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DOSSIERS 29 avril 2024

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les Noces

Les Noces de Figaro n'avaient plus connu pareil tourbillon théâtral depuis la production mythique de Giorgio Strehler. Créée en 2001 sous la baguette de René Jacobs, la mise en scène de Jean-Louis Martinoty s'est rapidement imposée comme une référence. A l'occasion de cette deuxième reprise, le metteur en scène nous livre les secrets de cet opéra à clefs.
 

Le 12/10/2005
Propos recueillis par Mehdi MAHDAVI
 
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      (ex: Harnoncourt, Opéra)



  • Le baroquisme extrême de René Jacobs

    Le changement de chef modifie considérablement le rythme du spectacle. Nous passons de l'univers baroque, je dirais même baroquisé à l'extrême, de René Jacobs – avec toutes les appogiatures, les ornements, les cadences, et un clavecin très présent, actif, virevoltant, qui d'ailleurs en agace plus d'un, parce que tout cela va jusqu'à un certain excès –, à un chef beaucoup plus traditionnel, qui refuse absolument les ornements, les cadences, et qui demande au clavecin de se tenir calmement dans son coin, de ne pas être un protagoniste.

    Cela amène une autre manière de voir la musique et les récitatifs, d'autant que René Jacobs est très strict quant au respect de la moindre respiration dans le récitatif, même lorsque celle-ci va à l'encontre du texte italien, et je me suis beaucoup fatigué, voire épuisé, à justifier la moindre virgule pour épouser son jeu. Maintenant, les récitatifs épousent la langue italienne, dans un mouvement théâtral beaucoup moins contraint et figé, et cela donne une liberté de ton, un naturel, qui changent beaucoup de choses, et qui rendent peut-être l'ensemble moins précieux, plus humain. Mais les deux versions ont leur charme, et j'ai beaucoup aimé le clavecin de Nicolau de Figueiredo – je ne m'en cache pas –, et nous essayons d'en garder autant que possible.

     

    Evelino Pidò, un chef traditionnel

    D'autre part, avec Pidò, nous avons affaire à un vrai chef, avec une véritable maîtrise de la direction d'orchestre, ce qui n'est pas le cas des baroqueux, en ce qu'aucun d'entre eux, y compris John Eliot Gardiner, n'est un chef à proprement parler, c'est-à-dire cultivé en tant que chef : ils viennent de l'instrument, et de leur connaissance de la musique. Ce sont généralement des musiciens extraordinaires, mais leur technique est tout à fait différente, contrastée, et adaptée à un ensemble particulier, avec lequel ils finissent par trouver un modus vivendi.

    Un chef traditionnel n'a pas les mêmes préoccupations, les mêmes craintes qu'un chef baroque, et il va chercher la musique ailleurs. C'est très intéressant pour moi, après avoir côtoyé tant de chefs baroques – et je suis un amoureux de l'opéra baroque, j'ai travaillé avec Malgoire, Gardiner, Harnoncourt, Jacobs, et avec quelques anciens, comme Farncombe ou Goodman – de revenir à la norme, d'autant que j'ai connu les Noces dirigées par Karajan et Böhm, avec lesquels j'ai collaboré, et celles de Solti, avec Strehler. Cela me rappelle comment ces chefs d'orchestre allaient chercher autre chose, parfois en se trompant – je n'ai jamais aimé les conceptions de Karl Böhm en tant que mozartien, mais celles de Karajan sont encore tout à fait défendables.

     

    Signes extérieurs de baroquisme

    Je suis intéressé par ce qui va se passer entre le Concerto Köln et Pidò. Je suis sûr que l'orchestre va répondre à ses demandes musicales, qui sont extrêmement précises et réfléchies, en aucun cas conventionnelles. Evidemment, les signes extérieurs de baroquisme, comme les appoggiatures, les ornements ou les cadences, ne seront pas là, mais ces signes extérieurs le restent, et même lorsqu'un Jacobs dirige, il est bien évident que son style est immédiatement identifiable. Qu'il s'agisse de signes extérieurs de modernité, ou de baroquisme, ils demeurent des signes extérieurs, comme on peut tout aussi bien avoir des signes extérieurs de richesse, que l'on soit pauvre, ou riche.

     

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