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DOSSIERS 25 avril 2024

Aspects du Ring
© Adolfo Arranz

Alors que Paris monte pour la première fois depuis dix ans un nouveau Ring, Altamusica vous propose d'explorer le monument wagnérien à travers trois aspects : Gérard Mannoni revient sur un demi-siècle de mises en scène à Bayreuth et en France ; Yutha Tep interroge Christoph Eschenbach, chef de ce nouveau Ring ; et Yannick Millon vous propose quelques pistes discographiques.
 

Le 18/10/2005
Propos recueillis par GĂ©rard MANNONI, Yutha TEP et Yannick MILLON
 
  • Mettre en scène le Ring (1)
  • Mettre en scène le Ring (2)
  • Christoph Eschenbach, Ă  l'assaut du Ring
  • Discographie : Trois piliers...
  • Discographie : Pour approfondir...



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      (ex: Harnoncourt, Opéra)


  • Mettre en scène la TĂ©tralogie est un casse-tĂŞte unique en son genre dans le monde de l'opĂ©ra. Tout est rĂ©uni pour compliquer Ă  l'extrĂŞme la tâche de ceux qui s'attaquent Ă  cette entreprise titanesque : la longueur des oeuvres, la complication de l'intrigue et de tous ses non-dits, les indications mĂ©ticuleuses donnĂ©es par Wagner lui-mĂŞme, la multiplicitĂ© des personnages et des approches possibles en tous domaines, l'existence d'un public averti, passionnĂ© et parfois mĂŞme fanatique, la nĂ©cessitĂ© d'avoir recours Ă  un certain type de voix primant souvent sur la crĂ©dibilitĂ© scĂ©nique des interprètes, et encore bien d'autres critères et contraintes, comme ce mĂ©lange permanent de rĂ©alisme et de mĂ©taphysique cher au compositeur. Et pourtant, jamais cette entreprise kamikaze n'a tentĂ© autant de monde, jamais autant de tĂ©tralogies n'ont fleuri partout. Difficile, donc, de tenter l'esquisse d'une histoire de la mise en scène de ces quatre journĂ©es, mĂŞme en s'en tenant aux moments les plus importants et les plus significatifs Ă  Bayreuth et en France.

    le Festspielhaus de Bayreuth / © Yannick  Millon

     

    L'entre-deux guerres

    À part quelques hardiesses de détails tentées par Heinz Tietjen dans l'entre-deux guerres à Bayreuth, la plupart des productions sont avant tout figuratives jusqu'au Nouveau Bayreuth de 1951. Un peu partout dans le monde, les Filles du Rhin évoluent entre des roseaux de carton pâte, les Walkyries ont forcément leur casque, Wotan sa lance et Brünnhilde son cheval.

    Germaine Lubin aimait à raconter qu'à Berlin, dans la pénombre du final du Crépuscule des dieux, elle s'avançait en tenant par la bride un Grane bien réel à qui la musique causait un dérangement intestinal catastrophique qui rendait plus que hasardeuse ses évolutions dans la robe immaculée du sacrifice


    Les chevaux feront de temps à autre leur apparition par la suite, comme dans la production Grüber de la Walkyrie à l'Opéra de Paris en 1976. Les Ring vus au Palais Garnier dans les années 1950, pourtant dotés de somptueuses distributions avec Knappertsbusch ou Sebastian au pupitre, Leonie Rysanek et Régine Crespin en Sieglinde, Martha Mödl ou Anja Silja en Brünnhilde, baignent dans un réalisme poussiéreux où pas une feuille ne manque aux arbres ni un poil à la barbe de Wotan. On avait la consolation des voix tout en sachant qu'ailleurs, une révolution était en marche.

     

    Le Neues Bayreuth

    Wieland Wagner

    Avec la rĂ©ouverture du Festival de Bayreuth en 1951, Wieland, petit-fils du compositeur, tourne une page dans l'histoire du théâtre wagnĂ©rien et initie la première grande pĂ©riode de dĂ©pouillement. Dans une quasi obscuritĂ©, sur la fameuse plate-forme ronde baptisĂ©e « boĂ®te Ă  camembert Â» par les habituĂ©s du festival, avec d'incroyables jeux de lumière, des costumes dĂ©pouillĂ©s et une exceptionnelle direction d'acteurs, il traite la symbolique des oeuvres, la dimension philosophique et lĂ©gendaire des personnages et de l'histoire. Hans Hotter, Wolfgang Windgassen, Astrid Varnay, Martha Mödl, Leonie Rysanek puis Birgit Nilsson ont tous la carrure vocale et la puissance dramatique de ces hĂ©ros surdimensionnĂ©s, Ă©voluant dans des sphères inaccessibles au commun des mortels. Ă€ Bayreuth toujours, les mises en scène suivantes oĂą alternèrent Wolfgang et Ă  nouveau Wieland Wagner, restent fidèles Ă  cette approche dĂ©pouillĂ©e, symbolique, oĂą le jeu théâtral des immenses chanteurs-tragĂ©diens atteint une ampleur que seule Ă©gale la production du centenaire en 1976.

    Siegfried selon Wolfgang Wagner

    Car c'est encore à Bayreuth qu'a lieu cette nouvelle révolution, héritière des diverses tentatives initiées au début des années 1970, dans la foulée des idées de mai 68, cherchant à donner une lecture politique et sociale de Wagner en général et du Ring en particulier. Psychanalyse et critique sociale commencent à envahir les scènes de théâtre et d'opéra. Wagner n'y échappe pas et la vision de Patrice Chéreau en représente sans aucun doute l'avatar le plus intelligent, le plus complet, le plus parfaitement réalisé du point de vue théâtral.

     

    GĂ©rard MANNONI
  • Mettre en scène le Ring (1)
  • Mettre en scène le Ring (2)
  • Christoph Eschenbach, Ă  l'assaut du Ring
  • Discographie : Trois piliers...
  • Discographie : Pour approfondir...
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