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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
20 avril 2024 |
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Spectacle Balanchine, Robbins, Cherkaoui/Jalet au ballet de l’Opéra national de Paris.
Ravel dansé
Spectacle tout Ravel pour accompagner cette reprise de la version du Boléro conçue en 2013 par Sidi Larbi Cherkaoui et Damien Jalet. Une soirée agréable dont la bonne tenue d’ensemble n’efface pourtant pas le souvenir du désolant ratage de l’Hommage à Yvette Chauviré dont une bonne partie du public continue à s’indigner.
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Un vrai plaisir que de revoir ces ballets de Balanchine et de Robbins d’une telle musicalité et d’une telle intelligence théâtrale ! Sous le titre de la Valse, Balanchine avait réuni en 1951 à la Valse elle-même, les huit Valses nobles et sentimentales du compositeur écrites en 1911 et orchestrées en vue d’un ballet.
Il y a donc une parfaite logique dans cet enchaînement qui constitue un régal musical et chorégraphique de quelque trente-cinq minutes et qui était entré au répertoire de l’Opéra en 1975. Le discret cadre décoratif de Jean Rosenthal et les costumes hors du temps de Karinska ont un charme un peu désuet qui nous ramène sans ringardise un demi-siècle en arrière.
Et les danseurs jouent ce jeu avec élégance. Étoiles, comme Dorothée Gilbert et Karl Paquette, Premiers Danseurs comme Mélanie Hurel, Valentine Colasante, Sae Eun Park, Emmanuel Thibaut, Florian Magnenet, Audric Bezard, le Corps de ballet aussi, font une superbe démonstration de musicalité et de style, dans une belle homogénéité. On sait que Balanchine est très difficile à danser car il ne laisse pas de place aux effets artificiels. Tout est sobre, sincère, et d’une extraordinaire efficacité scénique sans tentative d’exhibitionnisme.
Suivait En sol, de Robbins, sur le célèbre Concerto pour piano et orchestre de Ravel fort bien joué ici par Emmanuel Strosser sous la direction énergique de Maxime Pascal. Entourés et soutenus par un Corps de ballet bien motivé, Myriam Ould Braham et Mathias Heymann ont cette fois dansé à la hauteur de ce que l’on attend d’eux. Très bien remonté par Clothilde Vayer, le ballet est un moment tonique, joyeux, brillant sans clinquant, avec de l’humour finement distillé. Entré lui aussi au répertoire maison en 1975, il avait été créé à new York en 1952.
Et puis on reprenait cette version du Boléro conçue en 2013 par Sidi Larbi Cherkaoui, Damien Jalet et Marina Abramovic. Pas vraiment indispensable, mais pourquoi pas ? Il y a une idée scénographique intéressante, avec ce dédoublement des images par un vaste miroir qui reflète toute la scène. Le procédé a été vu maintes fois mais reste efficace. La chorégraphie elle-même est habilement structurée, énergique, donne beaucoup à danser, occupe bien l’espace scénique. Rien de fracassant mais, mené avec une vigueur à toute épreuve par le chef Maxime Pascal, acteur important dans la réussite de la soirée, l’ensemble musique et danse séduit un public très enthousiaste qui acclame un bel assortiment de Premiers Danseurs et de Corps de ballet avec l’Étoile Alice Renavand.
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Palais Garnier, Paris Le 03/05/2017 GĂ©rard MANNONI |
| Spectacle Balanchine, Robbins, Cherkaoui/Jalet au ballet de l’Opéra national de Paris. | La Valse
musique : Maurice Ravel
chorégraphie : George Balanchine remontée par Francia Russel
décors : Jean Rosenthal
costumes : Karinska
éclairages : Jean Rosenthal supervisées par Perry Silvey
En sol
musique : Ravel
chorégraphie : Jerome Robbins remontée par Clothilde Vayer avec la participation artistique de Ghislaine Thesmar
costumes et décor Erté
éclairages : Jennifer Tipton supervisées par Perry Silvey
Boléro
musique : Ravel
conception : Sidi Larbi Cherkaoui, Damin Jalet, Marina Abramovic
scénographie : Marina Abramovic
costumes : Riccardo Tisci
éclairages : Urs Schönebaum
Emmanuel Strosser, piano
Orchestre de l’Opéra national de Paris
direction : Maxime Pascal
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris. | |
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