altamusica
 
       aide















 

 

Pour recevoir notre bulletin régulier,
saisissez votre e-mail :

 
désinscription




DOSSIERS 25 avril 2024

Centenaire Chostakovitch :
Dans les affres du régime soviétique

À l'heure où pas un média ne risque d'oublier le 250e anniversaire du fils prodige de Salzbourg, Altamusica a choisi de consacrer un dossier annuel au centenaire Chostakovitch. Car si Mozart est à jamais emblématique du créateur auquel les cieux ont apporté leur consécration suprême pour que sa musique réconcilie avec la vie d'ici-bas, celle de Chostakovitch fait au contraire resurgir la noirceur d'une histoire marquée par l'inhumanité.
 

Le 23/03/2006
Propos recueillis par Benjamin GRENARD
 
  • Une jeunesse dans l'après-1917
  • La chape de plomb
  • L'après-Staline



  • Les 3 derniers dossiers

  • L'art de la symphonie

  • Un monument de granit

  • Les cadeaux de Noël 2013 d'Altamusica

    [ Tous les dossiers ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)


  • Rien n'est jamais simple en Russie ! Qu'il soit admis parmi ses historiens que les temps de « répit Â» lui ont été apportés par les guerres et les invasions étrangères donne froid dans le dos quant à l'instinct de violence et de mort qui siège dans la mythique âme russe.

    En plein stalinisme, la musique de Chostakovitch est l'exutoire d'un homme marqué par la tragédie de son pays et qui ne cesse de hisser des stèles funéraires à la mémoire des victimes d'une implacable machine à broyer l'individu. Dans un système où chacun devient un danger pour son prochain, elle fut l'expression tragique de l'intolérable, le témoignage d'un siècle trempé dans le sang de la délation. En somme, une véritable chronique des temps modernes, qu'il convient néanmoins de savoir décrypter, car un jeu frontal avec le pouvoir serait trop périlleux.



    Il n'en fut pourtant pas toujours ainsi. Les premières années après la Révolution se vivent avec l'enthousiasme qui sied aux promesses d'un monde nouveau. Si beaucoup d'intellectuels émigrent, d'autres portent aux nues ce socialisme qui rompt radicalement avec le passé. L'art de l'après-révolution frappe par sa modernité et sa liberté : un nouveau monde est à construire, tout est possible. En résulte une effervescence artistique aussi moderniste que radicale dans cette nouveauté, et qui n'a que peu d'équivalent dans l'histoire de l'art.

    Chostakovitch, issu d'une génération qui n'a guère vécu sous le régime tsariste, forgée dans un monde soviétique bercé d'illusions les plus folles, sidère par la liberté de son geste créateur. Si la 1re symphonie (1923-25) porte au devant de la scène internationale un compositeur de tout juste 20 ans, le Nez (1927-28) est un opéra radical, sans concession aucune. Cette frénésie avant-gardiste partagée par les Mossolov et Popov côtoie cependant déjà les porte-paroles d'associations prolétariennes, gagnées par une idéologie dominante foncièrement intolérante à la musique qui ne séduit pas le peuple.

    Autant dire que le terrain est déjà prêt pour Staline qui n'a plus qu'à exploiter ces hommes radicaux mariant souvent l'agressivité à l'intolérance. Une arrogance que Dostoïevski avait déjà parfaitement décrite dans les Démons et que Riasanovski met sur le compte de l'idéologie elle-même : on ne conteste pas le marxisme-léninisme ; il s'agit d'une science.

     

    Benjamin GRENARD
  • Une jeunesse dans l'après-1917
  • La chape de plomb
  • L'après-Staline
  •  


      A la une  |  Nous contacter   |  Haut de page  ]
     
    ©   Altamusica.com