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DOSSIERS |
29 mars 2024 |
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Les cadeaux de Noël 2005 d'Altamusica
C'est devenu une coutume, chaque année, Altamusica vous propose en décembre toute une sélection de CD et DVD qui constitueraient des idées idéales de cadeaux pour les mélomanes avertis comme néophytes à l'occasion des fêtes. Il y en a pour tous les goûts et chaque rédacteur a fait ses choix en fonction de ses domaines de prédilection.
Excellent Noël à toutes et à tous !
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L'art de la symphonieUn monument de granitLes cadeaux de Noël 2013 d'Altamusica[ Tous les dossiers ]
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Ah que j'aime la Grande Duchesse !
Jacques Offenbach (1819-1880)
La Grande Duchesse de Gerolstein
Felicity Lott (La Grande Duchesse)
Sandrine Piau (Wanda)
Yann Beuron (Fritz)
Franck Leguérinel (Le Baron Puck)
Eric Huchet (le Prince Paul)
François Le Roux (Le Général Boum)
Boris Grappe (Le Baron Grog)
Les Musiciens du Louvre-Grenoble
direction : Marc Minkowski
mise en scène et costumes : Laurent Pelly
décors : Chantal Thomas
adaptation des dialogues : Agathe Mélinand
Enregistrement : 2004
2 DVD Virgin Classics 3 10239 9
Tous ceux qui ont aimé la production et les interprètes de la Grande Duchesse donnée au Châtelet la saison passée retrouveront un plaisir identique dans ce DVD. Pourtant, il n'est pas toujours facile de capter par l'image la réussite d'un spectacle. Ce qui fonctionne en direct peut paraître plus artificiel loin des feux de la rampe. Rassurez-vous ! Il n'en est rien pour cette Grande Duchesse où l'on retrouve intacte – et même un peu plus en forme vocalement – l'interprétation d'anthologie de Felicity Lott et ses comparses. La soprano britannique y est irrésistible comme à la scène dans ce personnage de séductrice à la petite semaine, à la fois si distinguée et si canaille, se vieillissant à plaisir pour rendre sa passion pour le fringant Fritz de Yann Beuron encore plus cocasse. Chez l'un comme chez l'autre, il n'y pas une once de vulgarité et tous les autres protagonistes renouvellent leur numéro comique et vocal avec bonheur. Une vraie fête pour les fêtes !
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Maturité dans la jeunesse de Brahms
Johannes Brahms (1833-1897)
Sonates pour violon et piano n° 1 à 3
Renaud Capuçon, violon
Nicholas Angelich, piano
Enregistrement : 2005
1 CD Virgin Classics7243 5 457331 2 5
Partenaires attitrés pour tant de concerts, Renaud Capuçon et Nicholas Angelich signent ici une version des sonates de Brahms qui rappelle que le maître de Hambourg ne fut pas toujours un monsieur barbu et vieux et qui atteste de leur propre accession à la pleine maturité. C'est un peu le disque que l'on attendait de ces deux compères à qui nous devons tant de belles soirées de musique de chambre. Ici, plus question de parler de jeunes interprètes. La jeunesse, c'est celle qui anime cette musique profonde et colorée, énergique même quand elle est cafardeuse. Capuçon et Angelich apportent une lecture totalement mature de ces pages pas faciles, avec un regard neuf, de l'imagination et une entente qui est un vrai régal. Pour reprendre quand même une expression par trop galvaudée aujourd'hui, ils jouent désormais vraiment dans la cour des grands. Sans doute, dans quelques décennies, trouveront-ils qu'ils n'ont pas tout dit, mais dit-on jamais vraiment tout ? Chaque période de la vie permet d'aborder de pareils chefs-d'oeuvre avec une vérité différente. La vérité de ces deux musiciens est pour l'instant aussi la nôtre. C'est l'essentiel.
