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DOSSIERS 19 mars 2024

Les cadeaux de Noël 2010 d'Altamusica

Année après année, le catalogue de CD, DVD et autres livres consacrés à la musique classique et à la danse ne cesse de s'enrichir de nouvelles références, mais aussi de multiples rééditions et coffrets anniversaire. À l'approche du terme de 2010 et à l'occasion des fêtes, Altamusica vous propose une nouvelle fois sa sélection de cadeaux.
Joyeux Noël à toutes et à tous !

 

Le 16/12/2010
Propos recueillis par La rédaction
 
  • Les cadeaux 2010 de GĂ©rard MANNONI
  • Les cadeaux 2010 d'Olivier BRUNEL
  • Les cadeaux 2010 de Thomas COUBRONNE
  • Les cadeaux 2010 de Yannick MILLON
  • Les cadeaux 2010 de Nicole DUAULT



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  • L'art de la symphonie

  • Un monument de granit

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    [ Tous les dossiers ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)


  • DĂ©lices viennoises



    Peter Cornelius (1824-1874)
    Brautlieder
    Leopold Ludwig, piano
    Johannes Brahms (1833-1897)
    Die Trauernde – Immer leiser wird mein Schlummer
    Hugo Wolf (1860-1903)
    Das verlassene Mägdelein – Der Gärtner – Im Frühling
    Wilhelm Kienzl (1857-1941)
    Maria auf dem Berge – Mai
    Viktor Graef, piano
    Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
    Sehnsucht nach dem FrĂĽhling
    Franz Schubert (1797-1828)
    Die Forelle
    Johannes Brahms (1833-1897)
    Wiegenlied
    Erik Werba, piano
    Joseph Marx (1882-1964)
    Marienlied – Erinnerung – Lied eines Mädchens – Zigeuner – Sankta Maria
    Richard Strauss (1864-1949)
    Morgen – Die Nacht – Meinem Kinde – Du meines Herzens Krönelein – Ruhe, meine Seele – Allerseelen – Schlagende Herzen
    Erik Werba, piano
    Irmgard Seefried, soprano
    Enregistrements : Vienne, 1943-1952
    1 CD Orfeo C 598 091 B

    Délicieux récital que cette compilation d’enregistrements inédits de Lieder par Irmgard Seefried réalisés à Vienne entre 1943 et 1952. Le programme alterne chefs-d’œuvre et raretés en piochant chez les révérés Brahms, Wolf, Mozart, Schubert et Strauss d’une part, chez les méconnus Cornelius, Kienzl ou Marx d’autre part, lesquels rappellent que le Lied fut un genre extrêmement pratiqué par les compositeurs même obscurs, et que le répertoire compte nombre de trésors oubliés.

    On appréciera d’autant mieux la grâce souveraine avec laquelle la soprano survole tout autant modernisme que classicisme, sa matière vocale pulpeuse et comme illuminée de l’intérieur, son élégance permanente et sa savoureuse palette de couleurs, relayée par Leopold Ludwig, Viktor Graef et Erik Werba, qui chacun à sa manière font la part belle à un jeu délicat et gourmand à souhait.

    On ne boudera pas son plaisir devant ces interprétations qui trouvent le juste équilibre entre narration et pure vocalité par un style jamais complaisant et une diction évocatrice comme en apesanteur dans ce timbre céleste et féminin. L’intelligence de l’artiste justifierait à elle seule sa carrière modèle, mais il y a là aussi un naturel confondant et une plasticité jamais forcée qui donne une juste idée d’un certain angélisme à l’allemande tel qu’on le retrouve dans les célébrations de Noël outre-Rhin.

    Mention spéciale pour l’indescriptible Die Trauernde de Brahms, qu’il faut avoir entendu servi par tant de subtilité frémissante. Exquis et indispensable sous le sapin.



