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DOSSIERS 24 avril 2024

Les cadeaux de Noël 2008 d'Altamusica

Noël aurait tendance à devenir chaque année un peu plus un casse-tête pour combler vos amis mélomanes de plus en plus avertis ? À la veille des fêtes, les rédacteurs d'Altamusica vous proposent de nouveau un coup de pouce, avec une large sélection de CD, DVD et livres musicaux pour tous les goûts !
Joyeux Noël à toutes et à tous !

 

Le 18/12/2008
Propos recueillis par La rédaction
 
  • Les cadeaux 2008 de Mehdi MAHDAVI
  • Les cadeaux 2008 de GĂ©rard MANNONI
  • Les cadeaux 2008 de Nicole DUAULT
  • Les cadeaux 2008 de Laurent VILAREM
  • Les cadeaux 2008 de Thomas COUBRONNE
  • Les cadeaux 2008 de Yannick MILLON



  • Les 3 derniers dossiers

  • L'art de la symphonie

  • Un monument de granit

  • Les cadeaux de NoĂ«l 2013 d'Altamusica

    [ Tous les dossiers ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)


  • Double dose de champagne



    Concert du Nouvel An 1990
    Johann Strauss II (1825-1899)
    Der Zigeunerbaron, Einzugsmarsch
    Josef Strauss (1827-1870)
    Die Emancipirte, Polka-Mazur
    Johann Strauss I (1804-1849)
    Indianer-Galopp
    Johann Strauss II
    Donauweibchen, Walzer
    Josef Strauss
    Sport-Polka
    Franz von Suppé (1819-1895)
    Ein Morgen, Mittag und Abend in Wien, ouverture
    Josef Strauss
    Sympathie, Polka-Mazur
    Johann Strauss II
    Wiener Blut, Walzer
    Demolirer-Polka
    Im Sturmschritt, Schnellpolka
    Geschichten aus dem Wienerwald, Walzer
    Tritsch-Tratsch-Polka
    Explosions-Polka
    Josef Strauss
    Eingesendet, Schnellpolka
    Johann Strauss II
    An der schönen, blauen Donau, Walzer
    Johann Strauss I
    Radetzky-Marsch
    Wiener Philharmoniker
    direction : Zubin Mehta

    DVD Deutsche Grammophon 00440 073 4454

    Concert du Nouvel An 2008
    Johann Strauss II (1825-1899)
    Napoleon-Marsch
    Josef Strauss (1827-1870)
    Dorfschwalben aus Ă–sterreich, Walzer
    Laxenburger-Polka
    Johann Strauss I (1804-1849)
    Paris Walzer
    Versailler-Galopp
    Johann Strauss II
    Orpheus-Quadrille
    Joseph Hellmesberger II (1855-1907)
    Kleiner Anzeiger, Galopp
    Johann Strauss II
    Indigo und die vierzig Räuber, ouverture
    Freuet euch des Lebens, Walzer
    Bluette, Polka française
    Tritsch-Tratsch-Polka
    Joseph Lanner (1801-1843)
    Hofball-Tänze, Walzer
    Josef Strauss
    Die Libelle, Polka-Mazur
    Johann Strauss II
    Russischer Marsch
    Die Pariserin, Polka française
    Johann Strauss I
    Chineser-Galopp
    Johann Strauss II
    Kaiser-Walzer
    Die Bajadere, Schnellpolka
    Josef Strauss
    Sport-Polka
    Johann Strauss II
    An der schönen, blauen Donau, Walzer
    Johann Strauss I
    Radetzky-Marsch
    Wiener Philharmoniker
    direction : Georges PrĂŞtre

    DVD Decca 074 3246

    2008 aura vu la publication au DVD de deux Concerts du Nouvel An, celui, bien légitime, du 1er janvier de cette année par Georges Prêtre, mais également celui, nettement plus inattendu, de 1990 par Zubin Mehta, première des quatre apparitions à ce jour du chef indien à la tête de la vénérable institution viennoise.

