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DOSSIERS |
19 avril 2024 |
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La Beethovenbox
Les chefs-d'oeuvre de Beethoven
Coffret de 50 CD EMI
Après la X-box pour les consoles de jeu, les Freebox, Livebox et autres Neufbox pour l'Internet, après aussi les intégrales Mozart et Bach de chez Brilliant, EMI se lance à son tour dans une Beethovenbox ! Les archives du label rouge sont une mine absolument fabuleuse dans laquelle la firme puise périodiquement avec autant de goût que d'intelligence. Cinquante-cinq heures de musique sont ici rassemblées, avec certains des plus illustres et éminents interprètes de toutes disciplines des cinquante dernières années. Quelques exemples ? Les 9 symphonies par le Philharmonique de Berlin dirigé par André Cluytens, les 32 sonates pour piano par Eric Heidsieck qui firent un tabac lors de leur parution, ce que l'on oublie trop souvent, Christian Ferras et Pierre Barbizet pour les Sonates piano et violon, le Trio et le Quatuor Hongrois pour la musique de chambre. Une véritable mine de trésors. Le Christ au Mont des oliviers bénéficie des voix de Christina Deutekom, Nicolaï Gedda et Hans Sotin, la Missa Solemnis est celle, acclamée, de Carlo-Maria Giulini, le Fidelio celui d'Herbert von Karajan avec Helga Dernesch et Jon Vickers, tandis que Birgit Nilsson et Dietrich Fischer-Dieskau ont en charge airs de concert et mélodies. Impressionnant ! Et en plus, cette Beethovenbox ne souffrira aucune déconnexion intempestive
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La Diva des raretés ?
Homage : The Age of the Diva
Cilea, Dalibor, Opritchnik, Puccini, Korngold, Gounod, R.Strauss, Rimski-Korsakov, Verdi, Massenet, Janacek.
Renée Fleming, soprano
Orchestre du Théâtre Mariinski
direction : Valery Gergiev
1 CD Decca 475 8070
En rendant cet hommage aux grandes divas du tournant des XIXe et XXe siècles à travers les rôles qui furent alors créés, Renée Fleming souhaitait sortir des sentiers battus. Elle y a en partie réussi, avec les risques comportés par ce type d'entreprise, ceux de se trouver inégalement en adéquations avec certains répertoires. Si on reste très admiratif quant aux compositeurs Mitteleuropa qu'elle sert de par le monde au plus haut niveau et si elle nous fait découvrir ou retrouver des airs magnifiques un peu oubliés, on aurait préféré des choix autres chez les Italiens et chez les Français. Le chant est toujours sous contrôle, même quand les moyens et le style ne peuvent convaincre, pour Tosca et le Trouvère en particulier, en outre peu à leur place dans un programme de raretés. Mais la voix est toujours somptueuse, la musicalité omniprésente. C'est déjà énorme de nos jours pour tout amateur de chant ! Et Gergiev est au pupitre, autre atout majeur de cette parution.
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Spiritualité baroque du Nouveau Monde
Corpus Christi à Cusco
Schola Cantorum Cantate Domino
Ensemble Elyma
direction : Garbiel Garrido
1 CD K. 617 k617189
On connaît bien le magnifique travail réalisé par les équipes d'Alain Pacquier et K. 617 au service des musiques baroques du Nouveau Monde. Les découvertes sont permanentes, toutes plus excitantes les unes que les autres, servies par des formations qui en sont devenues les porte-drapeaux internationaux. C'est le cas de Gabriel Garrido et de l'Ensemble Elyma qui nous proposent ici de splendides liturgies péruviennes du XVIIe siècle. La couleur de la musique n'a d'égal que celle des illustrations dont la découverte fut aussi à l'origine de celle de ces partitions oubliées. On y retrouve un véritable esprit festif de la célébration religieuse, loin de la morosité et de la platitude de la majorité des liturgies contemporaines. Quel élan et quel enthousiasme, avec ces sonorités si étranges et attachantes des instruments anciens et des voix ! Aucune monotonie, car solos et ensembles alternent, tout comme les instrumentations les plus variées. C'est un régal pour l'oreille et un enrichissement pour tous ceux qui sont en quête d'une vraie spiritualité.