     
    Les trois Grâces



    Ludwig van Beethoven (1770-1827)
    Egmont, ouverture
    Gustav Mahler (1860-1911)
    Symphonie n° 4 en sol majeur
    Irmgard Seefried, soprano
    Wiener Philharmoniker
    direction : Bruno Walter
    Enregistrement : Salzbourg, Festspielhaus, 24 août 1950
    1 CD Orfeo C 818 101 B

    Toujours sous le signe de la grâce, ce concert capté à Salzbourg en 1950 réunissant, après une ouverture d’Egmont vivante et équilibrée, la délicieuse Irmgard Seefried et l’humaniste Bruno Walter dans l’élégante Quatrième Symphonie de l’ami du chef d’orchestre, Gustav Mahler.

    Si les Wiener Philharmoniker ne sont pas toujours impeccables, si le détail de la réalisation laisse à désirer ici ou là, si l’on a connu plus suspendu, plus tendu, plus construit, le travail de Walter reste un modèle de probité, de respect de la partition sans pour autant tomber dans la neutralité ou le décoratif. Assurément, Walter a gardé de son amitié avec le compositeur une compréhension intime de son univers et de ses enjeux, et il sert avec l’engagement et l’honnêteté qu’on lui connaît la partition probablement la plus classique d’un corpus qui en 1950 était encore marginal.

    Lecture lumineuse, engagée, frémissante, à l’agogique maîtrisée et aux climats caractérisés sans effets, que couronne un dernier mouvement auquel Seefried prête un timbre d’un autre monde avec une diction de rêve au service d’une peinture vivante et surnaturelle de la vie céleste. Tout ici respire l’humanité et la mesure, une sérénité mélancolique où l’on décèle des réminiscences de Mozart et Schubert, et l’on trouve peu de réserves face à tant de sobriété et de naturel, tant de bon goût et de ferveur.

    Un témoignage resplendissant de l’art de Bruno Walter, chef d’orchestre et mahlérien d’exception, dont la discrétion méritait bien une réédition aussi remarquable.



     
    Fleurs d’album



    Robert Schumann (1810-1856)
    Davidsbündlertänze, op. 6
    Fantasie en ut majeur, op. 17
    Mitsuko Uchida, piano
    Enregistrement : Snape, Maltings, mai 2010
    2 CD Decca 478 2280

    Rien d’anecdotique dans l’enregistrement de la Fantaisie et des Danses des compagnons de David de Schumann par Mitsuko Uchida dans un coffret comportant en bonus sur un second CD trente minutes d’entretien autour du compositeur et de Chopin (en anglais). Loin d’une rêverie décorative, il fallait bien s’attendre, d’une interprète aussi profonde dans Schubert, Mozart et Beethoven, à un travail gorgé de sens, exaltant la dimension tragique des œuvres passionnées de la jeunesse d’un musicien parmi les plus originaux de son temps.

    À l’image de son corpus de Lieder, Schumann s’inscrit en effet ici dans une esthétique particulière, littéraire, subjective, d’une grande liberté formelle, sur laquelle reviendra d’une manière radicale son ami Brahms. Uchida pour autant ne cède pas à la tentation fantaisiste, improvisée, au fil de la ligne ; la gravité du ton évite soigneusement toute complaisance et revendique la logique interne, non pas architecturale, mais émotionnelle et psychologique.

    Si le piano de Chopin est son confident, celui de Schumann est avec la Japonaise le territoire des divagations de l’artiste, et l’on aperçoit au bout de chaque rythme de danse épuisé, de chaque élan véhément retombé, de chaque formule enthousiaste, de chaque page suspendue ou errante dans une harmonie certes surprenante mais tout sauf extravagante, les confins inhabités de la solitude et du désespoir des dernières œuvres.

    Un témoignage grave et inspiré de l’art de la pianiste à faire parler le sens profond d’une musique pourtant repliée sur une extériorité de façade.



     
    Voyage en Italie



    Hugo Wolf (1860-1903)
    Italienisches Liederbuch
    Christoph Prégardien, ténor
    Julia Kleiter, soprano
    Hilko Dumno, piano
    Enregistrement : Mol, Galaxy Studios, juil. 2009
    1 CD Challenge Classics CC 2378

    Tout reconnu qu’il est aujourd’hui comme un des plus grands compositeurs de Lieder, Hugo Wolf reste relativement rare au disque. L’Italienisches Liederbuch est un peu particulier dans sa production, notamment parce que les traductions de l’italien de Paul Heyse y laissent plus de place à la musique que dans d’autres cycles de poètes majeurs, de sorte que le musicien a pu y recourir à une imagination sonore sinon plus riche du moins plus personnelle qu’ailleurs, en cherchant l’italianità non pas dans la pâte sonore ou l’exotisme des formules, mais dans une certaine concision et un éclairage délibérément méditerranéen.