    Sans doute encore grisé par la succession au pupitre de géants comme Karajan (1987), Abbado (1988) et Kleiber (1989), le Philharmonique de Vienne pétille en 1990 tout son saoul, avec ses inimitables couleurs de tradition, son inénarrable hautbois et une pâte sonore pleine de rebond. Mehta s’avère d’une belle spontanéité, notamment dans quelques polkas rapides bien cravachées – Explosions, Eingesendet – mais comparé à ses prédécesseurs, son art du trois temps reste dans l’absolu bien standard.

    Presque deux décennies plus tard, les Wiener affichent un symphonisme triomphant plus international mais tout aussi impressionnant. On pouvait craindre de Georges Prêtre les ravages d’un yo-yo rythmique qui est son péché mignon, mais le vieux maître français, sombrant en effet souvent dans la complaisance – les alanguissements poseurs du Danube, des Hirondelles ayant sans doute abusé des petites boules de houx, une Libellule qui nécessiterait un GPS pour trouver son nénuphar –, sait néanmoins tirer son épingle du jeu grâce à une programmation originale, très cocorico, défendue avec une verve décapante – un cancan d’Orphée aux enfers endiablé, une Napoleon-Marsch pétaradante.



     
    Trésor à redécouvrir



    Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847)
    Les 5 symphonies
    New Philharmonia Chorus
    Helen Donath, soprano
    Rotraud Hansmann, soprano
    Waldemar Kmentt, ténor
    New Philharmonia Orchestra
    direction : Wolfgang Sawallisch
    Les 13 symphonies pour cordes
    Amsterdam Sinfonietta
    direction : Lev Markiz

    7 CD Brilliant Classics 93777
    Enregistrements : 1967, 1994-1996

    C’est une vraie petite merveille que vient de publier à prix sacrifié le roi du coffret super économique Brilliant Classics, en regroupant dans une jolie boîte de 7CD les 13 symphonies pour cordes de jeunesse et les 5 symphonies de Mendelssohn.

    Pour les premières, l’approche quasi philologique de Lev Markiz à la tête de l’Amsterdam Sinfonietta trouve le ton juste, des couleurs idoines avec un ensemble à cordes sans graisse inutile, faisant la part belle à une polyphonie limpide. Mais surtout, pour les secondes, Brilliant a eu l’excellente idée de rééditer les gravures de 1967 d’un naturel sans doute inégalable et d’une beauté sonore absolue de Wolfgang Sawallisch avec le New Philharmonia et ses miraculeux vents de l’époque Klemperer.

    Chacun des cinq numéros d’opus résonne avec un caractère d’évidence, chaque accent, chaque phrasé, chaque équilibre trouvant des solutions de perfection stylistique comme sonore. Une lecture apollinienne, solaire, sans précipitation ni statisme, portée par une magnifique lumière et par des solistes au-delà de tout reproche dans Lobgesang. Un modèle, et pour longtemps.



     
    Charpente beethovénienne



    Ludwig van Beethoven (1770-1827)
    Les 9 symphonies
    Gwyneth Jones, soprano
    Hanna Schwarz, contralto
    René Kollo, ténor
    Kurt Moll, basse
    Konzertvereinigung Wiener Staatsopernchor
    direction : Norbert Balatsch
    Egmont, ouverture
    Coriolan, ouverture
    Leonore III, ouverture
    Le Roi Étienne, ouverture
    Les Créatures de Prométhée, extraits
    Quatuor Ă  cordes op. 131
    Missa solemnis (*)
    Edda Moser, soprano
    Hanna Schwarz, contralto
    René Kollo, ténor
    Kurt Moll, basse
    Radio Hilversum
    Fantaisie pour piano, chœur et orchestre
    Homero Francesch, piano
    Wiener Jeunesse-Chor
    Wiener Philharmoniker
    Concertgebouw Amsterdam (*)
    direction : Leonard Bernstein

    6 DVD Deutsche Grammophon Unitel Classica 073 4500
    Enregistrements : 1977-1985

    Au fil des mois, Deutsche Grammophon nous restitue sur support numérique le legs vidéo de Leonard Bernstein. Après Mahler, Brahms et avant Schumann au premier trimestre 2009, le label jaune nous rend la somme beethovénienne du chef américain avec le Philharmonique de Vienne.

