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DOSSIERS |
04 décembre 2024 |
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Présidentielle 2007 :
Trois questions à nos candidats
Dans quelques jours, les Français devront désigner les deux candidats qui s'affronteront au second tour de l'élection présidentielle. En exclusivité, Altamusica a posé trois questions aux quatre candidats susceptibles de passer le premier tour. Voici leurs réponses, affichées par ordre alphabétique. Aux urnes, citoyens !
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L'art de la symphonieUn monument de granitLes cadeaux de Noël 2013 d'Altamusica[ Tous les dossiers ]
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François BAYROU : La musique classique en elle-même n'est pas élitiste, c'est son système de « distribution » qui la réserve très souvent aux classes aisées – lieux de prestige dans le centre des villes et prix des places. Sa place négligeable dans l'éducation nationale l'isole du grand public. Il faut donc davantage d'éducation artistique dans les programmes scolaires dès le plus jeune âge.
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Jean-Marie LE PEN : On rejoint ici le problème de la démocratisation culturelle, qui, en réalité, a peu progressé sur ces trente dernières années. Plusieurs actions doivent être mises en place : créer un chèque-culture national donnant droit à des places gratuites ou à tarif réduit dans les musées et les salles de spectacle, favoriser la création d'associations du public et leur donner une place dans les conseils d'administration des institutions culturelles, développer les enseignements artistiques à l'école et en fait, commencer par relever le niveau général – catastrophique – de l'éducation nationale.
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Ségolène ROYAL : Je n'aime pas trop opposer une culture du peuple à une culture de l'élite. Pourtant, les pratiques culturelles ne se sont pas assez démocratisées : le public des concerts classiques est essentiellement composé de catégories sociales favorisées. La pratique d'un instrument concerne moins de 10% de la population. Je me rappelle un concert de musique classique que j'ai organisé en Poitou-Charentes dans l'atelier de chaudronnerie d'un lycée professionnel. Les élèves pensaient que ce genre de musique n'était pas pour eux. Eh bien si ! Mais c'est à l'école de leur donner un ticket d'entrée pour cet univers qui ne leur est pas familier. Toutes les enquêtes menées par le ministère de la culture depuis vintgt-cinq ans montrent en effet que les pratiques culturelles sont déterminées par les habitudes prises dans l'enfance. Je regrette vivement, à ce titre, que le gouvernement actuel ait sabordé le plan Arts à l'école mis en place en 2001. Je crois donc que l'école a un rôle très important à jouer pour démocratiser l'accès à la culture.
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Nicolas SARKOZY : Les musiques dites « classiques » sont par définition les plus populaires puisque ce sont celles qui ont transcendé le temps, les modes, les sociétés, pour parvenir jusqu'à nous. La musique de Mozart et de Beethoven était peut-être révolutionnaire, voire élitiste du temps de leurs contemporains, mais comment prétendre qu'elle n'est pas populaire ? Le nombre de personnes ayant écouté cette musique depuis plusieurs siècles est tout simplement incalculable ! Même les musiques que certains fonctionnaires de la culture nomment « musiques actuelles », même les groupes de rock les plus contemporains, tirent leurs harmonies du système tonal inventé par Bach et Rameau. Et je ne parle même pas des films de cinéma et des publicités qui recourent à Schubert, Chostakovitch ou Fauré pour créer une atmosphère ou faire aimer leurs produits. En vérité, ces musiques sont universelles.
Au sein de la musique classique, il existe toutefois des niveaux de difficulté différents. C'est pourquoi il est important de transmettre aux jeunes générations les clés permettant de comprendre le langage musical des grands compositeurs qui jalonnent notre histoire, et éviter que le champ de leurs connaissances et de leurs goûts ne se rétrécissent aux courants les plus à la mode et aux musiques les moins difficiles. Par ailleurs, la frange contemporaine des musiques savantes reste d'un accès délicat pour la plupart des non initiés. C'est la raison pour laquelle l'éducation artistique est une mission fondamentale qu'il convient de mieux assumer.
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