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DOSSIERS 28 avril 2024

Cecilia Triumphans
© Decca-Universal

© Decca-Universal

Elle n'a que trente ans et la voici déjà canonisée Diva par la presse comme le public unanimes. Cecilia Bartoli ne l'a pourtant pas volé, car son triomphe ne doit rien à une quelconque compromission de son art, et il est rare d'entendre une telle réussite aller de paire avec des choix de carrière si risqués. Une ode s'imposait.
 

Le 25/11/2001

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  • Saut pĂ©rilleux avec la glotte

    Elle aurait voulu être un papillon, et ne vivre que " là où il est possible d'aimer ". Elle adore les sculptures du Bernin, le théâtre de Metastase, et
    Nikolaus Harnoncourt. Des Muses convoquées à sa naissance, elle a reçu en cadeau un timbre magnifique, une santé insolente, et déjà une joie de vivre qui ne la quitteront plus.

    En retour, elle exploite ce trésor en se forgeant une technique vocale exceptionnelle et en développant une intelligence de chant qui lui permettra de ne jamais sacrifier l'expression à l'ivresse de la haute voltige. Mais en accédant au statut de " star ", cette belle romaine est restée une artiste à part, dont les choix artistiques sont périlleux et qu'aucune cantatrice n'avait pris avant elle ; elle en assume les risques avec fierté et lucidité (cf. entretien).

    Elle aurait pu être une Carmen flamboyante mais elle préfère les héroïnes moins fréquentées de Vivaldi, de Haendel, de Haydn, les amoureuses tendres ou tragiques de Rossini, et, par-dessus tout celles de Mozart. Et elle en fait une nouvelle foisla preuve avec son tout dernier enregistrement, consacré aux airs italiens de Gluck.

    Un répertoire rare en forme de saut périlleux pour la glotte qui ne témoigne d'aucun goût du compromis. Souhaitons qu'il ne lui vienne jamais.

    Françoise Malettra




    Mezzo colorature

    Pour l'essentiel, l'art de Cecilia Bartoli réside dans l'intelligence de ses propres limites vocales. Avec son incroyable variété de couleurs, son timbre d'une profonde beauté n'est pas en cause. Mais le matériau lui-même est mince.

    En grave d'abord, car c'est un mezzo assez clair, parfait pour les rôles de " falcon " ou le contraltino de Rossini (Rosina, Cenerentola etc.), mais absolument insuffisant dans les rôles de castrats haendeliens (pour Rinaldo, elle avait au départ accepté le rôle titre, pour finalement le laisser à David Daniels -enregistrement Decca-).

    Bartoli manque également de puissance. Dans le cadre d'un récital dans une grande salle comme le Théâtre des Champs-Élysées, elle est obligée de forcer son émission pour gagner en volume. Du coup, le timbre se durcit sensiblement, le legato perd de son moelleux et conséquence logique, les vocalises, toujours très en place, deviennent hachées, avec un effet " mitrailleuse " assez sensible.

    Mais la Diva est lucide et a su trouver les moyens d'y remédier. D'abord en choisissant soigneusement son répertoire. Ensuite en se produisant de préférence avec des ensembles à l'ancienne, car la transparence des cordes en boyaux lui permet de ne plus se soucier de sa projection et le diapason plus bas (415 ou 430) qui lui donne plus de confort dans l'aigu.

    Chanter Fiordiligi, d'accord, mais avec le Concentus Musicus Wien Ă  430
    et un chef, Harnoncourt, qui est toujours génial quand il faut accompagner les voix. Quand elle doit affronter une formation symphonique moderne, à Salzbourg par exemple, elle choisit Zerlina ou Donna Elvira, des rôles exactement dans son masque vocal.

    Bref, si Bartoli est très bien née vocalement, elle n'a pas reçu tous les dons. Elle n'en possède pas moins l'agilité la plus essentielle pour une voix colorature : l'intelligence.

    Yutha Tep






    Un drame réjouissant

    Quand elle chante, la conviction de Cecilia Bartoli est irrésistiblement contagieuse. Après l'un de ses airs de bravoure, difficile de ne pas ressentir le besoin impérieux d'aller occire un traître, de venger une injustice séance tenante, ou de se retrouver dans l'un de ces états lamentables que seules les pleurs savent noyer.

    Bartoli ne chante pas Bérénice, Elvira ou Vitellia, elle leur prête tout entier son corps, ses poumons, ses larmes, ses lèvres ; et surtout un gosier qui est le théâtre de tous les drames, en même temps que l'antichambre d'un palais où la félicité est naturellement chez elle.

    Sa colonne d'air soutient un hymne sans fin à la gloire des mots : plus qu'une coloration, chacun possède presque une carnation, une dynamique et une saveur propres. Les consonnes ont du relief. Chaque phrase a son contour particulier qui la distingue de la précédente et va porter sa suivante. Le débit varie avec l'imprévisibilité d'un cyclone tropical.

    Bartoli a aussi la sagesse de ne chanter pratiquement que dans son idiome natal.

    S'il est vrai que cette mécanique vocale sans pareille a mis du temps à s'articuler, et qu'elle n'est pas exempte de défauts techniques (parfois, la justesse dans les rafales de doubles croches), à l'instar de Callas, Bartoli a compris (d'instinct ?) qu'une chanteuse est d'abord une tragédienne pour qui chaque note doit être une question de vie ou de mort.

    Un drame dont on peut se réjouir sans retenue.

    Eric Sebbag




    Pour plus d'informations, visiter aussi le site ceciliabartolionline.com

     

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