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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
19 avril 2024 |
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La Chauve-souris de Roland Petit par le Ballet de l’Opéra de Rome au Théâtre des Champs-Élysées, Paris.
Un bijou chorégraphique
Invité au Théâtre des Champs-Élysées dans la série TranscenDanses des productions Albert Sarfati, le Ballet de Rome sous la férule d’Eleonora Abbagnato a fait revivre ce petit chef-d’œuvre d’humour, de finesse et de vivacité qu’est la Chauve-souris, chorégraphiée en 1979 pour Zizi Jeanmaire, Denis Ganio et Luigi Bonino.
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Aujourd’hui dirigé par l’Étoile de l’Opéra national de Paris Eleonora Abbagnato, le Ballet de l’Opéra de Rome a trouvé avec ce ballet de Roland Petit l’occasion de montrer que l’école italienne n’a rien perdu de ce qui en fit l’une des plus grandes aux côtés de l’École Russe et de l’École française, à savoir une technique de bas de jambe remarquable de précision et de vivacité. Les grandes ballerines italiennes ont toujours été réputées pour cela, et Carlotta Zambelli en fit bénéficier les danseurs français quand elle vint en France danser puis enseigner. Une rotonde de l’Opéra porte d’ailleurs son nom.
Sur la musique de Johann Strauss II, dans de très beaux et amusants décors de Giulio Coltelacci, remplacés aujourd’hui par ceux de Jean-Michel Wilmotte, avec de ravissants costumes Franca Squarciapino remplacés par des créations de Luisa Spinatelli, Roland Petit s’était amusé en 1979 à chorégraphier ce ballet créé à l’Opéra de Monte-Carlo pour Zizi, Denis Ganio, Lui Bonino, Jean-Charles Gil et le Ballet de Marseille.
Il en résume ainsi le livret : « Zizi, avec ses trois enfants sur les bras est seule à la maison, son mari s’est envolé déguisé en chauve-souris pour aller au bal faire des conquêtes. Zizi, déguisée en belle de nuit, retrouve son mari dans cette grande soirée où la valse est en faveur. Sous son accoutrement de croqueuse de diamants, elle est irrésistible. Son mari évidemment ne la reconnaît pas et tombe amoureux d’elle. Vous imaginez la suite. La Chauve-souris fait partie de mes ballets préférés, musique renversante, histoire à dormir debout en cinquième position avec Zizi dans mon cœur. »
Et il s’en donne bien à cœur-joie, jouant avec son habituelle agilité du music-hall autant que de la danse classique, le premier surtout pour les ensembles parfois dignes du Moulin Rouge, la seconde développant des dentelles incroyables de petites batteries, brisés-volés, tricotage des bas de jambes assez démoniaques, mais donnant à l’ensemble une légèreté, un pétillement permanents vraiment irrésistibles.
Personne n’a jamais égalé Zizi dans les rôles qu’elle a créés. Dispensons-nous donc de toute comparaison, mais soulignons que l’Étoile du Ballet de l’Opéra de Rome Rebecca Bianchi qui incarne Bella est parfaite de silhouette, de charme et d’esprit. Elle a aussi la vivacité requise pour rendre justice à cette provocante chorégraphie et l’abattage pour donner la réplique au grand danseur qu’est l’Étoile de Stuttgart Friedeman Vogel, partenaire d’élection des plus grandes ballerines d’aujourd’hui. Morphologie parfaite, belle allure, danse techniquement très brillante, il met lui aussi tout l’esprit qui convient à la composition de ce personnage improbable, avec des sauts splendides et un bas de jambe d’une fabuleuse agilité.
Tous les autres dont Antonello Mastrangelo en séducteur et malin complice, sont excellents. La compagnie aussi, homogène, tonique, avec des ensembles impeccables et une évidente joie de danser, les charmants petits danseurs du LAAC participent à cette résurrection due à Luigi Bonino, qui a remonté le ballet et aussi à Jean-Michel Désiré, le grand créateur de lumières des ballets de Roland Petit. L’Opéra de Paris a dans son répertoire nombre de ballets de Roland Petit. Espérons que la nouvelle directrice de la danse qui en fut souvent l’interprète inspirée, ne les laissera pas dormir trop longtemps dans les réserves.
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Théâtre des Champs-Élysées, Paris Le 14/01/2017 Gérard MANNONI |
| La Chauve-souris de Roland Petit par le Ballet de l’Opéra de Rome au Théâtre des Champs-Élysées, Paris. | La Chauve-souris
chorégraphie : Roland Petit, remontée par Luigi Bonino
musique : Johann Strauss II
décors : Jean-Michel Wilmotte
costumes : Luisa Spinatelli
éclairages : Jean-Michel Désiré
Orchestre Lamoureux
direction : David Garforth
Avec Rebecca Bianchi, Friedeman Vogel, Antonello Mastrangelo, Angela Kouznetsova, les danseurs du Ballet de l’Opéra de Rome | |
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