    Si cet enregistrement n’a pas vraiment de quoi renverser le légendaire tandem Schwarzkopf–Fischer-Dieskau, et que le piano de Gerald Moore reste incontournable dans ce répertoire, on sera cependant séduit par l’engagement toujours passionnant de Christoph Prégardien et le timbre lumineux de Julia Kleiter, relayés par le piano attentif de Hilko Dumno.

    L’occasion de découvrir un cycle essentiel injustement méconnu du public français, comptant quelques-uns des plus beaux bijoux de Wolf, dont plusieurs miniatures de moins d’une minute, avec une palette allant chez les interprètes de la détresse à l’attente, en passant par la contemplation secrète, l’humour, la joie, la description de beautés modestes ou sublimes, le récit d’amours cocasses.

    Entre intériorité et éloquence, le catalogue de Challenge Classics, déjà riche entre autres d’une récente Belle Meunière et d’un Chant du cygne de Prégardien, propose une nouvelle référence de notre temps.



     
    Grand siècle



    John Blow (1649-1708)
    Ode sur la mort de Purcell
    Henry Purcell (1659-1695)
    Odes & Songs
    Carlos Mena & Damien Guillon, contre-ténors
    Ricercar Consort
    direction : Philippe Pierlot
    Enregistrement : Lourmarin, Temple, oct. 2009
    1 CD MIRARE MIR 109

    Merveilleux programme que cet hommage au compositeur de Didon et Énée avec la complicité de Blow dont le Ricercar Consort de Philippe Pierlot a choisi d’enregistrer la superbe Ode sur la mort d’Henry Purcell. La formation avec deux flûtes à bec, théorbe, clavecin et basse de viole est un écrin précieux pour les deux voix de contre-ténor qui servent avec plasticité et sensibilité le génie du musicien, aussi éblouissant dans la plainte que dans l’élégie ou la danse.

    De quoi passer des fêtes de fin d’année dans les ors du Grand siècle, avec un florilège proprement royal d’extraits de diverses œuvres profanes agrémenté de pièces instrumentales. Le tout éclairé à la bougie avec un sens de la volupté et de l’affect absolument passionnant. Les deux voix s’harmonisent parfaitement, avec une délicatesse frémissante et des graves masculins presque italianisants tout à fait bienvenus, et permettent d’apprécier combien cette musique anglaise est à la fois pétrie de tradition française – la morgue, l’emphase, la danse – et de vocalité italienne – la virtuosité, l’accentuation, les voix égales.

    Une très belle réussite d’un ensemble sérieux et sans doute plus discret qu’il ne le mérite.



     
    Mozart sous les sapins



    Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
    Don Giovanni
    Christopher Maltman (Don Giovanni) – Anatoli Kotscherga (Il Commendatore) – Annette Dasch (Donna Anna) – Matthew Polenzani (Don Ottavio) – Dorothea Röschmann (Donna Elvira) – Erwin Schrott (Leporello) – Ekaterina Siurina (Zerlina) – Alex Esposito (Masetto)
    Wiener Staatsopernchor
    préparation : Thomas Lang
    Wiener Philharmoniker
    direction : Bertrand De Billy
    mise en scène : Claus Guth
    décors & costumes : Christian Schmidt
    Ă©clairages : Olaf Winter
    captation : Brian Large
    Enregistrement : Salzbourg, Haus für Mozart, juil. & août 2008
    2 DVD EuroArts Unitel Classica 2072548

    On a écrit dans ces colonnes à peu près tout le bien possible du Don Giovanni de Claus Guth à Salzbourg, et il nous serait difficile de ne pas recommander le DVD incontournable d’un spectacle parmi les plus marquants auxquels nous ayons assisté. Enregistré lors de la création en 2008, il propose donc la première distribution – préférable ne serait-ce que pour la Zerlina de rêve d’Ekaterina Siurina – et la direction passionnante de Bertrand de Billy, construite, dramatique, tendue et vivante.

