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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
28 mars 2024 |
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Nouvelle distribution pour la Bayadère au Ballet de l’Opéra national de Paris.
La Bayadère (2) :
Un Sujet de première classe
Une belle distribution illumine le feu d'artifice des Bayadère programmées à l’Opéra Bastille pour les fêtes. Héloïse Bourdon attire tous les regards, volant la vedette au prometteur danseur Étoile de l’English National Ballet, Isaac Hernà ndez. Ida Viikinkoski en Gamzatti et Emmanuel Thibault en Idole dorée complètent de belle manière ce monument de la danse classique.
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Ivresse grecque
Flambeau partagé
Fulgurante beauté
[ Tout sur la danse ]
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Alternant avec Amandine Albisson/Josua Hoffalt et Dorothée Gilbert/Mathias Heymann, cette reprise de la Bayadère à Bastille attise toutes les curiosités avec la paire Isaac Hernà ndez/Héloïse Bourdon. Invité par Benjamin Millepied, le danseur Étoile de l’English National Ballet retrouve sur scène la jeune danseuse française, dont la première Nikiya il y a trois ans n'avait pas trouvé grâce aux yeux de notre confrère Gérard Mannoni. Le Sujet Héloïse Bourdon a, depuis, gagné ses galons ; tout particulièrement en avril dernier, lorsqu'elle remplaça dans le final du Lac des cygnes la danseuse Étoile Ludmila Pagliero, blessée à la fin du III. Ajoutant au brio l'exploit de danser avec Mathias Heymann, avec qui elle n'avait jamais répété…
Même si rôle de Nikiya n'a pas les suspensions ni les équilibres stratosphériques d'une Odette/Odile, il demeure les difficultés d'une langue chorégraphique exigeante : fouettés, tours attitudes… Héloïse Bourdon fait oublier par un abattage et un beau travail de bras ses longs segments et sa sagesse naturelle pour donner panache à ce rôle de premier plan. La composition est sensible et émouvante, une forme de grâce que magnifient paradoxalement les écrasants décors d'Ezio Frigerio.
Isaac Hernà ndez possède l'endurance physique mais ne réussit pas à faire oublier l'exigence technique du rôle. Simplifiant les redoutables variations du III, il assure le spectacle sans imposer une personnalité stylistique de premier plan. La puissance l'emporte sur l'investissement dramatique, donnant aux manèges et aux batteries une impression de d'enchaînement peu habités.
Ida Viikinkoski est une bien jolie Gamzatti, alternant des tenues sur pointes très maîtrisées avec des grands jetés d'une légèreté et d'une aisance peu communes. Les variations du II sont abordées avec une énergie peu farouche, avec un net avantage pour la minutie des piqués sur l'amplitude des battements. La satisfaction vient également du bref et redoutable tableau de l'Idole dorée, confié au jeune Emmanuel Thibault. Le travail du buste et des bras est d'une belle précision, les sauts entre beauté hiératique et mécanique d'acier.
On admire également une belle entrée des ombres au III, dessinée avec la précision d'une gravure de M.C. Escher, avec Aubane Philbert, Éleonore Guérineau et Fanny Gorse en solistes très virtuoses et affutées. On relèvera le bref et brillant Esclave de Mickaël Lafon dans le pas de deux avec Nikiya au I, tandis que Guillaume Charlot en Rajah et Yann Saïz en Grand Brahmane apportent à ces deux rôles de caractère un haut degré de précision.
À la tête de l'Orchestre Colonne, le fidèle Fayçal Karoui fait oublier la minceur de la partition de Ludwig Minkus, en s'attachant à souligner tous les contrastes dynamiques des gestes sonores qui épousent la danse au plus près.
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Opéra Bastille, Paris Le 12/12/2015 David VERDIER |
| Nouvelle distribution pour la Bayadère au Ballet de l’Opéra national de Paris. | La Bayadère
musique : Ludwig Minkus
livret : Marius Petipa & Sergei Khoudov
chorégraphie & mise en scène : Rudolf Noureev d’après Petipa
décors : Ezio Frigerio
costumes : Franca Squarciapino
éclairages : Vinicio Cheli
Orchestre Colonne
direction : Fayçal Karoui
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet de l’Opéra national de Paris | |
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