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Le maître du Lied
Franz Schubert (1797-1828)
Die schöne Müllerin
Dietrich Fischer-Dieskau, baryton
Christoph Eschenbach, piano
Enregistrement : 1992
1 DVD EMI Classics Classic archive 3101949
Bien sûr, en 1992, Fischer-Dieskau était quasiment au terme de son incroyable carrière. Mais même avec des moyens vocaux qui ne sont plus ceux de sa jeunesse et de ses premiers enregistrements schubertiens, quelle leçon de musicalité et d'intelligence que cette Belle Meunière ! Il suffit d'un tout petit effort de mémoire pour tous ceux qui eurent le privilège de voir et de l'entendre quelques décennies plus tôt pour reconstituer tout ce qui a fait l'apport de cet immense chanteur dans la tradition du Lied à notre époque. Certes, on peut toujours lui préférer quelques collègues théoriquement moins sophistiqués, mais c'est pour toujours retomber dans l'éternel débat, comme entre ce que faisaient Elisabeth Schwarzkopf et d'autres mozartiennes et straussiennes comme Lisa della Casa. A chacun son génie ! Fischer-Dieskau nous a appris ce qu'était la plus étroite relation possible entre texte et musique, et comment donner vie et diversité à un répertoire qui dans les années d'après-guerre était quasiment ignoré hors d'Allemagne. Pour cette tardive Schöne Müllerin, Christoph Eschenbach est un excellent partenaire pianistique. En bonus, les extraits de masterclasses sur l'air du Comte des Noces de Figaro sont tout aussi significatifs, malgré le côté toujours un peu fabriqué de ces cours magistraux. Reste que ce DVD est un superbe témoignage à méditer, surtout pour la nouvelle génération de chanteurs.
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Rachmaninov à la russe
Sergei Rachmaninov (1873-1943)
Concertos pour piano et orchestre n° 2 et 3
Boris Berezovsky, piano
Orchestre Philharmonique de l'Oural
direction : Dmitri Liss
Enregistrement : 2005
1 CD Mirare MIR 008
Après s'être fait connaître – il l'affirme lui-même – comme un virtuose d'abord passionné de technique, Boris Berezovsky n'a cessé d'élargir son répertoire et des développer son langage musical. Les doigts sont toujours ahurissants de rapidité et de facilité en tous domaines, mais les options d'interprétation sont infiniment plus marquées et décisives aujourd'hui. On sent bien qu'il a cherché ici à retrouver à la fois l'âme totalement russe de ces pages et ce que sa propre nature, tout aussi russe, pouvait en faire. Alors, c'est aussi brillant qu'émouvant, bien dramatique, sans trop d'excès d'extériorisation. De toute façon, le toucher de Berezovsky, trop puissant pour cela, est par nature dénué de tout ce qui pourrait toucher à la mièvrerie ou à la sentimentalité. Nous sommes ici confrontés à une grande générosité d'expression et à l'enthousiasme du tempérament russe prompt à tout ressentir plus fort que les autres. Le chef russe Dmitri Liss et l'Orchestre de l'Oural sont des complices vraiment adéquats dans cette démonstration de piano magistrale, car Rachmaninov retrouve ici des couleurs orientales qui lui vont on ne peut mieux.
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Rachmaninov à l'occidentale
Sergei Rachmaninov (1873-1943)
Concertos pour piano et orchestre n° 1 et 2
Leif Ove Andsnes, piano
Berliner Philharmoniker
direction : Antonio Pappano
Enregistrement : 2005
1 CD EMI Classics 4 744813 2
Somptueuse mais plus occidentalisée, voici une autre approche du monde des concertos de Rachmaninov. Une comparaison s'impose avec ce que nous propose Berezovsky. Déjà du temps de Tchaïkovski et de ses contemporains, la querelle de l'influence occidentale sur la musique russe faisait rage. Elle sera sans fin. Bien sûr, la musique occidentale eut un impact prépondérant sur tout ce qui se composa en Russie au XIXe siècle et après. Les interprètes d'aujourd'hui le savent. Alors, on peut voir surgir en même temps deux visions très sensiblement différentes du même univers musical. Avec cet enregistrement, nous avons affaire à la crème de la sophistication européenne actuelle. Philharmonie de Berlin – qui peut faire mieux pour la qualité du son et la maîtrise de la pensée ? – le maître Antonio Pappano, plus éclectique que jamais, et l'illustre pianiste norvégien chez qui le tempérament est toujours dûment tenu en laisse. Alors nous sommes face à un Rachmaninov plus civilisé, moins spontané, un tantinet plus sage et intellectuel. Mais quel art du piano, quel toucher magique et quel orchestre ! Rachmaninov aurait sûrement adoré ! Alors, à vous de choisir
et pourquoi pas les deux ?
