiles Alice Renavand et Amandine Albisson en Esmeralda, à Jérémie Bélingard en Quasimodo, à François Allu et à Audric Bezard en Frollo. Notons aussi que cette série de spectacles et les adieux de Le Riche marquent la fin de la dernière saison de Brigitte Lefèvre comme directrice du ballet, même si la saison prochaine a été naturellement préparée aussi par elle.
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Opéra Bastille, Paris Le 30/06/2014 Gérard MANNONI |
| Reprise de Notre-Dame de Paris de Roland Petit au Ballet de l’Opéra national de Paris. | Notre-Dame de Paris
chorégraphie : Roland Petit
musique : Maurice Jarre
décors : René Allio
costumes : Yves Saint-Laurent
éclairages : Jean-Michel Désiré
Orchestre national d’Île-de-France
direction : Kevin Rhodes
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris | |
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