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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
17 avril 2024 |
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Reprise de la version Noureev du Lac des cygnes au Ballet de l’Opéra national de Paris Bastille.
Succès mérité pour le Lac
Salles combles jusqu’aux fêtes de fin d’année pour cette belle reprise du Lac des cygnes. Moins de distributions variées à l’affiche mais toujours la splendeur d’un Corps de ballet inégalable dans le dynamisme des danses de caractère comme dans la perfection des géométries dessinées par les 32 cygnes. Des jeunes programmés dans les derniers spectacles. Futures Étoiles en vue ?
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Essentiellement deux distributions d’Étoiles en alternance et quelques spectacles pour la génération montante dans les dernières dates, trois pour Ludmilla Pagliero, Étoile mais avec le Premier Danseur Germain Louvet, qui vaut toutes les Étoiles, et une pour Hannah O’Neill, Première Danseuse et l’excellent Sujet Fabien Revillon maintes fois remarqué dans des rôles de soliste.
Sinon, Amandine Albisson-Mathieu Ganio et Myriam Ould-Braham-Mathias Heymann, assureront l’alternance. On avait l’habitude de plus de noms proposés, mais il y a le spectacle Kylián en même temps, très lourd lui aussi. Et puis, peut-être, Aurélie Dupont souhaite-t-elle simplement ne pas renouer avec la tradition des tours de rôles multiples sur ce genre de séries. On verra bien à l’avenir.
Les deux couples d’Étoiles proposé sont totalement différents l’un de l’autre. Myriam Ould-Braham est une Odette-Odile de petit format, frêle, presque fragile comme une porcelaine de Saxe. C’est une très jeune princesse transformée en cygne, vite apeurée, vite résignée, mais la technique est solide. Très beau travail de bas de jambes, de pieds et de pointes en particulier, de petites batteries aussi. Le visage est expressif. Seuls les 32 fouettés d’un cygne noir un peu en retrait ont semblé incertains et moins bien sous contrôle. Mais le ballet ne se résume pas à cette prouesse technique, aussi excitante soit-elle pour le public. Une prise de rôle positive néanmoins, si l’on accepte que le cygne soit ce joli petit oiseau vulnérable.
Mathias Heymann n’est pas lui non plus un grand format athlétique, mais sa danse frise la perfection absolue. Sa silhouette s’accorde bien ave celle de sa partenaire. Ils forment un couple plausible et touchant où la finesse domine sur l’exploit sportif. Personne ne s’en plaindra, mais n’oublions pas la splendeur des sauts de Heymann. Ils ont un Rothbart éprouvé en la personne de Karl Paquette et dans le pas de trois, aux côtés des deux superbes Premières Danseuses Léonore Baulac et Hannah O’Neill, le tout nouveau Premier Danseur Germain Louvet déploie une danse brillante, ample, aisée, grisante de beauté et d’éclat.
La couple Amandine Albisson-Mathieu Ganio est parfaitement équilibré en tous domaines. Même technique d’une sûreté absolue, même élégance et même facilité. Albisson est très femme dès son entrée, plus combative que victime résolue à son sort. Une option valable et efficace. Mathieu Ganio, au sommet de son art, est le prince dont tout le monde rêve. Physique d’exception et danse puissante, large, facile, expressive, jamais forcée. Les jambes sont idéalement tendues, les tours en l’air impressionnants de facilité, les difficultés techniques de la variation lente comme de celle du cygne noir maîtrisées avec panache.
François Alu est un Rothbart très présent, très actif, qui ne se fait pas oublier, et sa variation déchaîne à juste titre l’enthousiasme du public pour l’éclat d’une technique toujours exceptionnelle. Très belle présence aussi de Jeremy Loup Quer dans le pas de trois avec deux partenaires de grand luxe, Héloïse Bourdon et Fanny Gorse. Et dans les danses espagnoles au III, luxe encore avec les Premiers Danseurs Audric Bezard et Arthus Raveau face à Valentine Colasante et Hannah O’Neill.
Et puis, très bien éclairé par Viniccio Celli, le Corps de ballet masculin qui danse beaucoup au I et au III, féminin qui est omniprésent, mérite tous les éloges possibles pour sa tonicité, sa rigueur, son investissement. Il obtient d’ailleurs un très beau succès. Vello Pähn était une nouvelle fois à la tête de l’Orchestre de l’Opéra lui aussi très investi dans la défense de cette splendide partition si théâtrale.
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Opéra Bastille, Paris Le 14/12/2016 Gérard MANNONI |
| Reprise de la version Noureev du Lac des cygnes au Ballet de l’Opéra national de Paris Bastille. | Le Lac des cygnes
musique : TchaĂŻkovski
chorégraphie : Rudolf Noureev d’après Petipa et Ivanov
décors : Ezio Frigerio
costumes : Franca Squarciapino
Ă©clairages : Vincio Celli
Orchestre de l’Opéra national de Paris
direction : Vello Pähn
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris | |
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