    Cette intégrale, souvent considérée comme un peu épaisse – les scherzos notamment –, propose quelques pépites : une 1re, une 2e et une 4e symphonie d’un élan grisant, d’un luxe de détail inouï, une 9e à l’Opéra de Vienne chauffée à blanc et portée par un quatuor très engagé – n’étaient les disgrâces de Kurt Moll –, une Héroïque charpentée à la Marche funèbre douloureuse, mais aussi une Pastorale tranquille, avec un orage à tout casser. Le point noir du cycle reste une 5e poussive et surtout mal captée – de multiples variations du niveau de gravure –, dont le premier mouvement peine vraiement à décoller.

    En revanche, Bernstein ne fait qu’une bouchée des ouvertures du Roi Étienne – quasi frénétique – et d’Egmont – malgré un roulement de timbales suspect dans l’introduction –, privilégiant au contraire un Coriolan très assis et concentré, sans débordements. On retrouve également les Concertos pour piano avec Zimerman déjà réédités l’année passée.

    Glorieux compléments, un inédit, une Fantaisie pour piano, chœur et orchestre d’un rayonnement inouï, avec un chœur d’étudiants et un jeune pianiste en état de grâce, sur un Bösendorfer du plus bel impact, ainsi que la plus célèbre Missa solemnis d’Amsterdam.



     
    Philologie beethovénienne



    Ludwig van Beethoven (1770-1827)
    Les 9 symphonies
    Anna-Kristiina Kaappola, soprano
    Marianne Beate Kielland, alto
    Markus Schäfer, ténor
    Thomas Bauer, basse
    Les Créatures de Prométhée, ouverture
    Coriolan, ouverture
    Egmont, ouverture
    La Consacréation de la maison, ouverture
    Les Ruines d’Athènes, ouverture et marche turque

    Anima Eterna
    direction : Jos van Immerseel

    6 CD Zig-Zag Territoires ZZT080402.6
    Enregistrements : 2005-2007

    Aux antipodes de la sélection précédente, l’intégrale des symphonies proposée au CD par l’ensemble Anima Eterna de Jos van Immerseel sur instruments d’époque offre un décapage décoiffant d’un corpus que maints interprètes avaient relu à l’aune d’une tradition romantique inexistante du vivant de Beethoven.

    Ainsi, Immerseel bouscule les habitudes, cogne, tranche, frappe, brise la longueur des phrasés mille fois entendus, et fait redécouvrir la Chapelle sixtine beethovénienne débarrassée de sa patine pluridécennale. Les petites symphonies en ressortent magnifiées, gonflées à bloc, d’une vigueur, d’une jeunesse ahurissantes.

    Les grands opus tiennent aussi le choc, même si certains tempi ne manqueront pas de déstabiliser jusqu’aux plus baroqueux – la coda du Finale de l’Héroïque, une Pastorale courant parfois les Olympiades – et que la frénésie connaît sporadiquement quelque essoufflement – Finale de la 5e, de la 7e.

    Mais le plus important reste l’excellence des musiciens flamands, la magnificence sonore d’un parc instrumental absolument magnifique, la vigueur de chaque intervention de trompettes et de timbales, et une multitude d’accents qui font redécouvrir une somme qu’on croyait connaître en long, en large et en travers depuis toujours, sans jamais tomber dans le systématisme de l’effet ou de l’originalité pour elle-même.