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Retour d'un enregistrement historique
Claude Debussy (1862-1918)
Pelléas et Mélisande
Jacques Jansen (Pelléas)
Irène Joachim (Mélisande)
Henri-Bertrand Etcheverry (Golaud)
Germaine Cernay (Genviève)
Paul Cabanel (Arkel)
Leïla ben Sedira (Yniold)
Choeurs Yvonne Gouverné
Orchestre Symphonique
direction : Roger Désormière
3CD EMI Great Recordings of the Century 3 45770 2
Dans sa série GROC, EMI réédite cette version historique de Pelléas, complétée par un remarquable ensemble de mélodies interprétées par Maggie Teyte et Alfred Cortot, Mary Garden, créatrice de Mélisande, et Debussy en personne. Il s'agit là , à tous égards, de documents inestimables, pour lesquels la qualité intrinsèque de la gravure mono issue de celle réalisée pour des 78 tours ne peut évidemment entrer en ligne de compte, bien qu'elle ne soit pas le moins du monde indigne. Ces voix qui surgissent d'un passé pas si lointain et pourtant révolu, légendaire, sont déjà émouvantes par elles-mêmes. Et puis, quoique l'on fasse, Jansen et Joachim resteront des interprètes mythiques des deux rôles-titre, rencontre miraculeuse entre des interprètes et une musique comme il est arrive rarement. C'est une vraie page d'histoire musicale que propose ce coffret, symbole de toute une époque dont les interprétations servirent longtemps et servent encore souvent de référence. À écouter avec amour et respect.
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Ballets à la russe
La Dame de Pique
chorégraphie : Roland Petit
musique : Piotr Ilitch Tchaïkovski
décors : Jean-Michel Wilmotte
costumes : Luisa Spinatelli
éclairages : Marion Hewlet
Avec : Nikolay Tsirkaridze, Ilze Liepa, Svetlana Lunkina, Georgy Geraskin
Passacaille
Chorégraphie : Roland Petit
musique : Anton Webern
Avec : Svetlana Lunkia, Yan Godovsky
Corps de Ballet et Orchestre du Théâtre Académique d'État Bolchoï de Moscou
direction : Vladimir Andropov,
1DVD Bel Air Classiques BACO12
Pour le Ballet du Bolchoï en pleine renaissance, Roland Petit a recréé la Dame de Pique qu'il avait conçue pour Mikhaïl Barychnikov il y a un quart de siècle. Abandonnant la musique orchestrale de l'opéra de Tchaïkovski et lui substituant celle de la Symphonie pathétique du compositeur, demandant de nouveaux décors à Jean-Michel Wilmotte, réécrivant un autre livret plus conforme au conte de Pouchkine, il a réussi un superbe ballet défendu par d'excellentes étoiles. Tout repose sur Nikolay Tsikaridze, invité plusieurs fois par l'Opéra de Paris, physique romantique à souhait et belle allure élancée, grande technique à la russe dûment domestiquée par Roland Petit. Le résultat est absolument superbe et le ballet dramatique et beau, tout simplement. En complément, outre un bonus avec une interview du chorégraphe et des interprètes principaux, Passacaglia, que Roland Petit avait créé en 1994 pour le Ballet de l'Opéra de Paris, pièce puissante et rigoureuse sur la musique de Webern. Un très beau DVD de danse avec deux oeuvres hors du commun.
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Les Capuçon brothers
Inventions
Duos pour violon et violoncelle de Bach, Eisler, Beffa, Bartók, Klein, Martinu, Kreisler.
Renaud Capuçon, violon
Gautier Capuçon, violoncelle
1CD Virgin Classics 332676 2
Deux archets magiques ensemble, cela ne peut que donner un bon résultat. Sans se prendre pour les soeurs Labèque des instruments à cordes et fermement engagés dans des carrières qui ne se croisent que de manière logique, les frères Capuçon nous donnent ici un ensemble de pièces associant des sonorités qu'on ne songe a priori pas vraiment à rapprocher. Bien sûr, il y a quelques grands exemples romantiques en la matière, mais ici, c'est à la fois plus modeste et plus original, une sorte de palette personnelle, contrastée, traversant les époques et les styles avec une joie de jouer permanente. Entourés par les deux incontournables Bach et Kreisler, on découvre Beffa, né en 1973 et dont les deux Masques sont dédiés aux interprètes, un très beau duo en trois mouvements de Martinu, et un autre, en deux mouvement de Gideon Klein. Mention particulière aussi pour les Mélodies populaires hongroises de Béla Bartók où les deux frères semblent prendre un vrai plaisir communicatif.
