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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
26 avril 2024 |
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Création en France, au Ballet de l’Opéra national de Paris, de Tree of Codes de Wayne McGregor.
Perfection contemporaine
Superbe réussite que la nouvelle création du chorégraphe Britannique Wayne McGregor, un ballet réunissant quelques danseurs de l’Opéra de Paris et de sa propre compagnie. Créé à Manchester en juillet 2015, donné à New York peu après, Tree of Codes passe par le Palais Garnier, coproducteur du projet, avant de partir pour Londres et le Danemark.
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Commande de l’Opéra national de Paris, du Manchester International Festival de Park Avenue Armory, de Faena Art, du Sadler’s Wells et de Aethus, capitale européenne de la Culture 2017, Tree of Codes est une œuvre complexe et ambitieuse qui se solde par une totale réussite chorégraphique et esthétique. Qu’il s’agisse des pas et figures imaginées par Wayne McGregor, de la musique de Jamie xx, de la conception visuelle d’Olafur Eliasson ou des très imaginatifs éclairages de Rob Halliday, tout fusionne à la perfection pour aboutir à une œuvre homogène, complète, qui retient sans cesse l’attention par la diversité des images proposées et le rythme rapide dans lequel elles se déroulent.
Inutile de se lancer dans quelque complexe analyse intellectuelle du livre de Jonathan Safran Foer dont s’est inspiré le chorégraphe. L’approche de McGregor n’a évidemment rien d’anecdotique ni de figuratif et il y a longtemps que l’on n’a pas vu une création de ce type parlant directement à la sensibilité sans avoir à passer par une analyse cérébrale, malgré tout ce que proposent les textes du programme. Il suffit de regarder et de se laisser emporter par la violente musique de Jamie xx et par l’extraordinaire variété de la chorégraphie, des jeux de lumières, du dispositif scénique très original et d’une grande beauté, malgré sa relative simplicité. Jeu de miroirs, de couleurs, de formes, qui, toutes proportions gardées, seraient un peu dans l’esprit du travail de Buren pour le Daphnis et Chloé de Millepied, avec aussi quelques références à Nikolais.
Dans son style athlétique, fluide, enchaînant solos, duos, ensembles sur plusieurs plans reflétés encore par de grands rideaux miroirs ou distanciés par d’autres rideaux transparents, McGregor utilise avec beaucoup d’inspiration et d’intelligence un choix très spécifique de danseurs dont six appartiennent au ballet de l’Opéra, à savoir Marie-Agnès Gillot, Lydie Vareilhes, Lucie Fenwick, Jérémie Bélingard, Sébastien Bertaud et Julien Meyzindi, neuf à la Company Wayne McGregor, Catarina Carvalho, Daniela Beugebauer, Fukiko Takase, Jessica Wright, Travis Clausen-Knight, Alvaro Dule, Louis McMiller, James Pett et Po-Lin Tung, tous d’une virtuosité et d’un investissement époustouflants. Il n’y a rien d’inutile, tout est parlant, dans un fondu parfait entre tous les éléments du spectacle, sans que jamais l’un ne nuise à l’autre. Bien au contraire, ils se mettent tous mutuellement en valeur, se répondent, se complètent, relancent l’intérêt chacun à sa manière.
C’est de la danse pure, à la fois très physique et très abstraite, et du spectacle pur, avec des moyens très modernes. Ces moyens, beaucoup essayent de s’en servir. Peu y arrivent avec pareille efficacité. Le travail de Olafur Eliasson et de Rob Halliday est à cet égard magistral. Une référence en matière de création collective.
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Palais Garnier, Paris Le 06/02/2017 GĂ©rard MANNONI |
| Création en France, au Ballet de l’Opéra national de Paris, de Tree of Codes de Wayne McGregor. | Tree of Codes, d’après Efter (Jonathan Safran Foer)
musique : Jamie xx
mise en scène et chorégraphie : Wayne McGregor.
conception visuelle : Olafur Eliasson
réalisation éclairages : Rob Halliday
son : Nick Sagar
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris et les danseurs de la Company Wayne McGregor | |
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