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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
26 avril 2024 |
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Adieux de l’Étoile Laëtitia Pujol au Ballet de l’Opéra national de Paris.
Original et grandiose
Les Étoiles et l’Opéra cherchent visiblement à sortir de la routine des adieux traditionnels. Comme Nicolas Le Riche ou Jérémie Bélingard, Laëtitia Pujol avait aussi choisi l’originalité en invitant Manuel Legris, directeur du Ballet de l’Opéra de Vienne, pour le génial pas de deux de Sylvia de Neumeier. Une soirée hors du commun.
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Laëtitia Pujol a été un modèle de talent et de professionnalisme. Dans le répertoire le plus classique (elle fut nommée Étoile sur sa première Kitri de Don Quichotte) comme dans le plus contemporain (Anatomie de la sensation de Wayne McGregor par exemple), elle sut respecter tous les styles, toutes les sensibilités, sans tapage médiatique, mais toujours là quand il le fallait.
Alors, son spectacle d’Adieux a pris une dimension et un caractère personnel, nouveau, semblant dépasser sa modestie naturelle. Après le très beau spectacle de Joyaux de Balanchine où elle avait dansé Émeraudes avec un Mathieu Ganio somptueux, et où on avait aussi en particulier applaudi non seulement le sculptural Hugo Marchand et Amandine Albisson superbes dans Diamants mais, dans Rubis, Léonore Baulac et Paul Marque, décidément aussi accompli techniquement qu’artistiquement et qui mériterait bien de passer directement de son poste de Sujet dans le Corps de ballet à celui d’Étoile, Laëtitia Pujol avait choisi d’inviter Manuel Legris, grande Étoile entre toutes et aujourd’hui directeur du Ballet de l’Opéra de Vienne, à danser le pas de deux final de Sylvia dans la chorégraphie de John Neumeier.
Un moment miraculeux de poésie, de tendresse, de nostalgie et d’émotion simple mais profonde. Acclamé dès son apparition en scène, Legris rappelait tant de souvenirs de la glorieuse génération Noureev ! Et, originalité et nouveauté, la soirée s’achevait par le Grand défilé du Corps de ballet, ce qui de manière assez amusante mit Laëtitia Pujol dans une situation qu’elle sembla avoir bien du mal à assumer toute seule. En face d’elle, la salle debout, applaudissant pendant vingt minutes et derrière elle, la totalité du Corps de ballet en faisant autant. Perdue comme une petite souris prise au piège, elle cherchait désespérément à attirer quelqu’un auprès d’elle, partenaires, Étoiles amies, professeurs, camarades, ses enfants, mais tous se retiraient vite pour lui laisser à elle toute seule la première place.
Un beau spectacle, bien significatif de ces liens mystérieux qui unissent envers et contre tout le milieu de la danse, interprètes, enseignants, maîtres de ballet, directeurs, chorégraphes et public.
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Palais Garnier, Paris Le 23/09/2017 GĂ©rard MANNONI |
| Adieux de l’Étoile Laëtitia Pujol au Ballet de l’Opéra national de Paris. | Joyaux
musique : Fauré, Stravinski et Tchaïkovski
chorégraphie : George Balanchine
Sylvia (pas de deux final)
musique : LĂ©o Delibes
chorégraphie : John Neumeier
Grand défilé du corps de ballet
musique : Berlioz
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris
Orchestre Pasdeloup
direction : Vello Pähn | |
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