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DOSSIERS 25 avril 2024

Les cadeaux de Noël 2004 d'Altamusica
© Pierre Bretagnolle

A l'approche de fêtes de fin d'année accourant au grand galop, Altamusica a voulu donner un petit coup de pouce à ceux qui ne savent pas trop quoi offrir à leurs amis mélomanes au milieu de la pléthore des références disponibles sur le marché français. Voici donc une avalanche de CD et DVD qui nécessiteront quelques deniers. A tous nos internautes-lecteurs, un très Joyeux Noël !
 

Le 17/12/2004
Propos recueillis par Yannick MILLON
 
  • La sĂ©lection cadeaux de GĂ©rard Mannoni
  • La sĂ©lection cadeaux de Mehdi Mahdavi
  • La sĂ©lection cadeaux de Thomas Coubronne
  • La sĂ©lection cadeaux de Yutha Tep
  • La sĂ©lection cadeaux de Yannick Millon



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  • L'art de la symphonie

  • Un monument de granit

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    [ Tous les dossiers ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)


  • Un PanthĂ©on pour Berlioz



    Hector Berlioz (1803-1869)
    Les Troyens
    Susan Graham (Didon)
    Anna Caterina Antonacci (Cassandre)
    Renata Pokupic (Anna)
    Gregory Kunde (Enée)
    Laurent Naouri (Narbal)
    Mark Padmore (Iopas)
    René Schirrer (Priam)
    Ludovic Tézier (Chorèbe)
    Topi Lehtipuu (Hylas)
    Fernand Bernardi (le FantĂ´me d'Hector)
    Danielle Bouthillon (HĂ©cube)
    Monteverdi Choir
    Choeur du Théâtre du Châtelet
    Orchestre RĂ©volutionnaire et Romantique
    direction : Sir John Eliot Gardiner
    mise en scène : Yannis Kokkos
    Enregistrement : 2003

    3 DVD BBC Opus Arte OA 0900 D

    Pour commencer, un événement capital figé pour la postérité par le DVD, ces Troyens version longue (six heures, trois DVD !) sont une réussite totale. La mise en scène de Kokkos n'a pas fait l'unanimité, mais elle ménage des moments oniriques exceptionnels, que le DVD rehausse encore en lui ajoutant un surcroît de mouvement (la scène du Cheval !). Et en prime une rencontre au sommet qui a fait trembler le Châtelet : Susan Graham en Didon est égale à elle-même, d'une tenue vocale et scénique inapprochable. Mais c'est qu'il y a, juste avant elle, Anna Caterina Antonacci, d'une beauté – plastique et vocale – tragique à faire pleurer les murs de Troie eux-mêmes : les gros plans montrent l'engagement total de l'artiste dont le visage suinte littéralement de la souffrance de la prophétesse – séance de rattrapage, paraît-il, pour ceux qui n'ont jamais eu la chance de voir la Callas sur scène. Difficile pour le reste de la distribution, pourtant irréprochable, d'exister face à une telle personnalité. Et Sir John Eliot Gardiner soulève la montagne berliozienne avec une énergie et un savoir-faire sidérants, menant sans faiblir des phalanges superlatives – le Monteverdi Choir ! Un véritable Panthéon pour Berlioz.



     
    Vent de folie sur Vivaldi



    Antonio Vivaldi (1678-1741)
    Orlando furioso
    Marie-Nicole Lemieux (Orlando)
    Jennifer Larmore (Alcina)
    Veronica Cangemi (Angelica)
    Philippe Jaroussky (Ruggiero)
    Lorenzo Regazzo (Astolfo)
    Ann Hallenberg (Bradamante)
    Blandine Staskiewicz (Medoro)
    Choeur Les Elements
    Ensemble Matheus
    direction : Jean-Christophe Spinosi

