|
|
L'ACTUALITE DE LA DANSE |
18 avril 2024 |
|
Spectacle de la Compagnie nationale de danse d’Espagne José Martinez au Théâtre des Champs-Elysées, Paris.
La réussite de Martinez
Très solide spectacle donné au Théâtre des Champs-Élysées par la Compagnie nationale de danse d’Espagne qui s’élance dans une nouvelle vie sous la direction de l’Étoile de l’Opéra de Paris José Martinez. Programme contemporain et un très beau travail de fond classique apte à servir ultérieurement tous les répertoires.
|
|
L’amour virtuose
Ivresse grecque
Flambeau partagé
[ Tout sur la danse ]
|
Les Étoiles de l’Opéra de Paris qui partent à la retraite à 42 ans ne sont pas jugées aptes à diriger la compagnie où elles ont brillé et dont elles ont assuré l’éclat international. Elles sont en revanche vite récupérée ailleurs où elles réussissent à merveille, Manuel Legris à l’Opéra de Vienne, illustre compagnie où officia Noureev, Kader Belarbi au Capitole de Toulouse, José Martinez à la Compagnie nationale de danse d’Espagne que dirigèrent aussi Nacho Duato ou Maïa Plissetskaïa. C’est un peu comme nos chefs d’orchestre qui font carrière à la tête de formation sur tous les continents mais fort peu en France. C’est une forme de l’exception culturelle française…
La danse dite classique a toujours eu un certain mal à s’imposer en Espagne, qu’elle soit contemporaine ou non. Elle a toujours eu en face d’elle la danse traditionnelle espagnole menée par d’immenses figures, de la Argentina à Sara Baras en passant par les Gades et Hoyos notamment, pour ne citer que quelques noms. D’où un manque ressenti part les milieux culturels et que l’on a cherché à combler avec une grande compagnie nationale installée à Madrid et qui, sous la direction de stars comme Duato ou Plissetskaïa, a eu du mal à trouver son identité.
Elle semble aujourd’hui enfin sur la bonne voie avec José Martinez à sa tête. Ce dernier réalise aussi une sorte de rêve car, Espagnol de naissance, quand il voulut faire de la danse, il dut s’exiler en France, à l’école de Rosella Hightower, car aucune structure ne pouvait le former au classique pur et dur dans son pays. Il intégra ensuite l’École de danse de l’Opéra puis la compagnie dont il fut jusqu’en 2011 un chef de file admiré dans le monde entier.
Nommé à cette date à la tête de la Compagnie espagnole, il a prouvé par un travail intelligent, méthodique, équilibré, que l’on pouvait donner vie en Espagne à une autre danse que celle héritée du Flamenco, et travailler une autre technique, sur les bases de ce qui était déjà acquis mais avec un important renouvellement d’effectifs. Il a aussi fait appel à des chorégraphes nationaux pour redonner de l’élan à la création. Le résultat est là .
Nous venons de voir d’excellents danseurs, en possession d’un travail de base structuré, solide, dans un répertoire fait de créations pas faciles du tout à défendre. Très athlétique mais d’une grande beauté expressive, Sub, du chorégraphe israélien Itzik Galili, affirme d’emblée les larges capacités de six hommes puissants sans excès, virtuoses, sachant aller bien au-delà du simple exploit physique que représente l’interprétation de cette pièce.
Imaginatif, plus immédiatement poétique sur ce sol couvert de plumes blanches, et avec ces panneaux mouvants modifiant sans cesse l’espace, Extremely close est l’œuvre du Madrilène officiant surtout en Amérique Alejandro Cerrudo, parfait exemple de ce que Martinez peut et veut tenter avec les créateurs espagnols. Et pour finir, Casi Casa, version détournée par Mats Ek de son Appartement créé à l’Opéra de Paris et dont Martinez était l’un des principaux interprètes.
Dans ce style à la fois loufoque et riche de signification, les danseurs ont montré encore un autre aspect de leur travail et de leurs possibilités, de manière tout aussi concluante sur l’évolution que vit la compagnie et l’efficacité du travail exemplaire entrepris par José Martinez.
| | |
|
Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 27/01/2015 Gérard MANNONI |
| Spectacle de la Compagnie nationale de danse d’Espagne José Martinez au Théâtre des Champs-Elysées, Paris. | Sub
chorégraphie : Itzik Galili
musique : Michael Gordon
costumes : Natasja Lansen
Ă©clairages : Yaron Abulafia
scénographie : Leonardo Centi
Extremely close
chorégraphie : Alejandro Cerrudo
musique : Phil Glass & Dustin O’Halloran
décors : Alejandro Cerrudo
Ă©clairages : Tanja RĂĽhl
costumes : Janice Pytel
scénographie : Tom Visser
Casi Casa
chorégraphie : Mats Ek
musique : Fleshquartet
décors : Peder Freiij
Ă©clairages : Eric Berglund
costumes : Peder Freiij
Premières françaises
Danseurs de la Compagnie nationale de danse d’Espagne
direction : José Martinez
| |
| |
| | |
|