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L'ACTUALITE DE LA DANSE 02 mai 2024

Reprise d'En sol, In the Night et The concert ou les malheurs de chacun de Jerome Robbins au Ballet de l'Opéra national de Paris.

L’art de la distribution
© Svetlana Loboff

Le soleil, les étoiles et des danseurs s’égaillant comme autant de papillons volages. En reprenant En sol, In the Night et The concert ou les malheurs de chacun, trois ballets emblématiques de Jerome Robbins, le Ballet de l’Opéra de Paris présente un programme au succès immanquable par sa poésie prégnante et son esprit délicatement impertinent.
 

Palais Garnier, Paris
Le 24/10/2023
Thomas DESCHAMPS
 



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  • GĂ©nĂ©ration après gĂ©nĂ©ration, on ne compte plus les danseurs du Ballet de l’OpĂ©ra national de Paris qui s’illustrent dans les chorĂ©graphies de Jerome Robbins dont le style nĂ©oclassique sied particulièrement Ă  la compagnie. Ce soir, la fantaisie hĂ©liotrope En sol garde toute sa radiance matinĂ©e de notes iodĂ©es. Dans les costumes et le dĂ©cor d’ErtĂ©, les groupes de danseurs Ă©voluent avec une fluiditĂ© parfaite, parsemĂ©e de temps Ă  autres de ces dĂ©hanchements typiques du Broadway des annĂ©es 1950 : un bonheur crâne, celui de la conscience des corps en mouvement.

    Hannah O’Neill, légère et piquante, et Hugo Marchand, présence physique autant impressionnante qu’élégante, font du pas de deux un régal sans pareil. Leur opposition fait pleinement couple, en mêlant la poésie au ludique. Dans la fosse, le pianiste Frank Braley et la cheffe Maria Seletkaja donnent une lecture équilibrée du Concerto en sol de Ravel, moins virtuose qu’au concert bien sûr mais riche de timbres, en plein accord avec la sensualité allègre de la scène.

    Après cette véritable exaltation du jour, le ballet qui suit, In the night, apparaît en contraste total. Surélevé dans la fosse, à jardin, le piano de Ryoko Hisayama égrène des Nocturnes des Chopin avec une grande sobriété. Trois couples se succèdent sous les lumières magiques de Jennifer Tipton. Le premier, celui de Sae Eun Park et de Paul Marque, ressemble à un rêve éveillé où tout n’est que grâce et lyrisme. Les pas des deux danseurs semblent à peine effleurer la scène dans un glissement immatériel.

    L’harmonie marque aussi le duo formé par Ludmila Pagliero et Mathieu Ganio. Mais ici les deux autres Étoiles exposent non pas la suspension amoureuse mais une ligne à l’élégance d’un raffinement extrême. Plus physique, la paire constituée par Amandine Albisson et Audric Bezard illustre des prises de risques et un jeu plus dangereux. Le dernier Nocturne voit la réunion des trois couples, conclusion plus convenue d’une chorégraphie ailleurs très inspirée.

    Après l’entracte, The concert ou les malheurs de chacun achève ce programme sur un ton humoristique qui n’a rien perdu de son esprit délicieux. Autour de la pianiste Vessela Pelovska, la compagnie sert de manière irrésistible les archétypes mis en scène avec malice par Robbins sous les commentaires taquins de l’orchestre. Chacun fait un portrait admirablement caractérisé de son personnage.

    Léonore Baulac, au premier chef, pour une Ballerine déjantée, tandis qu’Arthus Raveau incarne le Mari le plus opportuniste qui soit. Antoine Kirscher, attendrissant Jeune homme timide, Marine Ganio caractérielle Fille en colère, Fabien Révillon, Thomas Docquir, Héloïse Bourdon, tous seraient à citer dans cette parodie qui se termine poétiquement quand la pianiste se saisit d’un filet pour chasser les danseurs transformés en papillons. Décidément, l’Opéra de Paris a aligné ce soir non seulement des danseurs qui sont parmi ses plus beaux spécimens, mais a su composer des associations dynamiques, atteignant ainsi un idéal de distribution.




    Palais Garnier, Paris
    Le 24/10/2023
    Thomas DESCHAMPS

    Reprise d'En sol, In the Night et The concert ou les malheurs de chacun de Jerome Robbins au Ballet de l'Opéra national de Paris.
    En sol (1975)
    chorégraphie : Jerome Robbins
    musique : Ravel
    décors et costumes : Erté
    Ă©clairages : Jennifer Tipton
    Frank Braley, piano

    In the night (1970)
    chorégraphie : Jerome Robbins
    musique : Chopin
    costumes : Anthony Dowell
    Ă©clairages : Jennifer Tipton
    Ryoko Hisayama, piano

    The concert ou les malheurs de chacun (1956)
    chorégraphie : Jerome Robbins
    musique : Chopin, arrangement et orchestration de Clare Grundman (1913-1996)
    décors d’après Paul Steinberg
    costumes : Irene Sharaff
    Ă©clairages : Jennifer Tipton
    Vessela Pelovska, piano

    Orchestre de l’Opéra national de Paris
    direction : Maria Seletskaja

    Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris

     


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