    3 CD NaĂŻve-Opus 111 OP 30393

    Avec Alessandrini, Jean-Christophe Spinosi est l'autre pilier de l'Edition Vivaldi. Là non plus, tout n'est pas parfait, certaines imperfections stylistiques pouvant déranger les puristes – on pense surtout à Jennifer Larmore, mais la nature et la somptuosité du chant en imposent. De même, les récitatifs ne sonnent pas toujours de manière très libre, et les sonorités des Matheus, formidable machine à gifles orchestrales, ne rivalisent pas tout à fait de beauté avec des formations à ce jour plus illustres. Mais comment résister à une telle débauche d'énergie, tant de la part de l'orchestre que du plateau réuni ? Difficile de ne pas trouver de quoi se réjouir dans cet Orlando reconstitué avec savoir par Frédéric Delaméa. Et si Marie-Nicole Lemieux n'est pas Horne, la voix coule comme de la lave, la composition psychologique irradie comme un volcan. Et impossible de résister au Sol da te proprement irréel d'un Jaroussky en état de grâce. Et les Matheus griffent, explosent, cajolent et consolent leurs chanteurs avec un engagement formidable. On oublie trop vite que Spinosi sait aussi soigner les lignes, ménager ses solistes, bref ne se contente pas d'asséner ces coups de massue qui sont sa marque de fabrique. Un enregistrement historique.




     
    La grande tradition mahlérienne



    Gustav Mahler (1860-1911)
    Symphonie n°3
    Petra Lang, mezzo-soprano
    Orchestre royal du Concertgebouw d'Amsterdam
    direction : Riccardo Chailly

    2 SACD Decca 470 652-2

    Symphonie n°9
    Orchestre royal du Concertgebouw d'Amsterdam
    direction : Riccardo Chailly

    2 SACD Decca 475 6191


    Le Mahler de Riccardo Chailly n'est plus Ă  prĂ©senter, le chef l'ayant promenĂ© avec l'Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam dans le monde entier. Nul besoin non plus de rappeler l'adĂ©quation proverbiale de la phalange nĂ©erlandaise dans l'oeuvre d'un compositeur qu'il a dĂ©fendu tout au long du siècle dernier, sous la direction des chefs les plus prestigieux, de Wilhelm Mengleberg Ă  Bernard Haitink. La « Rolls des orchestres Â» est ici fidèle Ă  elle-mĂŞme, dĂ©ployant des couleurs sombres, drues ou radieuses selon le texte, avec des interventions de solistes instrumentaux remarquables de style et d'efficacitĂ©. Et Chailly obtient d'elle un engagement volcanique, mĂ©nageant des gradations dynamiques fulgurantes au sein d'un ambitus sonore d'une Ă©tendue exceptionnelle : la dialectique du clair-obscur, du doux-amer, est maĂ®trisĂ©e avec une science et une diversitĂ© Ă©tonnantes. L'intĂ©grale de Chailly fera sans doute rĂ©fĂ©rence au mĂŞme titre que celle de Haitink. La prise de son spectaculaire de Decca rĂ©jouira les amateurs de hi-fi : il y a ici de quoi faire vibrer pas mal de murs.



     
    FĂ©erie baroque



    Jean-Philippe Rameau (1683-1764)
    Les Boréades
    Barbara Bonney (Alphise)
    Anna-Maria Panzarella (SĂ©mire)
    Jaël Azzaretti (Une nymphe, Polimnie)
    Paul Agnew (Abaris)
    Toby Spence (Calisis)
    Laurent Naouri (Borée)
    Stéphane Degout (Borilée)
    Nicolas Rivenq (Adamas, Apollon)
    Les Arts Florissants
    direction : William Christie
    mise en scène : Robert Carsen
    Enregistrement : 2003