     
    Soli Abbado gloria



    Claudio Abbado in concert
    Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
    Kyrie en ré mineur K. 341
    Betracht dies Herz
    Laudate Dominum
    Franz Schubert (1797-1828)
    Messe en mib majeur D. 950
    Karita Mattila, soprano
    Marjana Lipovšek, contralto
    Jerry Hadley, ténor
    Jorge Pita, ténor
    Robert Holl, basse
    Konzertvereinigung Wiener Staatsopernchor
    direction : Walter Hagen Groll
    Johannes Brahms (1833-1897)
    Concerto pour piano n° 2 en sib majeur op. 83
    Maurizio Pollini, piano
    Gioacchino Rossini (1792-1868)(*)
    Il Barbiere di Siviglia, ouverture
    La Cenerentola, ouverture
    Wiener Philharmoniker
    Orchestra del Teatro alla Scala (*)
    direction : Claudio Abbado

    2 DVD Deutsche Grammophon Unitel Classica 440 073 4442
    Enregistrements : 1972-1986

    Sympathique DVD que ce Claudio Abbado in concert de Deutsche Grammophon-Unitel dont le seul défaut est de mentir en partie sur la marchandise, le 2e concerto de Brahms avec Pollini, déjà réédité à part dans les archives Unitel, ayant été tourné en conditions de studio, et les ouvertures du Barbier et de Cendrillon de Rossini étant issues de films d’opéra disponibles également dans le catalogue DG.

    Plus que ces références connues et célébrées à juste titre, on retiendra surtout la présence en vrai live d’une Messe en mib de Schubert de tout premier plan, d’une lumière diaprée, d’une rondeur, d’une consolation magnifique et servie par un plateau de luxe – Mattila, Lipovšek, le regretté Jerry Hadley – que complètent quelques pages mozartiennes tout aussi inspirées : le Kyrie en ré mineur, majeur de la production sacrée du compositeur, ici imbattable dans l’optique traditionnelle, le Betracht dies Herz de la Grabmusik écrite par un génial Mozart de 11 ans, et un Laudate Dominum des Vêpres d’un confesseur à faire chavirer le plus incrédule des auditoires, ces deux derniers transfigurés par une Karita Mattila crépusculaire à souhait.

    Alors oui, le DVD 1 seul aurait suffi, mais le prix raisonnable de cette double publication et le caractère exceptionnel du concert viennois appellent notre plus humble miséricorde.



     
    Dream Team à dix ans près



    Giuseppe Verdi (1813-1901)
    Messa da Requiem
    Violeta Urmana, soprano
    Olga Borodina, mezzo-soprano
    Ramón Vargas, ténor
    Ferruccio Furlanetto, basse
    Chor des Teatro Regio Turin
    WDR Rundfunkchor Köln
    WDR Sinfonieorchester Köln
    direction : Semyon Bychkov

    2 SACD Profil edition Günter Hänssler PH08036
    Enregistrement : novembre 2007

    En voyant arriver sur notre bureau ce nouveau Requiem de Verdi, on avoue s’être pincé à plusieurs reprises pour vérifier le nom des solistes sur la pochette. Urmana, Borodina, Vargas, Furlanetto ? Enfin, un chef a réuni LE grand quatuor dont on rêvait depuis dix ans pour un Requiem de Verdi ?

    Mais comme cela fait dix ans qu’une firme aurait pu, aurait dû s’atteler à pareil rassemblement, forcément, il est trop tard pour l’un des membres du quatuor, car si Violeta Urmana, d’une splendeur vocale absolue, peut tout oser, du plus infime pianissimo au contre-ut le plus plein et radiant, si Borodina a toujours cette présence, ce grain reconnaissable et cette agilité qui en font l’un des meilleurs mezzos verdiens du moment, si Vargas n’est que lumière méditerranéenne parfaitement adaptée, Furlanetto chante aujourd’hui avec un engorgement de basse bulgare à la retraite et un relâchement stylistique à déplorer. De quoi enrager ! On a raté le coche de peu.

    Au passage, l’Orchestre de la Radio de Cologne est excellent, les chœurs regroupés du Teatro Regio de Turin et de Cologne d’une belle plastique, et la direction de Semyon Bychkov d’un grand professionnalisme, avec quelques trouvailles timbriques bienvenues et une forme de classicisme sobre d’une exactitude musicale enviable.



