|
|
DOSSIERS |
28 mars 2024 |
|
Marcel Landowski, homme de pouvoir
Nommé directeur de la musique à la Comédie Française en 1962, Marcel Landowski accède au poste d'inspecteur général de l'enseignement musical et chef du service de la musique en 1965. Peu avant de devenir directeur de la musique, de l'art lyrique et de la danse au ministère des Affaires culturelles, auprès d'André Malraux. Il y mène une profonde réforme des institutions musicales françaises, dotant les grandes agglomérations régionales d'orchestres qui n'auront bientôt plus à rougir de leurs cousins parisiens, appelant Charles Munch à la barre de l'Orchestre de Paris nouvellement formé ou encore le Suisse Rolf Liebermann au chevet du Palais Garnier.
Au milieu des années soixante-dix, il accepte la direction des affaires culturelles de la Ville de Paris, période durant laquelle il entame la deuxième phase de ses " travaux " : rénovation du théâtre du Châtelet, création du Festival d'art sacré et de l'Association Musique en liberté, au service de la création musicale.
En un demi-siècle, Marcel Landowski - qui conduit de front action publique et composition - aura suscité bien des polémiques, s'attirant quelques solides sympathies
et quelques foudres, celles notamment de Pierre Boulez : leur face à face aura donné lieu à quelques joutes homériques.
Il faut dire que tout les oppose musicalement : d'un côté, la prophétie boulezienne d'une musique qui doive s'inscrire dans la lignée du dodécaphonisme défini par la seconde école de Vienne ; de l'autre, l'attitude landowskienne, farouchement indépendante, opposée aux chapelles, mue par une dimension spirituelle souvent teintée de mysticisme. " Le mysticisme et l'amour sont les deux thèmes de la musique ", aimait-il répéter.
| | Le mysticisme et l'amour sont les deux thèmes de la musique
|
|