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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
25 avril 2024 |
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Reprise du Daphnis et Chloé de Benjamin Millepied et du Boléro de Maurice Béjart au Ballet de l’Opéra national de Paris.
Travail soigné
Rien à redire sur ce spectacle qui fait salle comble et obtient un gros succès. Avec une distribution toute neuve à quelques exceptions près, le Daphnis et Chloé de Millepied et Buren créé en mai 2014 tient la route et le Boléro de Béjart où se succèdent plusieurs Étoiles au fil des semaines fait toujours délirer les foules.
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L’amour virtuose
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Flambeau partagé
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En grande partie grâce à l’imagination visuelle si brillante de Buren, le Daphnis et Chloé de Ravel chorégraphié par Benjamin Millepied reste un beau spectacle de danse. Solide néoclassicisme prudent mais bien maîtrisé, astucieuse mise en valeur des qualités des danseurs, poétiques et d’une large virtuosité pour les couples principaux, ici Valentine Colasante (Chloé) et Germain Louvet (Daphnis) face à Léonore Baulac (Lycénion) et Marc Moreau (Dorcon), avec en prime le numéro acrobatique conçu pour François Alu (Bryaxis) et toujours défendu par lui avec le même éclat époustouflant.
Beaucoup de belle danse, donc, et ces images incroyables conçues par Daniel Buren, merveilleusement éclairées par Madjid Hakimi et complétées par les toniques costumes de Holly Hines, parfaitement en accord avec la vision générale de l’œuvre. Une nouvelle génération d’Étoiles, donc, aussi Alu toujours Premier Danseur et Marc Moreau, toujours Sujet malgré tous les rôles de premier plan qu’il assume dans tous les styles depuis pas mal de temps. Encore une victime du concours annuel, comme il y en eut tant depuis toujours.
Le Boléro selon Béjart reste une grande exhibition personnelle à la fois épreuve terrible pour le soliste homme ou femme (Maïa Plissetskaïa raconte qu’elle se relevait la nuit pour vérifier qu’elle n’avait oublié ni mélangé les comptes si compliqués de la chorégraphie) mais finalement épreuve toujours surmontée. A-t-on jamais vu quelqu’un mal danser cette pièce ? Et pourtant, tout le monde l’a dansée, jeunes et moins jeunes, grands techniciens et moins grands techniciens. Chacun l’incarne néanmoins à sa manière. Mathias Heymann n’appartient pas aux grands formats genre Le Riche ou Gillot, mais sa danse est raffinée, sa sensualité très féline. L’énergie est là , condensée mais diffuse, jamais exhibée comme un trophée. C’est intelligent comme approche, très musical aussi.
Maxime Pascal mène avec efficacité l’Orchestre de l’Opéra dans ces deux partitions aussi connues que délicates à proposer. Les chœurs de Daphnis sont bien, un peu trop lointains malheureusement en raison de leur relégation off, mais c’est aussi une soirée musicale de haute tenue.
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Opéra Bastille, Paris Le 15/03/2018 Gérard MANNONI |
| Reprise du Daphnis et Chloé de Benjamin Millepied et du Boléro de Maurice Béjart au Ballet de l’Opéra national de Paris. | Daphnis et Chloé
musique : Ravel
chorégraphie : Benjamin Millepied
scénographie : Daniel Buren
costumes : Holly Hines
Ă©clairages : Madjid Hakimi
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris
Boléro
musique : Ravel
chorégraphie, scénographie et costumes : Maurice Béjart
éclairages : Clément Cayrol
Avec Mathias Heymann et les Premiers Danseurs et le Corps de ballet masculin de l’Opéra national de Paris
Chœur et Orchestre de l’Opéra national de Paris
préparation des chœurs : Alessandro Di Stefano
direction : Maxime Pascal | |
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