     
    Une leçon sans pitié



    Karl Böhm in rehearsal and performance
    Richard Strauss (1864-1949)
    Don Juan
    Wiener Philharmoniker
    direction : Karl Böhm

    DVD Euro Arts Unitel Classica 2072188
    Enregistrement : septembre 1970

    Un cadeau à vertus en partie éducatives cette fois. Dans le legs décidément très riche d’Unitel, Euro Arts a concocté un DVD présentant une répétition et le concert qui suit du poème symphonique Don Juan de Strauss par le Philharmonique de Vienne et Karl Böhm.

    Encore en pleine possession de ses moyens en ce mois de septembre 1970, d’une gestique rompue à la virtuosité technique de la partition, le familier de Richard Strauss qu’était le vieux chef autrichien donne ici la leçon à des Wiener Philharmoniker comme souvent dissipés et manquant d’une rigueur qu’il se plaît à souligner à plusieurs reprises, comme avec de turbulents gamins d’école primaire.

    D’une impatience proverbiale, ce diable de chef pouvait en effet ĂŞtre autoritaire voire odieux – Ă  un jeune corniste jouant la partition pour la première fois et ratant son entrĂ©e, que son collègue de pupitre tente d’excuser, il rĂ©pondra : « cela ne l’empĂŞche pas de compter, tout de mĂŞme ! Â» –, mais reste un interprète majeur de ce rĂ©pertoire qu’il connaissait jusqu’aux plus infimes guirlandes d’accompagnement enfouies dans une orchestration rutilante.

    À plusieurs reprises, il intervient comme témoin en ligne directe, citant une mise en garde, un conseil du maître, mais aussi relevant les coquilles d’impression et oublis de l’éditeur. Que répondre à cela, sinon s’incliner et admirer de surcroît une science orchestrale imparable, fruit de cinquante années de pratique et de labeur ? Une leçon, d’autant que si l’orchestre est parfois approximatif en répétition, le concert est mémorable, typique des Viennois des grands jours !



     
    Tout Rachmaninov



    Sergei Rachmaninov (1873-1943)
    Intégrale de l’œuvre
    DĂ©tail du coffret

    31 CD Brilliant Classics BRIL9013

    Si chez Brilliant Classics, vous n’avez pas déjà l’intégrale Mozart, l’intégrale Beethoven – à ce jour, la plus recommandable et exceptionnelle en qualité –, l’intégrale Chopin, l’intégrale Brahms – la moins réussie du lot avec celle de Bach –, avant d’acquérir l’intégrale Haydn en deux gros pavés dont le premier vient de paraître en prévision du bicentenaire de 2009, optez pour l’intégrale Rachmaninov sortie en novembre.

    L’occasion de retrouver, dans une boîte de 31 galettes, des gravures anthologiques comme les Concertos pour piano et la Rhapsodie sur un thème de Paganini par Earl Wild et Horenstein, qui nous valent l’une des plus belles coulées de lave et de cordes postromantiques de la discographie, mais aussi les Symphonies expertes de Rojdestvenski, les doigts de Luganski, Ghindin, Ohlsson dans les œuvres pour piano, la musique liturgique par Valery Polianski, et l’occasion de se mettre pour une bouchée de pain au versant le moins connu et pourtant de grande qualité de l’œuvre du compositeur : ses opéras, d’une disponibilité plutôt endémique en général et regroupés ici dans des interprétations honorables – il n’en existe de toute manière guère d’exceptionnelles, et guère tout court.

    Aux 28 CD de l’intégrale, Brilliant a ajouté 3 CD d’enregistrements historiques par Horowitz, Richter, Gilels, Sofronitzki et le compositeur himself, ainsi qu’un CD-Rom avec un essai de Julian Haylock intitulé le Romantique solitaire. Sautez sur l’occasion, et repaissez-vous, entre autres, du désespoir sans nom des Trios élégiaques !



