|
|
L'ACTUALITE DE LA DANSE |
24 avril 2024 |
|
Spectacle annuel de l’École de Danse de l’Opéra national de Paris.
Grande École
On le sait, mais on s’en étonne quand même tous les ans : les élèves de l’École de Danse de l’Opéra national de Paris savent tout faire. Ils peuvent assumer à un très haut niveau un programme lourd comme celui choisi cette année, avec des ballets du grand répertoire maison. Un pari que l’on savait d’avance gagné.
|
|
L’amour virtuose
Ivresse grecque
Flambeau partagé
[ Tout sur la danse ]
|
Au fil des ans, les programmes de ce spectacle annuel de l’École de Danse ont été très variés. Il y eut toujours des extraits du grand répertoire, mais aussi des résurrections de pièces plus anciennes disparues de la pratique maison, des ballets créés par exemple par la compagnie du Marquis de Cuevas, des pièces faites spécialement par les plus grands chorégraphes du moment. Et chaque fois, on constate la perfection de l’enseignement prodigué par cette École menée si efficacement longtemps par Claude Bessy et aujourd’hui par Elisabeth Platel.
Trois ballets au programme cette année, trois vraies pièces de répertoire que l’on voit habituellement dansées par Étoiles ou Premiers danseurs. C’est un choix intelligent car l’occasion est donnée à ces élèves qui vont pour certains bientôt tenter d’entrer dans la compagnie, non seulement de se rôder mais aussi d’affronter pleinement ce qui sera dorénavant leur métier. Un vrai baptême, une vraie reconnaissance de leur professionnalisme, en quelque sorte.
Et cela saute aux yeux dès Divertimento n° 15 de Balanchine, au style plus classique pur que néoclassique, avec à la fois ses figures de groupe impeccables et ses variations dansées également sans la moindre anicroche. Certes, on voit bien que tous ces jeunes dont certains n’ont pas totalement achevé leur croissance ou leur développement physique, surtout chez les garçons aux bras et jambes encore un peu minces, flottant un peu dans leurs costumes, peaufineront leurs interprétations, iront, avec l’habitude et le travail, au-delà d’une exécution rigoureuse des pas. Mais encore faut-il la réussir, cette exécution rigoureuse, car danser Balanchine n’a rien de facile. Et l’on ne peut qu’admirer le spectacle qui est donné, précis, élégant, raffiné, avec des solistes accomplis.
Changement d’univers avec The Vertiginous Thrill of Exactitude de William Forsythe qui exige une autre virtuosité, peut-être encore plus spectaculaire. Un tourbillon d’une grosse dizaine de minutes mené sans faillir par Philippine Flajaut, Bianca Scudamore, Anouk Wallez, Alexandra Boccara, Daniel Lozzano-Martin.
Et en dernière partie, rien moins que l’intégrale de l’acte III de Raymonda dans la version Noureev, dans de tous nouveaux et ravissants costumes de Xavier Ronze. Pas question de truquer. On a vu cela dansé par les plus grandes Étoiles maison, Mademoiselle Platel en premier. Les trois principaux solistes ne dérogent pas un instant et assument toutes les difficultés de ces rôles épineux avec abattage. Margaux Gaudy-Talazac est Raymonda. Elle exécute notamment la célèbre variation aux claquements de mains avec une aisance magnifique.
Jean de Brienne est Milo Avèque, qui assure également tout avec aisance, notamment les portés assez durs à réaliser qui émaille le pas de deux. Quant à Lou Marcault-Dertouard, il campe un Abderam fluide, ondulant, agile et sensuel qui plait infiniment au public et lui vaut un gros succès. Mais il y a aussi les variations d’Henriette (Margherita Venturi) et de Clémence (Bleuenn Battistoni), élégamment déroulées et tous les ensembles, czardas et autres où tout le monde se donne avec enthousiasme et un évident plaisir. Gageons que bien des compagnies adultes de par le monde, aimeraient présenter un Raymonda de cette qualité.
Le 7 avril ce sera le deuxième gala des Écoles de Danse du XXIe siècle avec des jeunes du monde entier, pour célébrer les quarante ans de spectacles de l’École de l’Opéra de Paris et les trente ans de son installation à Nanterre.
| | |
|
Palais Garnier, Paris Le 01/04/2017 GĂ©rard MANNONI |
| Spectacle annuel de l’École de Danse de l’Opéra national de Paris. | Divertimento n° 15
chorégraphie : George Balanchine
musique : Mozart
réglé par : Nanette Glushak
The Vertiginous Thrill of Exactitude
chorégraphie : William Fosythe
musique : Schubert
réglé par : Aaron Shawn Watkin
Raymonda (acte III)
musique : Glazounov
chorégraphie : Rudolf Noureev
costumes : Xavier Ronze
réglé par : Elisabeth Platel et les professeurs de l’École de Danse
Orchestre des Lauréats du Conservatoire
direction : Marius Stieghorst | |
| |
| | |
|