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L'ACTUALITE DE LA DANSE 24 avril 2024

Giselle par le Ballet de la Scala de Milan au Palais des Congrès, Paris.

Une Giselle de rĂŞve
© Silvia Lelli

En tournée au Palais des Congrès de la capitale jusqu’au 8 février, la Ballet de Scala de Milan affichait dans la version Coralli-Perrot de Giselle deux grands solistes pour quelques représentations. La superstar russe Svetlana Zakharova et l’Allemand Friedemann Vögel formaient un couple idéal pour le plus romantique des ballets.
 

Palais des Congrès, Paris
Le 04/02/2015
GĂ©rard MANNONI
 



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  • On pouvait craindre que la vaste scène du Palais des Congrès de la Porte Maillot ne soit pas vraiment le meilleur lieu pour donner Giselle, ballet aux modestes dĂ©ploiements de foule. En fait, avec la qualitĂ© de danse de la grande compagnie italienne et celle, exceptionnelle, des deux solistes, l’attention Ă©tait forcĂ©ment concentrĂ©e sur la chorĂ©graphie et le dĂ©cor sans prĂ©tentions fidèle Ă  celui que veut la tradition, petite chaumière et sombre forĂŞt.

    La version choisie était tout aussi traditionnelle, celle de Coralli et Perrot, intitulée ici version chorégraphique Yvette Chauviré, sans que l’on sache très bien s’il s’agit de celle que dansait l’illustre ballerine à Paris ou à Milan. Elle est de toutes manières conforme dans l’ensemble à celle que l’on danse en Occident, sans les modifications apportées en Russie.

    Dans cette production, tout est soigné comme il convient pour l’une des grandes compagnies du monde. Ensembles réglés à la perfection – quels beaux alignements de Willis au second acte ! – solide travail classique de base, rigoureux, efficace, avec du style, de l’élégance, de l’éclat. L’école italienne à son meilleur niveau.

    Dans le rôle des la Reine des Willis, Nicoletta Marini, danseuse principale, développe un saut ample, grands jetés puissants, pointes virtuoses. Au I, Vittoria Valerio et Angelo Greco exécutent avec charme le pas de deux des paysans et Mick Zeni est un Hilarion dramatiquement très présent. Et avant d’ouvrir la boîte à superlatifs pour les deux principaux solistes, notons que Patrick Founillier à la tête de l’Orchestre Savarian de l’État de Hongrie donne une véritable interprétation de la partition d’Adam, personnelle, mettant en valeur de multiples beautés de cette ravissante musique.

    Svetlana Zakharova est l’une des plus grandes ballerines de l’époque. Étoile du Mariinski, du Bolchoï, de la Scala, véritable idole en Russie d’autant qu’elle est l’épouse de l’un des plus illustres violonistes actuels, Vadim Repin. Le couple idéal de l’art russe, en quelque sorte. Grande, très belle, technique à la russe irréprochable, avec des bras sublimes, un délié, une onctuosité, une fluidité incroyables, toujours expressive, avec naturel et sans ostentation, Zakharova donne ce que la danse classique peut montrer de plus beau.

    Doit-on lui reprocher d’être un peu trop royale et pas assez petite paysanne au premier acte ? Elle s’efforce pourtant de bâtir une scène de la folie sobre, sans excès de mélodrame. Mais elle est quand même plus inégalable dans la transparence, l’immatérialité du second acte. Magique de bout en bout !

    Friedmann Vögel, star internationale aussi, issu du Ballet de Stuttgart, a la silhouette, le visage, la technique pleine d’abattage sans ostentation du prince romantique dont rêvent toutes les Giselle de la terre. À la traditionnelle série d’entrechats six du II, il préfère les diagonales de brisés-volés, comme Barychnikov. C’est moins spectaculaire et moins en phase avec la montée émotionnelle de la musique à cet instant, mais c’est, toujours comme avec Barychnikov, si bien exécuté, que tout amateur de danse ne peut que s’extasier.

    Belle démonstration, donc, donnée par le Ballet de la Scala, un peu plus jeune que le Ballet de l’Opéra de Paris, puisqu’il fut créé seulement en 1778, mais qui a su lui aussi à travers le temps, contre vents et marées, garder ses spécificités de brio, de vivacité, de goût et d’élégance.




    Palais des Congrès, Paris
    Le 04/02/2015
    GĂ©rard MANNONI

    Giselle par le Ballet de la Scala de Milan au Palais des Congrès, Paris.
    Giselle
    chorégraphie : Coralli et Perrot
    musique : Adolphe Adam

    Orchestre Savarian d’Etat de Hongrie
    direction : Patrick Fournillier

    Avec Zvetlana Zakharova, Friedemann Vögel, les solistes et le Corps de ballet de la Scala de Milan

     


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