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DOSSIERS 29 mars 2024

Weill le Maudit

Pris en sandwich entre Bach et Verdi, son centenaire est des plus discrets. Mais Weill est un compositeur "impur". Doué d'un très solide bagage musical, cet élève d'Humperdinck et de Busoni a en effet cédé aux sirènes du musical-hall et de l'opérette. Portrait d'un compositeur sérieux qui ne se prenait pas au sérieux.
 

Le 15/10/2000

  • 20 tranches d'une vie
  • La discographie incontournable
  • La discographie : les rĂ©citals
  • La discographie marginale
  • L'annĂ©e Weill Ă  la scène
  • Kurt Weill ou le malentendu



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      (ex: Harnoncourt, Opéra)



  • Les incontournables



    L'OPÉRA DE QUAT'SOUS (DIE DREIGROSCHENOPER).
    Des six versions qui furent éditées en CD, que reste-t-il aujourd'hui ? Le travail très estimable du chef Jan Latham-König (Capriccio 60 058-1), secondé d'une équipe solide dont le premier mérite est l'homogénéité, celui de John Mauceri (Decca 430 075-2), véritable homme de théâtre, mais desservi en partie par une distribution qui a pu faire illusion mais, en définitive, demeure davantage un rassemblement de grands noms (Milva, Ute Lemper, l'acteur Mario Adof, les chanteurs d'opéra Helga Dernesch et René Kollo) qu'une véritable équipe. Dernière venue, l'intégrale confiée à HK Gruber, qui dirige et interprète M. Peachum (RCA 74321 66133 2) : un vrai ton, une vraie vision, grinçante, sarcastique, à laquelle contribuent les sonorités affûtées de l'Ensemble Modern, des comédiens étonnants, mais des voix féminines à la limite du supportable et, particulièrement grotesque, Nina Hagen (Mrs. Peachum), pour moi inécoutable. En prime, une nouvelle édition critique. On en revient toujours, pourtant, à la gravure de 1958 (Sony MK 42637), fameuse, à juste titre, pour Lotte Lenya, pour la Lucy aérienne et fine diseuse de Johanna von Koczian, et pour le couple inimitable Willy Trenk-Trebisch et Trude Hesterburg, époux Peachum qui crèveraient l'écran
    si Ă©cran il y avait.
    À signaler : une bonne version française, jadis donnée avec succès au Théâtre de l'Est parisien (Canetti 202422). Et surtout des enregistrements historiques chez Teldec (9031-720225-2), qui propose une sélection de 1930 avec lles créateus, Lenya, Kurt Gerron, et Eric Ponto, ainsi que quatre chansons tirées de la version française du film de Pabst, et chez Capriccio (10 346), où l'on retrouve un autre créateur, Harald Paulsen, Carola Neher, les fragments orchestraux dirigés par Otto Klemperer, et quelques chanteuses françaises (Florelle, Lys Gauty, Marianne Oswald
    ), toujours Ă©mouvantes. Indispensables, pour respirer l'air du temps.




    GRANDEUR ET DECADENCE DE LA VILLE DE MAHAGONNY (AUFSTIEG UND FALL DER STADT MAHAGONNY)
    Pour cet autre ouvrage-clé de la collaboration Brecht-Weill, le choix sera vite fait. Toujours très efficace, Latham-König (Capriccio 10 160/61) regarde ouvertement dans la direction du grand opéra, ce que souligne sa distribution, composée d'artistes ayant tous une longue expérience de la scène lyrique, Anja Silja, fabuleuse actrice et personnalité hors du commun, étant la seule à tenter d'échapper aux conventions. Il faut donc se tourner encore une fois vers Brückner-Rüggeberg (Sony M2K 77341), retrouver Lotte Lenya entourée, entre autres, de Heinz Sauerbaum et Gisela Litz, pour que les mots de Brecht et les notes de Weill (allégées, parfois, pour pallier le manque de technique vocale de Lenya) s'allient en un savoureux mélange de pathétique et d'ironique cruauté.


     


    LE LAC D'ARGENT (DER SILBERSEE).
    Markus Stenz et le London Sinfonietta ont récemment signé pour RCA (09026 63447 2) une version quasi définitive de cette utopie théâtrale de Weill et Georg Kaiser- sans toutefois les dialogues parlés, infiniment longs. Il s'agit ici d'un concert donné en 1996 aux Proms de Londres, avec des chanteurs d'opéra (Juanita Lascarro, Heinz Kruse, Graham Clark, Helga Dernesch, Katarina Karneus
    ) et, dans le rôle capital d'Olim, HK Guber, toujours aussi étonnant dans sa manière de projeter les mots. L'une des intégrales indispensables de la discographie.



