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DOSSIERS |
28 mars 2024 |
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Marcel Landowski, compositeur et philosophe
À sa manière Marcel Landowski était aussi un tenant d'une certaine modernité, d'avant-guerre, celle de Milhaud et d'Honegger.
Né en 1915 à Pont l'Abbé dans le Finistère, Marcel Landowski est le fils d'un sculpteur. Doué d'évidentes dispositions pour la musique, il étudie le piano avec Marguerite Long, et la composition avec Noël Gallon et Henri Busser.
En 1937 ses premières oeuvres Les Sept Loups - sur un poème de Goethe - et Les Sorcières - d'après Macbeth de Shakespeare pour voix de femmes et orchestre, sont programmés par Pierre Monteux, avec l'Orchestre symphonique de Paris, salle Pleyel.
Après-guerre, son premier ouvrage d'importance : Le Rire de Nils Halerius (1944-1948), une légende lyrique et chorégraphique en trois actes connaît un certain retentissement. Il y développe la thématique récurrente de l'écrivain orgueilleux - il s'agit en fait de Paul Valéry - qui choisit le rire comme manière d'être. Pour le professeur Halerius, le rire est la meilleure parade face à un monde dépourvu de sens et de valeurs morales fiables. Autant dire que Le Rire de Nils Halerius couronne, dès la fin des années quarante, la pensée philosophique de Landowski, celle qui décrit la vie avec scepticisme, mais où pointe toujours l'espoir d'un monde meilleur. Idéaliste, Marcel Landowski ? Sans doute.
Les décennies cinquante et soixante voient naître, sous sa plume, un nombre impressionnant d'ouvrages de tout premier plan, qui démontrent à quel point Marcel Landowski était capable de s'adapter aux formes musicales les plus diverses : sa première symphonie - Jean de la Peur -, le Concerto pour ondes Martenot, deux opéras - Le Fou et L'Opéra de Poussière -, et une comédie lyrique - le Ventriloque -, témoignent de cet électisme, même si le compositeur semble éprouver une tendresse toute particulière pour le grand opéra, forme vers laquelle il reviendra en 1985 avec Montségur, donné en création à la Halle aux grains de Toulouse. Suivront notamment un conte musical - La Veille Maison - et ce qui demeure sans doute son projet le plus ambitieux : Galina, opéra en quinze tableaux - inspiré de l'autobiographie de Galina Vichnevskaïa, la grande dame du Bolchoï -, créé à l'Opéra de Lyon en 1995, sous la direction de Mstislav Rostropovitch. Un triomphe.
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