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DOSSIERS |
02 mai 2024 |
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El Niño comme un ouragan
(Critique, Eric Dahan, Libération)
La création mondiale de El Niño (La Nativité) de John Adams au théâtre du Châtelet à Paris est incontestablement l'événement de cette fin d'année. Oratorio ou opéra ? La question ne semblait pas avoir été tranchée au lendemain de la première, vendredi 15 décembre, même si le minimaliste américain, associé à son vieux complice, le metteur en scène Peter Sellars, se défend d'avoir écrit un opéra.
La grande idée de John Adams ? Celle de mélanger les sources, y compris apocryphes et gnostiques, et de présenter la Nativité versant féminin. "El Niño devient une célébration mystique de la nature dans sa perception maya et aztèque, et un chant d'amour aux filles mères californiennes qui, parce qu'elles accueillent l'impossible, donnent comme Marie naissance à un paria, ouvrent de fait la possibilité de la tolérance et de l'amour", écrit le journaliste de Libération: une oeuvre à laquelle il tresse des lauriers d'un bout à l'autre de son article.
La musique compte pour beaucoup dans ce chant de louanges. "Difficile de parler encore de minimalisme en entendant cet art de la polyphonie empruntant au Moyen Age autant qu'à Ligeti, cette science du contrepoint, ces mouvements de crescendos et de decrescendos dynamiques, ces ostinatos qui semblent ralentis par des trilles calés sur une pulsation régulière."Même observation du quotidien britannique The Financial Times, sous la plume du journaliste Andrew Clark, même si, outre-Manche, on estime que la musique de John Adams tend trop à caresser le public dans le sens du poil.
| Le Propos recueillis par |
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