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| DOSSIERS |
19 avril 2024 |
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Le dernier Bartoli
Après le succès spectaculaire des extraits d'opéras oubliés de Vivaldi, la Bartoli récidive pour aller à la source, peu explorée, d'un autre Gluck, non pas le français, mais l'italien. Son tempérament renversant fait à nouveau bien plus que de l'effet.
À l'intersection du baroque et du classique, Gluck et son librettiste napolitain Metastase scellent le nouvel accord du théâtre et de la musique. Au premier qui s'insurge contre " l'arrogance de la musique moderne qui a eu l'audace de se rebeller contre la poésie et traiter les paroles comme un cadre servile ", le second répond qu'il s'est efforcé de " rappeler à la musique son devoir authentique, qui est de servir la poésie au moyen de son expression ".
Et Cecilia Bartoli l'a compris mieux que toute autre, avec une articulation, un phrasé, des récitatifs accompagnés très théâtralisés, et une ornementation enfin libérée des excès, pour ne pas dire des extravagances, qui trop souvent ôtent toute crédibilité au texte, " comme une crème fouettée sur une pâtisserie viennoise ".
Huit airs d'opéra où passent la folie (Ezio), le libertinage et la brutalité des situations (Semiramide riconosciuta), la jalousie dévastatrice (La clemenza di Tito),ou la sensualité ensorcelante (Il Parnasso confuso) : une merveille de style et de vie redonnée, généreusement dispensée.
Quant à l'Akademie für Alte Musik de Berlin (formée sept ans avant la chute du mur par de jeunes membres des différents orchestres de Berlin-Est jouant sur instruments anciens), elle épouse sans faille les virevoltes de la voix, et y ajoute en lui empruntant ses élans, des couleurs et une dynamique irrésistible.
Enchâssé dans un album élégant et raffiné où même le papier a été volontairement jauni, relevé d'un texte passionnant du musicologue Claude Osele, cet album est déjà d'or, en même temps qu'un placement sûr.
Pour Ă©couter des extraits, visitez le site ceciliabartolionline.com
Airs italiens de Christoph Willibald Gluck
Livrets de Piero Metastasio (1698-1782)
" Tremo fra' i dubbi miei " (La clemenza di Tito)
" Di questa cetra in seno " (Il Parnasso confuso)
" Misera, dove son ! " (Ezio)
" Ciascun siegua il suo stile
Maggior follia " (Semiramide rionosciuta)
" Quel chiaro rio " (La corona)
" Ah, taci, barbaro " Come potesti, oh Dio ! (Le clemenza diTito)
" Se mai senti spirarti sul volto " (La clemenza di Tito)
" Berenice, che fai ? " (Antigono)
Cecilia Bartoli, mezzo-soprano
Akademie fĂĽr Alte Musik Berlin
Direction : Bernhard Forck
1 Album DECCA 467 248-2
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