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L'ACTUALITE DE LA DANSE |
11 décembre 2024 |
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Reprise de Casse-Noisette de Tchaïkovski dans la chorégraphie de Rudolf Noureev au Ballet de l’Opéra national de Paris.
Flambeau partagé
La chorégraphie Noureev de Casse-Noisette prouve une nouvelle fois ses qualités narratives et sa complexité. Sous la direction allante mais néanmoins détaillée de Andrea Quinn, la compagnie déploie la magnificence de sa technique. Le couple formé par Dorothée Gilbert et Guillaume Diop est plus qu’un témoignage de transmission entre générations.
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Neuf années que le Casse-Noisette de 1985 de Rudolf Noureev n’avait pas été présenté par le Ballet de l’Opéra national de Paris. Communément répertoriée comme une lecture peu féérique, cette chorégraphie du ballet de Tchaïkovski, en privilégiant le cauchemar sur le rêve, sort certes des canons de celle de Petipa et Lev Ivanov ou d’autres enchanteurs mais retrouve l’esprit fondamental des contes de fées où le mal est au même niveau que la vertu. Plusieurs séquences ont aujourd’hui indéniablement vieilli mais il ne faut pas en conclure que le spectacle en serait inadapté aux enfants d’aujourd’hui. Parmi le public d’adultes, leur réaction ce soir, attentive et enthousiaste, prouve le contraire.
Au premier acte, si les patineurs ne manquent pas de saveur, les tableaux au domicile de Clara sembles convenus, bien qu’illuminés par l’entrain de Bianca Scudamore en Luisa et le très juvénile Antoine Kirscher en Fritz. L’attaque des rats contre Casse-Noisette semblent même bien gentillette. En revanche, l’apparition du Prince garde tout son caractère magique et le royaume de neiges éblouit. C’est là que le couple Guillaume Diop-Dorothée Gilbert émeut par sa complicité et sa grâce dans l’adage pourtant si compliqué tandis que la compagnie, dont Héloïse Bourdon et Roxane Stojanov, éblouit l’œil dans une valse des flocons anthologique.
Au deuxième acte, la chorégraphie fait mouche au deuxième tableau en changeant les chauves-souris de la version originale en personnages à têtes démesurées autrement fantasmagoriques. Les différentes danses exotiques plus convenues sont servies avec enthousiasme et détails par les danseurs, tout comme les acrobates où brillent Antonio Conforti, Léo de Brusserolles et Thomas Docquir. Sous l’or des décors le corps de ballet n’est pas en reste mais une fois encore c’est le couple Diop-Gilbert qui marque la soirée.
S’il ne faut pas se mentir et reconnaître que Dorothée Gilbert n’a plus l’âge du rôle pour Clara en solo, celle-ci se métamorphose lorsqu’elle retrouve Guillaume Diop. Leur synchronisation est aérienne, et quand la danseuse étoile est portée elle regagne une très belle expressivité dans le port de tête. Diop est quant à lui transcendant : l’équilibre n’est jamais mis en défaut, la stature magnifique s’envole. Les bras captivent le regard alors que les mains parachèvent l’engagement du danseur.
Dans la fosse, la direction de la cheffe Andrea Quinn est une bonne surprise. Sans égaler les meilleurs chefs de concert, elle offre une interprétation allante et stylée permettant aux solistes de l’orchestre de briller, tandis que les chœurs d’enfants participent pleinement à la magie de la soirée.
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Opéra Bastille, Paris Le 16/12/2023 Thomas DESCHAMPS |
| Reprise de Casse-Noisette de Tchaïkovski dans la chorégraphie de Rudolf Noureev au Ballet de l’Opéra national de Paris. | Piotr Illitch Tchaïkovski (1840-1893)
Casse-Noisette, ballet en deux actes
Livret de E. T. A Hoffmann adapté par Alexandre Dumas
Orchestre de l’Opéra national de Paris
Maîtrise des Hauts-de-Seine
Chœurs d’enfants de l’Opéra national de Paris
Direction : Andrea Quinn
chorégraphie : Rudolf Noureev d’après Marius Petipa et Lev Ivanov
décors & costumes : Nicholas Georgiadis
Avec :
Dorothée Gilbert (Clara), Guillaume Diop (Drosselmeyer / Le Prince), Bianca Scudamore (Luisa), Antoine Kirscher (Fritz), Fanny Gorse (La mère), Sébastien Bertaud (Le père), Anémone Arnaud (La grand-mère), Cyril Chokroun (Le grand-père).
Avec les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris et la participation des élèves de l’École de danse. | |
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