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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
25 avril 2024 |
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Création de Play d’Aleksander Ekman par le Ballet de l’Opéra national de Paris.
Aussi ludique que captivant
Absolument loufoque mais tout aussi ludique, Play, qu’Aleksander Ekman vient de créer pour le Ballet de l’Opéra de Paris, est une réussite absolue en tous domaines, musique, scénographie, costumes, danse, éclairages. Un ballet à nul autre pareil, salué par une standing ovation méritée au soir de la première au Palais Garnier.
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Après un Lac des cygnes très discutable présenté la saison dernière au Théâtre des Champs-Élysées avec le Ballet de l’Opéra de Norvège, on ne savait trop qu’attendre de cette création du chorégraphe suédois très à la mode. Or, avec un fabuleux art de la scène et du spectacle, il nous entraîne ici dans un monde aussi farfelu que poétique, d’une beauté permanente et absolue. Nous sommes certes à la fois chez les Dadas, chez Dali, au-delà du miroir avec Alice, dans un monde irrationnel mais parfaitement cohérent, où tout est jeu, imagination, amusement raffiné, là où le jeu est roi et frôle souvent le rituel.
Le plus frappant est sans doute la manière dont tous les éléments très disparates du spectacle sont parfaitement maîtrisés pour former un tout dont on suit chaque seconde avec une attention intense, un intérêt sans cesse renouvelé. La musique originale de Mikael Karlsson est jouée en direct par un groupe de musiciens formidables, alliant cordes et vent, et par la magnifique chanteuse de gospel Calesta « Callie » Day, à la voix de velours et d’or comme le somptueux manteau qu’elle porte au final. C’est une parfaite musique de scène et de danse, colorée, variée, aux belles sonorités, aux harmonies subtiles.
Sur cette magique toile de fond sonore, tout se déroule donc dans une logique de l’absurde, utilisant les corps des danseurs de manière très particulière et les accessoires de manière tout aussi ingénieuse. On se dit parfois : est-ce de la danse ? mais on comprend vite que seuls des danseurs peuvent exécuter tout ça avec leurs corps, même si ce ne sont pas les mouvements et les gestes traditionnels de leur art. Il faut avoir la capacité physique de faire tout cela mais aussi l’impact émotionnel à projeter vers les spectateurs. Les danseurs du Corps de ballet et les Premiers Danseurs concernés, avec l’Étoile Stéphane Bullion, sont épatants dans ce jeu hilarant mais aussi très sérieux.
Les costumes, multiples, signés par Ekman et Xavier Ronze, le grand costumier maison, participent à créer ce climat incroyable. On va de surprise en surprise, dans des éclairages réglés avec la plus grande intelligence, ça bouge sans arrêt, ça change tout le temps, on s’étonne, on s’amuse, on admire cet art du spectacle, bref on passe une soirée étonnante, jubilatoire, qui se termine par un échange de ballons entre la scène et la salle pour la plus grande joie d’un public qui gratifie les derniers saluts d’une standing ovation rare les soirs de création, surtout en danse, mais vraiment méritée.
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Palais Garnier, Paris Le 06/12/2017 GĂ©rard MANNONI |
| Création de Play d’Aleksander Ekman par le Ballet de l’Opéra national de Paris. | Play
Création mondiale
chorégraphie et décors : Aleksander Ekman
musique originale : ihael Karlsson (jouée en direct)
costumes : Aleksander Ekma, Xavier Ronze
éclairages : Lumières Tom Wisser
vidéastes : T.M. Rives
Chanteuse Calesta « Callie » Day
Avec le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris, les Premiers Danseurs et Stéphane Bullion, Étoile. | |
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