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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
25 avril 2024 |
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Programme George Balanchine hommage à Violette Verdy au Ballet de l’Opéra national de Paris.
Tous pour Balanchine
Bel hommage, au Palais Garnier, au grand chorégraphe russo-américain George Balanchine dont le ballet de l’Opéra acquiert encore un œuvre, Mozartiana, et reprend une récente acquisition, Brahms-Schœnberg Quartet avec costumes et décors de Karl Lagerfeld. Deux générations de danseurs de l’Opéra de Paris s’y consacrent.
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Avec l’entrée au répertoire de Mozartiana, ce programme tout Balanchine présentait plusieurs ballets déjà vus plus tôt dans la saison, dont l’entrée au répertoire de Brahms-Schœnberg Quartet qui avait eu lieu en juillet dernier. Il était en outre complété par un petit film de cinq minutes réalisé par Vincent Cordier sur Violette Verdy, très grande ballerine et très grande balanchinienne, film concis et malgré tout plein d’images très émouvantes. Quel visage lumineux et quel dynamisme intact chez cette femme si généreuse et talentueuse qui a précédé de quelques mois la grande Chauviré au Paradis des danseuses !
Mozartiana est un hommage au XVIIIe siècle que Balanchine avait créé au Théâtre des Champs-Élysées à Paris en 1933 avec son éphémère compagnie Les Ballets 1933, sur la Suite n° 4 op. 61 de Tchaïkovski et avec des costumes de Christian Bérard. Totalement remanié par Balanchine en 1981 pour le Festival Tchaïkovski du New York City Ballet, musicalement restructuré, le ballet a désormais des costumes en noir et blanc de Rouben Ter-Arutunian.
Sans intrigue précise se déroule une suite d’ensembles, de solos et de pas de deux, avec participation de jeunes danseuses de l’École de Danse, le tout dans le plus pur style élégant, raffiné, musical d’un Balanchine aussi admirateur de Mozart que de Tchaïkovski, s’inspirant comme toujours de la profondeur de la musique. Très belle distribution menée par Dorothée Gilbert, très technique, un peu trop froide, Mathieu Ganio, somptueux, rayonnant, et Arthus Raveau, beau Premier Danseur rigoureux mais qui ne cesse de changer de nom de scène. Pierre-Arthur Raveau à l’origine, il est devenu ensuite Artur Allard pour s’appeler maintenant Arthus Raveau. À suivre ?
Venait après Sonatine, ce petit chef-d’œuvre de finesse et de charme, de vivacité, sur la Sonatine pour piano en fa majeur de Maurice Ravel, avec l’excellente Elena Bonnay au piano. Un vrai régal, avec les deux jeunes stars issues de la brève et succincte génération Millepied, Léonore Baulac et Germain Louvet. Ils ont tout : le physique, la technique, la facilité, le charme, une parfaite osmose… et la jeunesse en plus !
Brahms-Schœnberg Quartet, déjà vu avec le New York City Ballet, bénéficie ici d’un avantageux lifting grâce aux ravissants costumes et au poétique décor de Karl Lagerfeld, bien mis en valeur par Mark Stanley et ses lumières qui règnent très efficacement sur toute la soirée. La défection d’Alice Renavand, malade, nous valut de revoir Baulac-Louvet toujours aussi magiques dans le premier mouvement, accompagnés de la belle et bien dansante Séverine Westermann.
Amandine Albisson et Stéphane Bullion sont parfaits dans le deuxième mouvement, Bullion plus tonique que jamais et d’une belle tenue stylistique. Autre couple de rêve pour le mouvement suivant, avec les Étoiles Myriam Ould-Braham et Mathias Heymann qui vont être à plusieurs reprises les héros du prochain Lac des cygnes. Ils sont à tous égards en totale synchronisation, manière de danser, morphologie, osmose, avec la même élégante technique et même musicalité. Pour le quatrième mouvement, Valentine Colasante remplaçait Renavand face à Karl Paquette, infatigable, généreux et que l’on voit avec le même plaisir dans tous les répertoires. Les différentes apparitions de Valentine Colasante ces derniers temps ont bien mis en valeur cette très belle Première Danseuse.
Enfin, pour Violin Concerto, musique de Stravinski dont le premier violon de l’Orchestre de l’Opéra Frédéric Laroque était le très virtuose interprète, on retrouvait Albisson-Bullion et Colasante-Paquette entourés d’un Corps de ballet dynamique, bien en place et à l‘évidence très motivé. Une belle soirée d’hommage à Balanchine et aussi à la manière dont le Ballet de l’Opéra est passé maître dans la manière d’interpréter ce génial chorégraphe.
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Palais Garnier, Paris Le 28/10/2016 Gérard MANNONI |
| Programme George Balanchine hommage à Violette Verdy au Ballet de l’Opéra national de Paris. | Mozartiana (entrée au répertoire)
musique : Tchaïkovski
chorégraphie : George Balanchine
costumes : Ruben Ter-Aruturian
éclairages : Mark Stanley
Sonatine
musique : Ravel
chorégraphie : Balanchine
éclairages : Mark Stanley
piano : Elena Bonnay
Brahms-Schœnberg Quartet
musique : Brahms orchestrée par Schœnberg
chorégraphie : Balanchine
décors et costumes : Karl Lagerfeld
Violin Concerto
Musique Stravinsky
chorégraphie : Balanchine
éclairages : Mark Stanley
violon : Frédéric Laroque
Orchestre de l’Opéra national de Paris
direction : Kevin Rhodes
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris. | |
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