     
    Météore russe



    Vladimir Jurowski
    Richard Wagner (1813-1883)
    Parsifal, prélude du I, Conclusion du III
    Alban Berg (1885-1935)
    Trois pièces pour orchestre op. 6
    Gustav Mahler (1860-1911)
    Das klagende Lied
    Version en trois parties
    David Christopher Ragusa, soprano
    Marisol Montalvo, soprano
    Hedwig Fassbender, mezzo-soprano
    Michael Hendrick, ténor
    Anthony Michaels-Moore, baryton
    London Philharmonic Chorus
    direction : Neville Creed
    London Philharmonic Orchestra
    direction : Vladimir Jurowski

    2 DVD Ideale Audience 3056808
    Enregistrement : septembre 2007

    Autre cadeau non négligeable que ce double DVD Medici Arts consacré au jeune phénomène de la baguette Vladimir Jurowski, nommé directeur musical, à tout juste 35 ans, de l’une des formations les plus courues d’Albion, le London Philharmonic Orchestra. Entre Gergiev et ses poulains Sokhiev et Jurowski, la Russie apparaît décidément comme un vivier de chefs d’orchestre à fort tempérament.

    Mais si les deux Ossètes arborent la même gestique anarchique et désarticulée, Jurowski soigne au contraire la battue, toujours limpide, éminemment structurée, et bien relayée par un faciès expressif – le DVD 2 propose le même concert avec un cadre dans le coin inférieur droit où l’on peut observer le chef d’un bout à l’autre du concert.

    Le programme s’ouvre sur le prélude du I et la conclusion du III de Parsifal, d’une maîtrise du temps musical et des silences, d’une pulsation lente et imperturbable, d’une transparence du tissu orchestral qui sont des grands maestros – avec, touche expressive suprême, une tenue de trompette comme une éternité entre les deux derniers accords.

    Viennent ensuite les Trois pièces pour orchestre de Berg, l’un des opus les plus complexes de la Seconde École de Vienne, dont Jurowski soigne les transitions, clarifie les textures comme les structures, ne sombrant jamais dans la débauche et ménageant à l’inverse une retenue et une souplesse rythmique typiquement viennoises, réservant enfin quelques déflagrations qui témoignent d’un art souverain de la gradation.

    Pièce de résistance de ce concert d’investiture de septembre 2007 au Royal Festival Hall, la version originale, en trois parties, du Klagende Lied de Mahler – sans surtitrage français –, cantate de jeunesse d’une heure qui passe ici comme l’éclair devant une telle science narrative, un tel sens de l’épopée et de la mise en valeur expressive des timbres.

    Du plateau où Anthony Michaels-Moore apparaît exsangue se détache le mezzo ample et superbement expressif d’Hedwig Fassbender et le sopraniste David Christopher Ragusa. Le chœur et l’orchestre, splendides, se couvrent de gloire dans ce DVD d’exception consacré à un chef avec qui il faut désormais compter au plus haut niveau.



     
    Pour Kempe et l’éblouissante Nilsson



    Richard Wagner (1813-1883)
    Der Ring des Nibelungen
    Hans Hotter (Wotan)
    Birgit Nilsson (BrĂĽnnhilde)
    Wolfgang Windgassen (Siegfried)
    Otakar Kraus (Alberich)
    RamĂłn Vinay (Siegmund)
    Sylvia Fisher (Sieglinde)
    Georgine von Milinkovič (Fricka)
    Erich Witte (Loge)
    Peter Klein (Mime)
    Kurt Böhme (Fasolt / Hagen)
    Frederick Dalberg (Fafner / Hunding)
    Hermann Uhde (Gunther)
    Elisabeth Lindermeier (Freia / Gutrune)
    Maria von Ilosvay (Erda / Erste Norne / Waltraute)
    Constance Schacklock (Zweite Norn)
    Amy Shuard (Dritte Norn)
    Edgar Evans (Froh)
    Robert Allman (Donner)
    Joan Sutherland (Woglinde)
    Una Hale (Wellgunde)
    Marjorie Thomas (Flosshilde)
    Jeannette Sinclair (Waldvogel)