    STREET SCENE
    Hormis des extraits gravés par les créateurs, une seule intégrale semble disponible en France, dirigée avec punch et émotion par John Mauceri (spécialiste de la comédie musicale américaine) et confiée à de grandes voix d'opéra (Josephine Barstow, Samuel Ramey, Angelina Réaux, Jerry Hadley, Aleen Augér, Barbara Bonney, Della Jones), qui, formées à l'école anglo-saxonne, donc parfaitement disponibles et ouvertes à tous les styles, n'ont aucun mal à se couler dans le moule de cette tragédie du quotidien, même si, dans les dialogues, elles sont moins à leur aise. (Decca 433 3712).


     


    JOHNNY JOHNSON
    On ne s'attendait guère à écouter ce drame pacifiste sous la baguette de Joel Cohen, associé d'ordinaire à des répertoires moins contemporains ; son périple à travers l'art musical américain, toutefois, devait inévitablement le conduire vers Weill. Avec Anne Azéma, René de la Forza, D'Anna Fortunato, Donald Wilkinson, le résultat est magnifique, émouvant, poignant, même (Erato 0630-17870-2). Une version qui s'appuie sur les travaux les plus récents menés par Lys Symonette, et offre plusieurs pages inédites au disque. Comment, sous couvert d'une musique exigeante mais accessible à tous, dire des choses graves : la leçon est concluante.




    LOST IN THE STARS.
    D'après le gros succès de librairie d'Alan Paton Pleure, ô pays bien aimé, un superbe mélodrame sur le racisme et la fatalité, vécu par d'excellents interprètes (Arthur Woodley, Cynthia Clarey
    ), sous la baguette dynamique de Julius Rudel. Un bon accueil Ă  New York, en 1949, et l'une des plus poignantes chansons de Weill, Thousand of Miles. (MusicMasters Classics 01612- 67).




    LADY IN THE DARK.
    Livret de Moss hart, "lyrics" de Ira Gershwin : le tout Broadway s'est donné rendez-vous pour cette satire de la psychanalyse, créée en 1941. Interprétée par des chanteurs déchaînés, complétée par quelques plages gravées par Danny Kaye à la création, cette anthologie est un vrai bonheur.

     
    KURT WEILL ON BROADWAY.
    Des airs de One touch of Venus, Knickerbocker Holiday, The Firebrand of Florence, Love Life, Johnny Johnson, par des vedettes du chant (Thomas Hampson, Jerry Hadley, Elizabeth Futral) à leur meilleur, accompagnés alertement par le London Sinfonietta et un maître en la matière, John McGlinn. (EMI 555 563-2).




    LES SEPT PECHES CAPITAUX.
    Impossible d'échapper à Lenya, et à sa voix de petite fille qui aurait grandi trop vite (Sony MHK 63 222). Il faut compter aussi avec John Mauceri et Ute Lemper, qui imposent une vision moins grinçante mais plus distante (Decca 430 168-2 ), avec Doris Bierett et Lothar Zagrosek (Capriccio 60 028-1), plus incisifs, avec la diction percutante et la musicalité de la grande Gisela May, garante d'une orthodoxie venue en droite ligne de la tradition du Berliner-Ensemble (Berlin Classics BC 2069-2).




    DAS BERLINER REQUIEM/ DER TOD IM WALD/ CONCERTO POUR VIOLON.
    Philippe Herreweghe, la Chapelle royale et l'Ensemble Musique Oblique, ainsi que la violoniste Elisabeth Glab, s'attaquent avec détermination à des pages difficiles, dont ils offrent une vision plus énergique qu'inspirée. (Harmonia Mundi HMC 901 422).


    CONCERTO POUR VIOLON/ SYMPHONIE N° 2/ MAHAGONNY SUITE.
    Variété des nuances, des couleurs, du phrasé : le violoniste Frank-Peter Zimmermann rend évidente et transparente la partition du Concerto pour violon, qui peut pourtant, au premier abord, passer pour disparate. Aux arêtes vives et aux contrastes, Mariss Jansons préfère la subtilité qui dissimule une poigne de fer, le ton juste, sans excès supeflus. Mais la splendeur instrumentale et la musicalité n'excluent pas l'ironie. (EMI 556 573-2).

     


    SUITE POUR VENTS DE L'OPERA DE QUAT'SOUS/ MAHAGONNY SONGSPIEL/ HAPPY END/ CONCERTO POUR VIOLON/ DAS BERLINER REQUIEM/ DER WALD IM TOD.
    De chanteurs de haut vol (Philippe Langridge, Benjamin Luxon, Mary Thomas...) et le London Sinfonietta dans des versions qui l'on peut qualifier de modèles. (Deutsche Grammophon 463 529-2). Une anthologie qui peut être complétée par celle qui réunit Rosemary Hardy, l'Ensemble Modern et l'increvable et irremplaçable HK Gruber, intitulée Berlin im Licht. (Largo 5114).

     

    Michel PAROUTY
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