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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
27 avril 2024 |
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Prises de rôle dans le Roméo et Juliette de Rudolf Noureev au Ballet de l’Opéra national de Paris.
Roméo et Juliette (2) :
La relève
Brillante et convaincante relève assurée par deux jeunes danseurs de la nouvelle génération dans les difficiles rôles-titres du grand ballet de Noureev. Distingués par Benjamin Millepied, Léonore Baulac, aujourd’hui Première Danseuse, et Germain Louvet, seulement Sujet dans le Corps de ballet, ont confirmé de remarquables qualités et un énorme potentiel.
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Comme c’est le devoir des grandes compagnies de renommée internationale, même si toutes n’y parviennent pas, le Ballet de l’Opéra a toujours su faire éclore les personnalités aptes à prendre la relève lorsqu’une génération d’Étoiles est peu à peu atteinte par l’âge de la retraite légale. En ce moment, bien des Étoiles de ce que l’on peut appeler la génération Lefèvre sont parties ou vont partir dans les mois qui viennent.
Et déjà ont surgi des artistes prêts à se lancer dans ce répertoire maison lourd et multiple. Léonore Baulac, Hannah O’Neill, Sae Eun Park, Héloïse Bourdon, Germain Louvet, Hugo Marchand, Jeremy Loup-Quer, autant de solistes soit déjà bien affirmés soit dotés d’un évident potentiel pour assurer les grands premiers rôles du répertoire qu’ils ont déjà tenus à l’occasion.
Pour l’heure, c’étaient Léonore Baulac et Germain Louvet qui affrontaient le difficile Roméo et Juliette de Noureev, chorégraphie réservant de multiples interventions de toutes sortes aux deux héros, variations, pas de deux bien développés, ensembles, voire même mimodrame. Danse très aboutie et surtout physique idéal pour ce genre de rôles avec cette fausse fragilité des héroïnes romantiques, Léonore Baulac a été une Juliette de grande race, visage expressif, aussi séduisante par son charme encore enfantin au début qu’émouvante par son sens du drame à la fin.
Germain Louvet, qui mettra avec l’expérience un peu plus d’épaisseur théâtral dans son personnage, a la plus somptueuse des danses et est par nature un Roméo. Jambes immenses, parfaitement tendues, haute silhouette bien découplée, souplesse et élégance, visage juvénile et très belle technique aux sauts, pirouettes et tours en l’air impressionnants, une danse large ample, donnant toujours l’impression de la facilité et occupant bien l’espace scénique.
Ils étaient entourés d’une excellente équipe d’ennemis et d’amis, avec le très sombre et agressif Tybalt de Stéphane Bullion, proche de la grande tradition des Charles Jude et Laurent Hilaire, de l’agile et amusant Emmanuel Thibault en Mercutio et de Sébastien Bertaud au style d’une grande pureté donnant bien du relief à Benvolio. Et on admire toujours la tonicité et la précision des ensembles avec leurs farouches combats où l’on manie l’épée aussi bien que la grimace et l’obscène geste provocateur ! On attend maintenant la prise de rôle d’Hugo Marchand, tout nouveau Premier Danseur, avec la Juliette de Dorothée Gilbert.
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Opéra Bastille, Paris Le 29/03/2016 Gérard MANNONI |
| Prises de rôle dans le Roméo et Juliette de Rudolf Noureev au Ballet de l’Opéra national de Paris. | Roméo et Juliette
musique : SergeĂŻ Prokofiev
chorégraphie et mise en scène : Rudolf Noureev
décors : Ezio Frigerio
costumes : Ezio Frigerio et Mauro Pagano
Ă©clairages : Vinicio Cheli
Orchestre de l’Opéra national de Paris
direction : Simon Hewett
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris | |
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