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DOSSIERS 28 mars 2024

Les cadeaux de Noël 2007 d'Altamusica

C'est devenu une tradition. Chaque année, pendant l'avent, Altamusica donne un petit coup de pouce à ses lecteurs qui souhaiteraient offrir des cadeaux musicaux à leurs proches et leurs amis, en opérant une large sélection de CD, DVD et livres que ses rédacteurs jugent particulièrement appropriés pour l'occasion.
Joyeux Noël à toutes et à tous !

 

Le 13/12/2007

  • Les cadeaux 2007 de Mehdi MAHDAVI
  • Les cadeaux 2007 de Gérard MANNONI
  • Les cadeaux 2007 de Thomas COUBRONNE
  • Les cadeaux 2007 de Michel LE NAOUR
  • Les cadeaux 2007 de Yannick MILLON



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  • L'art de la symphonie

  • Un monument de granit

  • Les cadeaux de Noël 2013 d'Altamusica

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      (ex: Harnoncourt, Opéra)


  • Et Dieu créa Sophie Karthäuser



    Joseph Haydn (1832-1809)
    Die Schöpfung
    Genia Kühmeier (Gabriel)
    Toby Spence (Uriel)
    Dietrich Henschel (Raphael)
    Sophie Karthäuser (Eva)
    Markus Werba (Adam)
    Les Arts Florissants
    direction : William Christie

    2CD Virgin Classics 395 235 2
    Enregistrement : 2007

    Au sein d'une discographie pléthorique, les grandes versions de la Création de Haydn ne manquent pas, que ce soit sur instruments modernes ou d'époque – et l'on espère avec une impatience sans cesse croissante la gravure que nous doit René Jacobs après d'anthologiques Saisons.

    Confrontés à un répertoire où on ne les attendait pas nécessairement – leurs plus récentes incursions mozartiennes nous ont paru précipitées et cinglantes –, William Christie et ses Arts Florissants tirent cependant leur épingle du jeu, livrant de l'oratorio quintessenciel de Haydn une lecture d'un classicisme immédiat, fruit d'un parfait équilibre entre séduction plastique et expressivité figurative. Sans doute la prise de son entoure-t-elle le choeur d'un flou qui le prive d'identité sonore, mais l'orchestre, enfin remis de ces accès d'agressivité qui lui tenaient lieu de franchise d'attaque ces dernières années, distille les saveurs rustiques de ses vents d'époque.

    Quoique parfois en deçà des promesses d'une affiche particulièrement alléchante, les solistes forment un ensemble de fort belle tenue. Dietrich Henschel contrefait assurément ses extrêmes sans que son timbre ne se colore dans l'intervalle, mais ses récits crépitent de méticuleuse voracité tandis que claironne le ténor solaire de Toby Spence. Avec pour seul défaut d'achopper sur le contre-ut, le soprano en pointe diamant de Genia Kühmeier, que vient adoucir un halo melliflu, phrase les vocalises de l'Archange Gabriel avec délicatesse. Et face à l'Adam plus Papageno que nature de Markus Werba, l'Ève de Sophie Karthäuser irrigue le Jardin d'Éden de cette voix mi-velours mi-rosée d'avant le péché originel que porte un souffle assurément divin.



     
    Le Messie fait de la résistance



    Georg Friedrich Haendel (1685-1859)
    Messiah
    Susan Gritton, soprano
    Sara Mingardo, alto
    Mark Padmore, ténor
    Alastair Miles, basse
    Tenebrae Choir
    London Symphony Orchestra
    direction : Sir Colin Davis

    2CD LSO Live (+ DVD) LSO0607
    Enregistrement : 2006

    « Les gangs baroques n'arriveront pas à nous voler cette musique Â». Au regard de cette affirmation péremptoire extraite d'un entretien paru dans le Monde de la musique, le Messie que vient de graver Sir Colin Davis apparaît non comme un remake de sa version de 1966, mais comme un véritable manifeste. Quarante ans et une révolution plus tard, rien n'a vraiment changé dans l'approche du chef britannique, qui fit à l'époque oeuvre de précurseur en allégeant la pâte sonore. Tel qu'en lui-même, son Haendel volontiers vibrant, mais sans excès, va droit au coeur, peut-être justement parce qu'il ne fait pas un sort à chaque note. D'autant que le London Symphony Orchestra, dont la plupart des musiciens ont pratiqué cette musique dès le berceau, prouve que les cordes en métal ont encore leur mot à dire dans ce répertoire, tandis que le Tenebrae Choir impressionne par la richesse de sa palette dynamique et cette précision enthousiaste qui est la clé même de l'oeuvre.

    Sans pour autant renier leur éducation de baroqueux autorisés, les solistes s'épanouissent volontiers au diapason moderne. Ainsi, Mark Padmore révèle une émission sincèrement vibrante, d'une pugnacité inédite, sans perdre la suave distinction de ses demi-teintes. De projection un peu courte, Sara Mingardo déploie un art du phrasé frissonnant, quand se galbe le soprano lumineux de Susan Gritton. Et ce que le timbre d'Alastair Miles peut avoir de charbonneux est supérieurement compensé par l'autorité du verbe et de la vocalise. L'irruption d'un tel Messie dans le paysage musical actuel ne manquera pas de dérouter, mais il est assurément bien plus qu'une curiosité hors d'âge.



