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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
20 avril 2024 |
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Reprise de Paquita de Pierre Lacotte d’après Mazilier et Petipa au Ballet de l’Opéra national de Paris.
Talents confirmés
Comme celle du Lac des cygnes, cette série de représentations de Paquita est l’occasion pour le nouveau directeur de la danse de mettre en valeur certains talents trop cachés jusqu’alors dans le Corps de ballet. Aux côtés de l’Étoile parfaite qu’est Mathias Heymann, ce sont deux Sujets, Hannah O’Neill et Sébastien Bertaud, qui ont pu s’exprimer pleinement.
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On a déjà dit dans ce colonnes toute les qualités de la jeune Hannah O’Neill qui a triomphé voici quelques jours en Odette-Odile du Lac des cygnes. Sa magistrale démonstration tant théâtrale que technique en Paquita est la confirmation d’une vraie personnalité de premier plan à tous égards. Elle est fine, belle, expressive, vive, agile, futée et surmonte avec autant d’abattage que d’élégance les écueils techniques qui truffent cette chorégraphie si brillamment remontée par Pierre Lacotte.
Certes, tout est convenu dans ce livret romantique à happy ending, mais cela déborde continuellement de belle danse, ensembles, pas de deux de toutes sortes, un vrai régal pour les amateurs de beau style et pour les danseurs, nombreux à pouvoir montrer ce qu’ils peuvent faire. Il en va ainsi pour les deux espagnoles de Séverine Westermann et Pauline Verdusen, que l’on retrouve dans un pas de trois avec l’excellent Daniel Stoke. On admire aussi les deux officiers de Germain Louvet et Marc Moreau, véritables tempéraments de solistes.
Mathias Heymann n’est plus à découvrir mais quel artiste, décidément ! Outre cette technique tout en finesse et en délié, avec un saut magnifique et une puissance exempte de toute pesanteur, il a du chic, de la générosité, une manière chaleureuse de nous offrir son art. Son Lucien d’Hervilly est un grand moment de bonheur pour le public. Et puis, la chorégraphie comporte aussi du mimodrame, essentiellement donné au personnage du méchant Inigo trouble-fête, mais élément dynamique indispensable à l’intrigue.
Sébastien Bertaud, Sujet également, y brille facilement dans sa difficile variation, mais campe aussi un personnage d’une irrésistible présence théâtrale. Tout est juste, la gestuelle, le visage, la danse pour incarner ce Isnogood victime de ses propres stratagèmes. C’est débordant de vie, dessiné comme un traître de cinéma.
Parfaitement en ordre de marche, le Corps de ballet se déploie avec brio dans les multiples ensembles que Pierre Lacotte a réinventés avec tant de savoir et d’imagination, et toujours ce raffinement de l’image et du mouvement qu’accompagnent les subtils décors et costumes de Luisa Spinatelli et les lumières de Philippe Albaric. Les élèves de l’École de danse assurent avec un professionnalisme déjà accompli leurs jolies interventions. Sous la baguette de Fayçal Karoui, très attentif aux danseurs, l’Orchestre des lauréats du Conservatoire a défendu avec enthousiasme la sympathique musique de Deldevez et Minkus adaptée par David Coleman.
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Palais Garnier, Paris Le 03/05/2015 GĂ©rard MANNONI |
| Reprise de Paquita de Pierre Lacotte d’après Mazilier et Petipa au Ballet de l’Opéra national de Paris. | Paquita
chorégraphie : Pierre Lacotte, d’après Mazilier et Petipa
musique : Deldevez et Minkus, adaptée par David Coleman
décors et costumes : Luisa Spinatelli
Ă©clairages : Philippe Albaric
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris et les élèves de l’École de danse | |
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