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L'ACTUALITE DE LA DANSE 26 avril 2024

A Swan Lake, d’Alexander Ekman par le Ballet national de NorvĂšge au ThĂ©Ăątre des Champs-ÉlysĂ©es, Paris.

La mare aux canards
© Erik Berg

Voulant rĂ©gĂ©nĂ©rer le mythe du Lac des cygnes, qui en a vu d’autres, le chorĂ©graphe suĂ©dois Alexander Elkman, au ThĂ©Ăątre des Champs-ÉlysĂ©es, ne livre avec le Ballet national de NorvĂšge que quatre-vingts minutes d’ennui brouillon et prĂ©tentieux. Il commet au dĂ©part une grave erreur quant au vrai sujet du ballet d’origine.
 

ThĂ©Ăątre des Champs-ÉlysĂ©es, Paris
Le 30/03/2017
GĂ©rard MANNONI
 



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  • Depuis sa crĂ©ation en 1877, le Lac des cygnes a vĂ©cu mille vies. Il en existe des dizaines de versions dites classiques, sur la – on pourrait dire les – musique(s) de TchaĂŻkovski tant les versions diffĂšrent, Ă  partir des la chorĂ©graphie d’Ivanov et de Petipa. Il en existe aussi de nombreuses versions transgressives.

    Depuis Lac des cygnes : illusions like Swan Lake de Neumeier en 1976 jusqu’à la version toute masculine de Mathew Bourne en 1995, celle trĂšs Ă©quivoque de Roland Petit Ă  Marseille ou celle carrĂ©ment dĂ©calĂ©e d’Andy de Groot en 1982, en passant par le trĂšs sulfureux mais gĂ©nial Mats Ek, la Sud-Africaine Dada Masilo aux danseurs noirs torse-nu dans leurs tutus blancs, Fredryck Rydman au Casino de Paris avec ses dealers et ses prostituĂ©es en fourrure blanche, et quelques autres encore, le conte crĂ©Ă© par TchaĂŻkovski et Petipa fait d’une compilation de lĂ©gendes de toutes Ă©poques, se prĂȘte Ă  des approches trĂšs variĂ©es, avec son fond d’homosexualitĂ© mal vĂ©cue par TchaĂŻkovski lui-mĂȘme. Toutes ces versions ne sont pas formidables, mais elles ont toutes un mĂ©rite : elles traitent l’essentiel du sujet. Ce qu’a ratĂ© Ekman.

    Dans le Lac des cygnes, l’important ce sont les cygnes, pas le lac. En ne reprĂ©sentant que l’eau et en Ă©ludant les cygnes, Ekman n’a plus rien d’intĂ©ressant Ă  raconter. Il n’a Ă  montrer que des jeux aquatiques savamment Ă©clairĂ©s, des gerbes d’eau jaillissant dans les projecteurs, des glissades sur le ventre ou sur des matelas pneumatiques de couleur comme Ă  la piscine, des gamineries qui font rire deux ou trois personnes bien disposĂ©es Ă  s’amuser dans le public – on urine dans un coin, on se gonfle les joues et on asperge son voisin.

    Il y a bien deux cygnes, un blanc et un noir. Ils se giflent Ă  tour de bras quelques minutes avant que ne surgisse une horde de malabars qui font castagner aussi un peu avant de se disperser. Et il y a deux gros volatiles-bateaux qui entrent quelques instants en scĂšne. On songe Ă  la rĂ©flexion du gamin toulousain criant du poulailler du Capitole Ă  l’arrivĂ©e de Lohengrin dans une toute nouvelle production : « Eh vĂ© ! Ils ont repeint le canard ! Â»

    Tout se dĂ©roule d‘ailleurs dans la pĂ©nombre, avec des danseurs en costume de plongĂ©e, qui font tout et son contraire, un festin aux chandelles, un court-circuit, bref du n’importe quoi du moment qu’il ne s’agit pas cygnes. C’est la grande rĂ©volution, la grande nouveautĂ©. Mieux en rire mĂȘme si on pourrait en pleurer. Le tout sur une bande son sans intĂ©rĂȘt, avec juste un beau solo de tuba en direct. Quand on pense au si intelligent et efficace emploi des danseurs pieds dans l’eau par Pina Bauch dans Arien !

    Bref, vouloir faire un Lac sans cygnes, c‘est un pari perdu d’avance, comme faire une omelette sans Ɠufs ou une tarte aux pommes sans pommes. Mieux vaut carrĂ©ment faire autre chose, si on veut simplement montrer des danseurs pataugeant en public. Et puis, il est Ă  peine honnĂȘte de projeter en prĂ©ambule des images du Lac traditionnel dĂ»ment sĂ©lectionnĂ©es pour ne montrer, parfois avec de trĂšs grands danseurs, que des images en gros plans de maquillages excessifs, d’instantanĂ©s dans des positions pĂ©rilleuses et forcĂ©ment ridicules. Un peu facile comme procĂ©dĂ© pour tenter de mettre en valeur ses propres images et bien montrer qu’il est grand temps de passer Ă  autre chose. Mais hĂ©las, ça ne marche pas car ce qu’on nous propose ensuite est encore bien pire.

    On attendra avec d’autant plus de de curiositĂ© la crĂ©ation d’Alexander Ekman programmĂ©e Ă  l’OpĂ©ra de Paris la saison prochaine.




    ThĂ©Ăątre des Champs-ÉlysĂ©es, Paris
    Le 30/03/2017
    GĂ©rard MANNONI

    A Swan Lake, d’Alexander Ekman par le Ballet national de NorvĂšge au ThĂ©Ăątre des Champs-ÉlysĂ©es, Paris.
    A Swan Lake
    chorégraphie et décor : Alexander Ekman
    musique : Michael Karlsson
    costumes : Henrtik Vibskov
    Ă©clairages : Tom Visser
    son : Michael Karlsson, Alexander Ekman
    vidéo : Todd Rives

    Avec les Étoiles et les danseurs du Ballet national de Norvùge

     


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