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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
20 avril 2024 |
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Adieux de l’Étoile Jérémie Bélingard au Ballet de l’Opéra national de Paris.
Des Adieux bien personnels
Jérémie Bélingard, qui aura 42 ans en août prochain, a préféré devancer l’appel et faire ses Adieux à l’Opéra de Paris avec quelques mois d’avance. Nommé Étoile en 2007, il a peu dansé ces derniers temps et a choisi de conclure cette carrière à l’Opéra de manière originale et personnelle, comme il a toujours su le paraître.
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Si le cursus de Jérémie Bélingard semble on ne peut plus classique depuis des classes à l’École de Danse jusqu’à cette soirée d’Adieux fort réussie, son parcours et sa personnalité sont en fait assez particuliers. Très tonique, bien musclé, sa morphologie l’a forcément conduit à s’affirmer plutôt dans des rôles brillants et techniques, contemporains très souvent, plutôt que dans les ceux des princes romantiques alanguis.
Dans la Belle au bois dormant, il fut plus l’Oiseau bleu que Désiré, dans Roméo et Juliette Mercutio que Roméo. Mais quel fabuleux Basile dans Don Quichotte, qui lui valut son titre d’Étoile, quel magnifique Fils prodigue de Balanchine, Frédéric de l’Arlésienne de Roland Petit ! Remarquable Caligula dans le ballet de Nicolas Le Riche, il composa aussi un inoubliable Lescaut dans l’Histoire de Manon de MacMillan. Mais il dansa aussi au plus haut niveau Forsythe, Kylián, Wayne McGregor, Teshigawara, Montalvo et le Puck du Songe d’une nuit d’été de Neumeier. Un danseur donc très complet, sachant utiliser à la perfection des dons originaux, comme il le montra encore pour ce choix bien spécial de sa soirée d’Adieux.
Au lieu de reprendre l’un de ses rôles fétiches, il préféra simplement ajouter au programme Cunningham/Forythe à l’affiche en ce moment un solo de son cru, Scary Beauty, sur une musique créée et jouée en direct par Kelichiro Schlbuya, avec une excellente réalisation visuelle d’Adrien M. et Claire B. Quatorze minutes de vrai bonheur visuel, inattendu, élégant, intelligent, à la fois très simple et très compliqué, une vraie réussite comme un grand point d’exclamation pour terminer ce parcours à l’Opéra comme personne d’autre !
Et puis, naturellement, la standing ovation traditionnelle, la pluie de confettis dorés que ses deux petits garçons tentaient d’attraper au vol, car son épouse, Aurélie Dupont, de nombreuses autres Étoiles et danseurs aussi étaient autour de lui sur le plateau pour ces ultimes saluts d’Étoile.
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Palais Garnier, Paris Le 13/05/2017 GĂ©rard MANNONI |
| Adieux de l’Étoile Jérémie Bélingard au Ballet de l’Opéra national de Paris. | Cunningham : Walkaround Time
Forsythe : Trio-Herman Schmerman
BĂ©lingard : Scary Beauty
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris | |
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