    Chorus and Orchestra of the Royal Opera House, Covent Garden
    direction : Rudolf Kempe

    13 CD Testament SBT13 1426
    Enregistrement : septembre-octobre 1957

    Après le Ring de Bayreuth 1955 en stéréo, Testament sort à nouveau le grand jeu wagnérien en publiant celui de Rudolf Kempe capté sur le vif à Covent Garden à l’automne 1957, dans une mono privilégiant le confort d’écoute des voix, un peu au détriment de l’impact orchestral.

    On ne manque pourtant pas de grandes Tétralogies des années 1950 en live au disque, notamment grâce à la profusion des archives de Bayreuth qui ont su conserver à leur meilleur, avant l’usure des années 1960, le Wotan de Hans Hotter, la Brünnhilde d’Astrid Varnay, le Siegfried de Wolfgang Windgassen et l’Alberich de Gustav Neidlinger.

    Ce Ring anglais n’apporte donc aucune eau à ce moulin-là, mais présente deux intérêts majeurs : le premier réside dans la Brünnhilde toute jeune de Birgit Nilsson, alors qu’elle ne chantait pas encore le rôle à Bayreuth. Et comme dans sa première Isolde sur la Colline quelques semaines auparavant, elle s’avère phénoménale, avec encore cette clarté qui sait se faire fragile et féminine, avant de définitivement passer à une incarnation d’airain. Les appels au II de la Walkyrie n’ont jamais été aussi en place, justes, chantés jusqu’au bout, la colère du Crépuscule aussi vécue.

    Le deuxième attrait du coffret est la direction de Rudolf Kempe, le premier à avoir tenté – avec Krauss – un Anneau dégraissé, transparent, cursif, nettoyé de toute surcharge – un Siegfried en trois disques. Des qualités qu’on retrouvera à un degré bien moindre en 1960 à Bayreuth, ainsi que le chef le reconnaîtra lui-même volontiers, impuissant à débarrasser l’orchestre du festival de l’emphase d’une décennie de Knappertsbusch.

    Ici, la battue, un rien prudente dans l’Or du Rhin, s’électrise jusqu’à l’ivresse dès la Walkyrie – un orage dévastateur, une Chevauchée parmi les plus équilibrées, ménageant des plages de répit à un plateau de Walkyries par ailleurs remarquable – et accouche d’une des lectures les plus humaines de la Première Journée, jusque dans une Annonce de la mort où Nilsson se fait bouleversante, où un Vinay inégal retrouve un maintien et des accents pathétiques, et des Adieux de Wotan où l’immense Hotter ose des nuances à pleurer, où le chef joue l’ardeur et jamais la boursouflure.

    Peut-ĂŞtre un rien moins en voix que certains Ă©tĂ©s Ă  Bayreuth, Hotter et Windgassen demeurent tout de mĂŞme fidèles Ă  leur lĂ©gende. Seule « inconnue Â» dans les rĂ´les principaux, Sylvia Fisher est une Sieglinde ardente, frĂ©missante, au vibrato serrĂ©, Ă  l’ancienne.

    Quelques comparses de prestige – l’un des plus jolis Oiseaux de la discographie en la personne de Jeannette Sinclair, le Fafner sĂ©pulcral de Frederick Dalberg, le Fasolt et le Hagen abyssaux de Kurt Böhme, le Mime glapissant Ă  souhait de Peter Klein, la Woglinde acidulĂ©e de Joan Sutherland –, quelques transfuges bien connus de la Colline – Milinkovič en Fricka, Uhde en Gunther, Witte en Loge, Ilosvay en Erda, Première Norne et Waltraute –, un Froh très faux, une Freia sans tenue, un Alberich correct Ă  qui le souffleur hurle avec une voix de Samiel sa malĂ©diction, complètent un plateau de belle tenue, très engagĂ© dans les tempi prestes de Rudolf Kempe.



     

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