     
    Vivaldi sans convulsions



    Antonio Vivaldi (1678-1741)
    Atenaide
    Sandrine Piau (Atenaide / Eudossa)
    Vivica Genaux (Teodosio)
    Guillemette Laurens (Pulcheria)
    Romina Basso (Varane)
    Nathalie Stutzmann (Marziano)
    Paul Agnew (Leontino)
    Stefano Ferrari (Probo)
    Modo Antiquo
    direction : Federico Maria Sardelli

    3CD Naïve OP30438
    Enregistrement : 2007

    Ne vous laissez pas rebuter par les sept minutes de récitatif qui ouvrent l'opéra, ni envahir par cette impression de déjà-entendu qui devrait légitimement poindre au bout de quelques airs. Car si le livret d'Apostolo Zeno se révèle particulièrement verbeux – l'argument, aussi maigre que tortueux, n'autorise guère les raccourcis –, et si Vivaldi ne s'est pas privé de resservir, parfois tel quel, les plus beaux airs d'Orlando furioso et de Farnace pour mieux séduire le public florentin, qui d'ailleurs le bouda, cette Atenaide mérite une écoute attentive et suivie.

    Ennemi du systématisme dynamique, Federico Maria Sardelli revendique en effet un classicisme qui épargne à l'orchestre du Prêtre roux ces convulsions dont certains chefs le secouent, comme pour forcer l'enthousiasme – les airs tirés d'Orlando furioso, qu'on trouvera ailleurs plus nerveux, sinon agités, en sont une parfaite illustration. Comme dans l'Olimpiade confiée aux bons soins de Rinaldo Alessandrini, qui reste l'une des plus belles réussites de l'édition Vivaldi de Naïve, la palette chromatique n'en paraît que plus variée.

    Réunissant quelques-uns des gosiers les plus agiles d'aujourd'hui, la distribution l'épanouit davantage encore grâce à des timbres judicieusement différenciés. Sandrine Piau et Vivica Genaux rivalisent évidemment de virtuosité, tandis que Nathalie Stutzmann et Guillemette Laurens infléchissent les récitatifs avec un art consommé. Et si la grisaille les guette, Paul Agnew et Stefano Ferrari, dont la voix s'avère encore moins phonogénique que dans Griselda, surmontent les écueils avec un panache certain. Quant à Romina Basso, elle confirme les espoirs placés en son timbre bien trempé depuis le Motezuma gravé par Alan Curtis.



     
    Saul à la source



    Francesco Bartolomeo Conti (ca. 1681-1732)
    David
    Marijana Mijanović (David)
    Furio Zanasi (Saul)
    Simone Kermes (Micol)
    Birgitte Christensen (Gionata)
    Sonia Prina (Abner)
    Vito Priante (Falti)
    Il Complesso Barocco
    direction : Alan Curtis

    2CD Virgin Classics 378 877 2
    Enregistrement : 2003

    Si l'oeuvre d'un compositeur baroque demeure injustement méconnue en dépit de quelques apparitions sporadiques à la scène comme au disque, il s'agit incontestablement de celle du florentin Francesco Bartolomeo Conti, théorbiste de grande renommée dont la carrière se déroula en majeure partie à la cour impériale de Vienne, aux côtés de Fux et Caldara.

    Défricheur infatigable, Alan Curtis ne pouvait négliger David, ne serait-ce que parce que les similitudes que présente cette azione sacra créée à Vienne en 1724 avec Saul de Haendel ne se bornent pas à l'épisode relaté. Le caro Sassone avait-il en tête le choeur final du premier acte de l'oratorio de Conti Cor sano è vita delle carni lorsqu'il composa le monumental Envy ! Eldest born of hell ? On sait en tout cas que David marqua la dernière collaboration du florentin avec le ténor Francesco Borosini, avant que ce dernier ne quitte Vienne pour Londres, où il devait justement créer le rôle de Bajazet dans Tamerlano de Haendel.

    Mais au-delà des interrogations qu'elle peut susciter sur la genèse de Saul, cette partition captive par des enchaînements harmoniques souvent osés, une conduite sinueuse de la ligne mélodique et des choeurs d'une grande puissance expressive. A la tête d'un Complesso Barocco toujours avare de nuances, qu'entraîne un clavecin un rien trop percussif, Alan Curtis la pare d'une distribution superlative.

    Alors en pleine possession de ses étranges moyens – l'enregistrement date de l'automne 2003, époque malheureusement révolue où le velours de Sonia Prina était tout aussi intact –, Marijana Mijanović campe un David idéal d'androgyne agilité face à la Micol éperdument instrumentale de Simone Kermes. Dominant jusqu'en ses abysses l'ambitus gigantesque de Saul, Furio Zanasi ne s'adoucit pas pour autant. Cet authentique chef d'oeuvre n'en méritait pas moins.



     

  • Les cadeaux 2007 de Mehdi MAHDAVI
  • Les cadeaux 2007 de Gérard MANNONI
  • Les cadeaux 2007 de Thomas COUBRONNE
  • Les cadeaux 2007 de Michel LE NAOUR
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