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Mozart pour tous
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Trilogie Da Ponte :
Le Nozze di Figaro
Don Giovanni
Così fan Tutte
Avec : Danielle Borst, Hubert Claessens, Patrick Donnely, Simon Edwards, Sophie Fournier, Véronique Gens, Sophie Marin Degor, Laura Polverelli, Nicolas Rivenq, Valérie Lecoq, Claudine Le Coz, Philippe Cantor, Stuart Patterson.
La Grande Ecurie et la Chambre du Roy
direction : Jean-Claude Malgoire
8 CD Naïve
En un seul coffret de 8 CD, voici la trilogie Da Ponte-Mozart telle que Jean-Claude Malgoire la prônait sur scène. Une démarche authentique et plus qu'estimable, car ils furent nombreux à voir ces spectacles conçus à l'initiative du chef français pour l'Atelier lyrique de Tourcoing et le Théâtre de Saint-Quentin en Yvelines du temps où le dirigeait l'excellent Pierre Moutarde. Soyons clairs : il ne s'agit pas versions pouvant ou cherchant à rivaliser avec les superproductions internationales réunissant les plus illustres divas du siècle. Ici, nous sommes chez Mozart tel que le plus grand nombre peut l'entendre et le comprendre, avec d'excellents chanteurs bien distribués et qui pour la plupart commencèrent à se faire connaître à cette occasion. Jean-Claude Malgoire qui fut chez nous un pionnier du mouvement baroque bien avant que tant d'autres ne prennent le train en marche, apporte ici tout son goût, sa lucidité et sa belle connaissance d'un répertoire qui retrouve ainsi une fraîcheur et une grâce que les productions mastodontes lui font souvent perdre. Et puis, c'est un important témoignage de l'interminable histoire d'amour de Mozart et des chanteurs français au tournant des XXe et XXIe siècles !
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La voix des anges
Victoria de los Angeles
Profile in music
Programme complet de la BBC enregistré en 1962
Royal Philharmonic Orchestra
direction : Georges Prêtre
+ Archives de 1957
Gerald Moore, piano
+ Archives de 1967
Felix Zanetti, piano
1 DVD EMI Classics Classic archive 31002029
Voyage dans un passé pourtant pas si lointain mais tellement différent, avec des enregistrements de concerts d'une grande époque du chant. Comment ne pas ressentir une certaine nostalgie en retrouvant Victoria de los Angeles au mieux de sa forme vocale dans ce qui fut son très vaste répertoire ? La Catalane y chante la mélodie allemande et espagnole avec l'irremplaçable Gerald Moore au piano. Un rêve ! Voix fraîche et spontanéité musicale qui firent l'admiration de tous et toutes, y compris de ses rivales, leçon de chant et de facilité vocale. Tout est parfait, de l'homogénéité de l'émission sur l'ensemble la tessiture jusqu'à l'articulation et, naturellement, l'expression. Et l'on retrouve tout cela quelque cinq années plus tard, en 1962, pour des airs d'opéra avec orchestre et en costume – on ne lésinait pas sur les moyens à la BBC – avec des extraits du Barbier de Séville, de Tannhäuser, La Vie brève et Madame Butterfly. Enfin, en 1967, à nouveau des mélodies, espagnoles cette fois, avec Felix Zanetti au piano. Un régal de bout en bout, et exactement le type de document que l'on voudrait avoir sur sa grande amie Elisabeth Schwarzkopf, qui ne bénéficie pour l'heure que réalisations beaucoup moins exhaustives.
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