    2 DVD BBC Opus Arte OA O899 D

    Les Boréades étaient l'un des événements de la saison 2002-2003 au Palais Garnier : la fraîcheur de l'accueil – peut-être un peu sévère – n'en fut que plus marquée. En cause essentiellement, la mise en scène jugée réfrigérante de Carsen, certes très cérébrale, et versant dans une noirceur totale – au sens propre du terme, s'agissant des décors et des costumes. De même, la chorégraphie très contemporaine de la compagnie La la la Human Steps (nom éloquent en soi) n'avait guère semblé pertinente, loin en tout cas de l'idée que l'on peut se faire du ballet Grand Siècle : la modernité n'est pas un handicap en soi, encore faut-il qu'elle prenne sens dans le discours global. Au DVD, cela passe mieux, les gros plans ne sont pas trop catastrophiques pour les chanteurs. L'Alphise de Barbara Bonney reste le point noir de la distribution, totalement égarée stylistiquement et vocalement – au point de reléguer au second plan des problèmes de diction pourtant douloureux. Le vaillant lyrisme de Paul Agnew en Abaris n'en est que plus flagrant, et le reste du plateau est sans faille : Panzarella et Azzaretti côté femmes, Spence, Degout, Naouri et Rivenq côté hommes. Les Arts Florissants ne sont pas parfaits de justesse et de discipline, et William Christie n'est pas tout à fait au diapason de l'extraordinaire richesse de l'écriture orchestrale. Mais pour la musique, pour un chef-d'oeuvre absolu, on se procurera ces Boréades.



     
    Ferveur latine



    Claudio Monteverdi (1567-1643)
    VĂŞpres de la Vierge
    Roberta Invernizzi (soprano)
    Monica Piccinini (soprano)
    Anna Simboli (soprano)
    Sara Mingardo (contralto)
    Francesco Ghelardini (alto)
    Vincenzo di Donato (ténor)
    Luca Dordolo (ténor)
    Gianluca Ferrarini (ténor)
    Pietro Spagnoli (baryton)
    Furio Zanasi (baryton)
    Antonio Abete (basse)
    Daniele Carnovich (basses)
    Concerto Italiano
    direction : Rinaldo Alessandrini

    2 CD NaĂŻve-Opus 111 OP 30405

    Avec celles de Jordi Savall et de Gabriel Garrido, voici l'une des trois références au sang latin de ce qui est le monument sacré du XVIIe siècle. Rinaldo Alessandrini et son Concerto Italiano nous auront fait longtemps attendre, mais cela valait la peine. Réunissant une équipe de premier plan (tant vocal qu'instrumental, comme le prouve une Sonata sopra Santa Maria ivre de sonorités ensoleillées et de rythmes étourdissants) autour du principe maintenant bien établi d'une voix par partie, le chef-claveciniste italien nous livre des Vêpres évidemment foudroyantes, d'une pulsation inégalable dans l'émission du verbe – et sans jamais sacrifier une ferveur qui, ici, passe par l'attention réservée au cantus firmus, épine dorsale autour de laquelle Monteverdi agrège la chair d'une musique tour à tour sensuelle et spirituellement habitée. Certains trouveront trop maniérée la façon unique d'Alessandrini – chaque mot trouve un sort cependant d'une justesse permanente. Mais comment interpréter autrement ce répertoire, qui voit la naissance fiévreuse du verbe ? A noter : Naïve a opté pour la formule du livre-disque, une réussite esthétique indéniable.



     
    La face obscure de Rameau



    Jean-Philippe Rameau (1683-1764)
    Intégrale des pièces avec clavecin
    Blandine Rannou, clavecin
    Valérie Balssa, flûte
    Catherine Girard, violon
    Emmanuel Balssa, viole de gambe

    4 CD Zig-Zag Territoires 010301

    Véritable révolution expressive que Blandine Rannou entreprend dans le clavecin du compositeur dijonnais. Les moyens employés sont désormais bien connus. L'amplification des basses en premier lieu : Rannou revendique pleinement une volonté de dramatiser le discours en l'assombrissant substantiellement – la somptuosité générale du son contribue de manière importante à la réussite. L'ampleur rythmique ensuite : la claveciniste française étire les tempi parfois aux limites de la normale, mais cela lui permet de véritablement sculpter sa phrase musicale et de déployer des ornements d'une justesse expressive rare. Fort de ces deux principes, elle propose un Rameau jamais entendu auparavant, qui n'hésite devant aucun contraste fulgurant ni aucun paroxysme. Telle quelle, cette intégrale est à des années-lumières d'un quelconque Grand Siècle primesautier. Indispensable pour tout amoureux du clavecin.




