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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
29 mars 2024 |
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Reprise de Cendrillon de Rudolf Noureev au Ballet de l’Opéra national de Paris.
Cendrillon sans une ride
Créée en 1956 à Garnier sur la partition de Prokofiev, avec une distribution éclatante qui regroupait autour de Noureev les meilleures Étoiles de l’époque, Sylvie Guillem, Monique Loudières, Isabelle Guérin, Charles Jude notamment, transposant le conte traditionnel dans le monde su cinéma hollywoodien, cette Cendrillon connaît une nouvelle et excellente reprise.
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Ivresse grecque
Flambeau partagé
Fulgurante beauté
[ Tout sur la danse ]
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Ce soir, Ludmilla Pagliero est Cendrillon avec pour « prince charmant acteur vedette » Germain Louvet, nouveau venu dans cet univers où Noureev parodie la tradition hollywoodienne avec un producteur sosie de Groucho Marx, un King Kong plus vrai que nature et autres plaisanteries du même ordre. Pagliero est une Étoile brillante, forte technique et danse toujours intéressante. Sa Cendrillon prend place parmi les meilleures incarnations du personnage, avec ce qu’il faut de douceur, de naïveté puis d’opiniâtreté pour assumer ce destin hors pair. Elle a un charme simple au début, puis beaucoup d’éclat quand vient le temps de son triomphe sur le tournage du film face à « l’acteur vedette ».
Ce dernier bénéficie de la silhouette exceptionnelle de Germain Louvet, de ses admirables longues jambes, de sa danse large, facile, poétique, puissante quand il le faut. Sa variation d’entrée est un modèle de perfection technique et son personnage gardera jusqu’au bout la séduction idéale pour ce jeune premier, créature issue de l’imagination – et peut-être du rêve – de Noureev.
Les deux méchantes sœurs aux variations aussi acrobatiques que comiques sont fort bien incarnées par l’Étoile Émilie Cozette et Ida Wilkinkoski. En marâtre, Alexandre Gosse est irrésistible de drôlerie, sans jamais en faire trop non plus. Une composition aussi intelligente que bien dansée. Cigare vissé aux lèvres, Alessio Carbone est un producteur-Groucho parfait tout comme Ugo Vigliotti reprend avec efficacité le rôle ultra comique de l’Assistant qu’avait créé Éric Quilleré.
Pablo Legasa a beaucoup de classe en professeur de danse, ligne superbe, gestuelles très pure, et n’oublions pas non plus l’incarnation si peu flatteuse pour l’interprète du Père par l’excellent Erwan Le Roux. Le Corps de ballet s’en donne à cœur joie, ce qui confère un élan très appréciable à toute la soirée. On retrouve aussi avec joie les si originaux et astucieux décors de Petrika Ionesco et les superbes costumes d’Hanae Mori, le tout servi par les très belles lumières de Guido Levi.
Cette Cendrillon reste la plus réussie des créations pures de Noureev, ce qu’il a fait en dehors de ses grandes reconstitutions du répertoire Petipa qui restent toujours inégalées et semblent vraiment irremplaçables !
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Opéra Bastille, Paris Le 12/12/2018 Gérard MANNONI |
| Reprise de Cendrillon de Rudolf Noureev au Ballet de l’Opéra national de Paris. | Cendrillon
chorégraphie : Rudolf Noureev
musique : Prokofiev
décors : Petrika Ionesco
costumes : Hanaé Mori
Ă©clairages : Guido Levi
Orchestre Pasdeloup
direction : Vello Pähn
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris | |
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