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Le couple opératique du moment
Gaetano Donizetti (1797-1848)
L'Élixir d'amour
Anna Netrebko (Adina)
Rolando Villazón (Nemorino)
Leo Nucci (Belcore)
Ildebrando D'Arcangelo (Dulcamara)
Inna Los (Giannetta)
Choeur et Orchestre de l'Opéra d'État de Vienne
direction : Alfred Eschwé
mise en scène : Otto Schenk
décors et costumes : Jürgen Rose
1DVD Virgin classics 00946 363352 9
Enregistré en direct à l'Opéra de Vienne en juin 2005, voici un vrai moment de jubilation vocale. Certes, la mise en scène d'Otto Schenk et les décors et costumes de Jürgen Rose paraîtront bien gentillets aux amateurs de spectacles branchés, mais ils racontent simplement l'histoire et ce n'est pas si mal. Et puis, avec une distribution pareille, nul n'est besoin de s'escrimer à quelque détournement de livret. Les quatre protagonistes principaux donnent une magistale leçon de chant et de style. La Netrebko, super star partout sauf en France où elle ne viendra qu'au printemps prochain, belle, voix divine, chantant à la perfection, amusante, retrouve son partenaire de prédilection en la personne de Rolando Villazón. Celui-ci en fait des tonnes comme d'habitude, mais cela fonctionne ici sans problème. On rit franchement à son petit numéro de jonglerie avec trois pommes tout comme on approuve le public viennois de lui faire bisser un Una furtiva lagrima d'anthologie. Ce n'est plus très souvent que l'on fait bisser un air à l'opéra et le public viennois n'est pas des plus faciles. Nucci comme D'Arcangelo sont idéaux. Bref on passe un joyeux moment lyrique et théâtral, n'en déplaise aux amateurs de sinistrose et de voix approximatives.
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Le roi du piano brésilien
Chopin, Villa-Lobos
Nelson Freire, piano
3CD Warner 2564 63676-2
Pour finir, trois coffrets de piano dans des genres très différents. Retrouvailles d'abord avec le plus romantique des Brésiliens. Le magnifique Nelson Freire nous fait voyager en compagnie de deux de ses compositeurs de prédilection, Chopin et son compatriote Villa-Lobos. Du premier, quelques nocturnes magiques, une Fantaisie en fa mineur bouleversante, les Scherzos, très virtuoses, et puis une polonaise, une ballade, une berceuse, un prélude, comme dans un rêve. Trois écossaises pour finir, manière de rappeler tout l'intérêt de ces pièces aujourd'hui peu jouées. De Villa-Lobos, ce sont A Prole de Bebè, la 4e Bachiana Brasileria, As Très Marias, Rudepoema, des pièces pas toutes bien connues, jouées avec ferveur, esprit, un toucher miraculeux avec des couleurs incroyables.
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Jeune maître russe du clavier
Sergei Rachmaninov (1873-1943)
Concertos pour piano n° 1 à 4
Rhapsodie sur un thème de Paganini
Variations sur un thème de Chopin
Variations sur un thème de Corelli
Nicolai Luganski, piano
City of Birmingham Symphony Orchestra
direction : Sakari Oramo
3 CD Warner 2564 63675-2
Chacun sait que Nicolai Luganski, l'une des deux ou trois plus fortes personnalités produites par l'école russe de piano ces dernières années, s'est imposé de manière fracassante avec ses enregistrements consacrés tant à Chopin qu'à Prokofiev ou à Rachmaninov. Ce sont les oeuvres pour piano et orchestre de ce dernier que voici rassemblées dans ce coffret absolument exceptionnel. Il y a d'abord le pianiste, bien sûr, avec ce romantisme profond, aussi réfléchi que spontané, un jeu libéré mais jamais hors du contrôle d'une sensibilité typiquement russe, c'est-à -dire toujours prompte à s'évader hors de la réalité. Sens des couleurs, qualité d'un toucher profond, virtuosité, tout y est pour concrétiser une grande fête pianistique et rendre la plus exacte justice à ces pages trop souvent galvaudées. Et puis il y a l'Orchestre Symphonique de la Ville de Birmingham sous la baguette de Sakari Oramo. L'entente est parfaite et l'on sent que contrairement à la France, la Grande-Bretagne respecte et pratique depuis longtemps ce répertoire.
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Un colosse aux doigts vertigineux
Chopin, Liszt, Rachmaninov, Moussorgski, Liadov, Medtner, Balakirev
Boris Berezovski, piano
4CD Warner 5101 16033-2
Exemple type de la génération dorée des trentenaires russes, Boris Berezovsky est aujourd'hui en pleine maturité, comme Luganski ou Kissin notamment. Passionné de technique à ses débuts, il a acquis une profondeur de réflexion et une intériorité, ainsi qu'un lyrisme bien appréciables. Mais qu'on se rassure, les doigts n'ont rien perdu de leur vélocité vertigineuse, le plus souvent en délicatesse, ce qui peut étonner chez ce colosse impressionnant. Ce coffret rassemble un beau florilège de ses possibilités, avec de puissants concertos de Liszt et de Rachmaninov, des Études de Chopin éblouissantes de couleur et de finesse, des Préludes de Rachmaninov comme on les aime, et tout un CD de musique russe, connue, comme les Tableaux d'une exposition de Moussorgski ou les Études-Tableaux de Rachmaninov, et moins connue comme les Préludes de Liadov, les Contes de fée de Medtner, le tout s'achevant sur l'injouable Islamey de Balakirev. Superbe de bout en bout !
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