|
|
L'ACTUALITE DE LA DANSE |
26 avril 2024 |
|
Reprise de Dance de Lucinda Childs au Théâtre de la Ville, Paris, dans le cadre du Festival d’Automne.
La magie de Lucinda
Lucinda Childs revient au Théâtre de la Ville dans le cadre des manifestations du Festival d’Automne avec l’une de ses pièces majeures, Dance, créée en 1979. Un moment de pure magie grâce notamment aux projections de Sol LeWitt, qui dédoublent la danse présente en direct sur scène, et à la musique de Philip Glass.
|
|
L’amour virtuose
Ivresse grecque
Flambeau partagé
[ Tout sur la danse ]
|
Travail réunissant les énergies de trois éminents artistes, Lucinda Childs, Sol LeWitt et Philip Glass, Dance avait été créé en 1979, repris en 2009 après une restauration du film de LeWitt avec les procédés les plus avancés. Car la pièce se déroule à deux niveaux.
Sur scène, en direct, il y a les danseurs. Sur un rideau de scène transparent sont projetées presque tout le temps les images filmées par Sol Lewitt lors de la création. Deux dimensions, donc, par la taille et par le jeu sur la profondeur de l’espace, ce qui se passe sur scène se voyant à travers les images filmées qui sont exactement les mêmes… avec les interprètes d’aujourd’hui. L’effet est saisissant et permet, par dédoublement, de multiplier la danse elle-même, en deux dimensions, donc.
On sait le concept chorégraphique de Lucinda Childs qui génère ces infinies traversées répétitives du plateau par des danseurs isolés ou en très petits groupes, vêtus de blanc, et avec une gestuelle également répétitive mais d’une élégance parfaite et d’une énergie à la fois légère et implacable.
Chaque mouvement, chaque geste connaît en fait une infinité de variations minimales, parfois juste perceptibles, mais qui donnent une vie permanente à ce qui pourrait n’être qu’une répétition monotone. Il y a une osmose parfaite avec la musique de Phil Glass, conçue en collaboration avec la chorégraphe – on est juste trois ans après la création d’Einstein on the Beach.
L’apport de Sol LeWitt est tout aussi fondamental, car, on le sait, filmer la danse est extrêmement difficile si l’on veut réaliser autre chose qu’une captation au premier degré. Par ses changements de plans, par ses différentes manières de diviser et de multiplier l’image principale, LeWitt a une manière extraordinaire de relancer le propos, d’en souligner les grandes structures, de l’accompagner et de le compléter tout en mettant justement la danse sans cesse en valeur.
Les lumières changeant sans excès, mais avec aussi des moments-clé choisis très intelligemment, soutiennent le rythme général. Défendues par des danseurs de très hait niveau, les trois parties de la pièce sont d’une très grande beauté. Il s’en dégage une vraie magie, entretenue notamment par la musique de Glass, d’une écriture elle aussi très savante, jouant sur des modulations qui altèrent presque insensiblement les phrases répétitives mais finissent par faire évoluer en profondeur le climat sonore général.
Une heure de pur bonheur, longuement acclamé par le public du Théâtre de la Ville, sans réticences.
| | |
|
Théâtre de la Ville, Paris Le 17/10/2014 Gérard MANNONI |
| Reprise de Dance de Lucinda Childs au Théâtre de la Ville, Paris, dans le cadre du Festival d’Automne. | Dance
chorégraphie : Lucinda Childs
musique : Philip Glass
film : Sol LeWitt
Ă©clairages : Beverly Emmons
costumes : A.Christina Gianini
Par les danseurs de la Lucinda Childs Dance Company | |
| |
| | |
|