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DOSSIERS 20 avril 2024

Weill le Maudit

Pris en sandwich entre Bach et Verdi, son centenaire est des plus discrets. Mais Weill est un compositeur "impur". Doué d'un très solide bagage musical, cet élève d'Humperdinck et de Busoni a en effet cédé aux sirènes du musical-hall et de l'opérette. Portrait d'un compositeur sérieux qui ne se prenait pas au sérieux.
 

Le 05/10/2000

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  • Kurt Weill ou le malentendu



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  • Kurt Weill ou le malentendu.

    Kurt Weill est un cas dans l'histoire de la musique. Musicien savant, élève d'Engelbert Humperdinck et de Ferruccio Busoni. Musicien populaire, dont certains airs ont fait le tour du monde- mais tous ceux qui sifflotent La Complainte de Mackie (alias, outre-Atlantique, Mack the Knife) savant-ils qu'il s'agit d'un extrait de L'Opéra de quat'sous que les plus fameux interprètes du jazz et de la chanson se sont approprié ?

    De même, September Song, dont on oublie souvent qu'il est tiré de Knickerbocker Holiday. Dans l'Allemagne en ébullition des années 1920, Weill, associé à Brecht pour l'immense succès du Dreigroschen Oper, touche un public très large, intellectuels compris. Il est le compositeur à la mode, mais surtout celui qui dérange, et le pouvoir en place ne s'y trompe pas. Réfugié à Paris après l'arrivée des nazis au pouvoir, le milieu mondain de la capitale l'accueille avec transports avant de l'écarter. Mais, entre temps, le cinéma s'en est mêlé, et L'Opéra de quat'sous filmé par Pabst, avec, dans sa version française, des comédiens aussi aimés qu'Albert Préjean, a fait de certains airs de véritables " tubes ".

     
    Lorsqu'il s'établit aux Etats-Unis, Weill est forcé de se plier aux règles qui régissent le théâtre musical américain, celles de Broadway. Le terrain est miné, occupé par des noms dont la réputation est solidement établie, les Rodgers et Hart, Rodgers (encore) et Hammerstein, Cole Porter, Irving Berlin. Il veut le succès, il veut la gloire, mais, quoi qu'en disent certains, il ne perd pas son âme, et sa musique, si elle arrondit quelques angles, se souvient des années berlinoises et ne perd ni sa vigueur, ni son agressivité.

    Face à ses adversaires, Weill ne baisse pas les bras ; il a pourtant fort à faire. Car l'année où il crée Knickerbocker Holiday (1938), Rodgers et Hart donnent I married an angel et The Boys from Syracuse ; Lady in the dark, en janvier 1941, a pour rival Pal Joey, des deux mêmes, dont la première a eu lieu moins d'un mois avant. En 1943, One touch of Venus vient juste après Oklahoma de Rodgers et Hammerstein (567 représentations pour le premier, 2212 pour le second !). Street Scene, pourtant un chef-d'oeuvre, n'a pas grande chance entre Annie get tour gun de Berlin et Finnian's Rainbow de Burton Lane. Et que dire de Lost in the stars, quand on sait que les "poids lourds" de 1948/49 sont Kiss me, Kate de Cole Porter, et South Pacific de Rodgers et Hammerstein, respectivement 1070 et 1925 représentations
    contre 273 !

    Le musical possède un atout incomparable, que n'a jamais eu la modeste opérette française : il permet les sujets brûlants voire scabreux, le racisme, la misère, et ne se gêne pas pour gratter la société américaine là où ça la démange. Weill joue le jeu, sans concession ; en fait, ce genre de divertissement en prise directe avec la réalité lui plaît. Son plus grand triomphe new yorkais, pourtant, il l'obtiendra après sa mort, avec
    The threepenny opera, autrement dit L'Opéra de quat'sous, qui, repris en 1955, dépassera les 2600 représentations. On n'échappe pas à son destin !

     

    Michel PAROUTY
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