     
    La naissance d'une légende



    Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
    Dixit Dominus
    Israel in Egypt
    Concerti grossi op. 3
    Felicity Palmer (soprano)
    Margaret Marshall (soprano)
    Felicity Lott (soprano)
    Charles Brett (contre-ténor)
    John Angelo Messana (contre-ténor)
    Richart Morton (ténor)
    David Wilson-Johnson (basse)
    Monteverdi Choir
    Monteverdi Orchestra
    English Baroque Soloists (op. 3)
    direction : John-Eliot Gardiner

    4 CD Warner 2564 61757-2

    Les enregistrements qui marquèrent – de 1978 à 1981 – la naissance du formidable Monteverdi Choir et posèrent les fondements de la légende Gardiner. D'emblée, la phalange anglaise s'imposa comme une référence encore inégalée de nos jours. La virtuosité du Monteverdi est évidemment renversante, mais c'est surtout cette capacité à faire sonner chaque mot avec un impact incomparable qui fit et fait encore toute la gloire du choeur. Tant le Dixit Dominus (avec une distribution proprement improbable de nos jours, et qui culmine dans un duo entre
    Margaret Marshall et Felicity Palmer dans le De torrente !) qu'Israel in Egypt s'en trouvent littéralement incendiés. Les instruments alors modernes du Monteverdi Orchestra ne possèdent guère la transparence attendue : il fallut attendre un peu pour que se présente les English Baroque Soloists (splendide op. 3, que seul Minkowski pour Archiv éclipsera partiellement). Et John Eliot Gardiner est déjà, d'une certaine manière, Sir John : un tension expressive incroyable, une urgence enfiévrée. Plus de vingt ans après ces réalisations, on cherche toujours qui pourrait leur porter ombrage ! Pour qui serait allergique à Haendel, il reste toujours la possibilité d'offrir les coffrets Purcell de Gardiner, tout aussi historiques.




     
    Vivaldi sur son Olympe



    Antonio Vivaldi (1678-1741)
    L'Olimpiade
    Avec Sara Mingardo (Lucida)
    Roberta Invernizzi (Megacle)
    Sonia Prina (Aristea)
    Marianna Kulikova (Argene)
    Laura Giordano (Aminta)
    Riccardo Novaro (Clistene)
    Sergio Foresti (Alcandro)
    Concerto Italiano
    direction : Rinaldo Alessandrini

    3 CD NaĂŻve-Opus 111 OP 30316

    Vocalement, tout n'est pas rose : Marianna Kulikova est stylistiquement un peu perdue, Laura Giordano trompette de façon quelque peu agressive – elle a en outre du mal à surmonter le terrifiant Siam navi all'onde algenti qu'une Bartoli escalade avec évidemment plus de brio – les hommes ne sont pas toujours à la hauteur des dames. Mais Mingardo, Prina et surtout Invernizzi naviguent sur des sommets auxquels le chant baroque ne nous habitue pas toujours. Autour d'eux, les cordes du Concerto Italiano déploient le son le plus plantureux des ensembles italiennes à l'ancienne : une rondeur impressionnante, une discipline tout aussi remarquable. Fort de cet instrument de luxe, et d'une compréhension théâtrale indéniable, Rinaldo Alessandrini se saisit à bras le corps d'une oeuvre légendaire, effaçant aisément toutes les tentatives antérieures. L'impact dramatique ne se dilue jamais – malgré le problème épineux des très longs récitatifs de cet opéra, qui occupent parfois des scènes entières – s'appuyant sur une utilisation magistrale du cantabile (Alessandrini n'oublie jamais qu'il s'agit ici de bel canto). Un must dans la gigantesque Edition Vivaldi de Naïve.




     

    Yutha TEP
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