    Passé les premières minutes où le gros plan semble estomper le mystère, on se laissera séduire par une captation aussi réussie que possible de ce spectacle brumeux, peu éclairé et situé dans une forêt de sapins guère rassurante. On gagnera en précision dans le jeu et l’expression des visages ce qu’on perd en distance onirique, et le DVD s’imposera ainsi non en témoignage mais en complément de l’expérience vécue en salle.

    Redisons l’intelligence et l’imagination de la mise en scène, relayée par des récitatifs très inventifs, la profondeur des personnages, l’habileté à ménager la lettre et l’esprit, l’engagement sans faille de tous les chanteurs, leurs qualités vocales – Siurina –, dramatiques – Maltman, Schrott, Dasch – et musicales – Röschmann –, et surtout la richesse du personnage de Don Giovanni, d’une actualité quasi cinématographique et pourtant tout à fait à la hauteur de l’allégorie.

    Claus Guth et son équipe signent là l’une des grandes interprétations du mythe, respectant à la lettre tant le dramma que le giocoso si difficiles à doser. À connaître absolument !



     
    Mozart sur le divan



    Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
    Così fan tutte
    Miah Persson (Fiordiligi) – Isabel Leonard (Dorabella) – Florian Boesch (Guglielmo) – Topi Lehtipuu (Ferrando) – Patricia Petibon (Despina) – Bo Skovhus (Don Alfonso)
    Wiener Staatsopernchor
    préparation : Thomas Lang
    Wiener Philharmoniker
    direction : Adam Fischer
    mise en scène : Claus Guth
    décors : Christian Schmidt
    costumes : Anna Sofie Tuma
    Ă©clairages : Olaf Winter
    captation : Brian Large
    Enregistrement : Salzbourg, Haus für Mozart, juil. & août 2009
    2 DVD EuroArts Unitel Classica 2072538

    Autre spectacle de référence, et forcément indissociable du précédent, le Così fan tutte du même Claus Guth à Salzbourg l’année suivante (2009). Si l’évidence n’est pas ici la même, le travail scénique pouvant sembler plus alambiqué, moins manifestement fort, plus anecdotique, il n’en reste pas moins précis, inventif et d’une grande intelligence, la même ambiguïté dramma giocoso du livret innervant tout l’opera buffa voulu par Mozart.

    Si la captation nous prive ici, par certains cadrages, d’une partie de la vidéo projetée sur scène, en revanche le climat d’ensemble est bien restitué par des gros plans qui ne font qu’illustrer d’une manière criante la qualité du jeu et de la direction d’acteurs, et l’élégance de la scénographie. Sans le direct de la scène, le plateau semble un peu moins abouti dans l’absolu, en tout cas pas exceptionnel.

    Pourtant les voix sont plutôt avantagées par rapport au direct, même si Miah Persson, plus en voix que Malin Hartelius que nous avions entendue en sauvetage de dernière minute, distille un chant moins exceptionnellement soigné. Topi Lehtipuu semble plus endurant, Bo Skovhus moins usé – quoique très blanc dans Soave sia il vento – et Florian Boesch plus corsé que Johannes Weisser. C’est peut-être Isabel Leonard qui serait la plus désavantagée par la prise de son, y perdant quelques subtilités de timbre. Quant à Patricia Petibon, on imagine aisément que son numéro ne perd pas à la proximité, bien au contraire.

    La direction d’Adam Fischer reste malheureusement un monument de routine, et ne reflète en rien la jeunesse si bien concoctée le metteur en scène et son plateau dans une œuvre qui après tout parle des premières désillusions de la vie. Mais la production reste un modèle du genre et permettra aux curieux de clore la triologie Mozart-Da Ponte de Guth avec le Figaro paru depuis longtemps et abondamment commenté dans ces colonnes.



     

    Thomas COUBRONNE
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