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DOSSIERS 01 mai 2024

Les cadeaux de Noël 2006 d'Altamusica

Voici revenue la période des fêtes, et tout logiquement les cadeaux de Noël Altamusica qui l'accompagnent. Comme chaque année, nos rédacteurs vous proposent leurs sélections cadeaux (CD, DVD ou livres) de fin d'année, avec pour particularité cette fois de vous les présenter chacun à leur tour.
Joyeux Noël à toutes et à tous !

 

Le 20/12/2006

  • Les cadeaux 2006 de Mehdi MAHDAVI
  • Les cadeaux 2006 de Gérard MANNONI
  • Les cadeaux 2006 de Yannick MILLON
  • Les cadeaux 2006 de Laurent VILAREM
  • Les cadeaux 2006 de Thomas COUBRONNE
  • Les cadeaux 2006 de Yutha TEP



  • Les 3 derniers dossiers

  • L'art de la symphonie

  • Un monument de granit

  • Les cadeaux de Noël 2013 d'Altamusica

    [ Tous les dossiers ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)


  • L'hommage à la Maréchale



    Elisabeth Schwarzkopf 1915-2006
    Coffret hommage

    5CD EMI Classics 3 80273 2

    EMI publie à l'occasion de la disparition d'Elisabeth Schwarzkopf un coffret de 5 CD consacré à des enregistrements retraçant diverses facettes de son art et de sa carrière. Wolf bien sûr, auquel le couple Schwarzkopf-Legge vouait une admiration sans borne, et qu'ils ont plus qu'aucun autre artiste contribué à imposer au répertoire ; Strauss, Schubert, Schumann, et les grands rôles mozartiens ; mais aussi quelques enregistrements plus rares dans la discographie très étudiée de la soprano, tels cette Liù, ces Lieder de Gieseking et des mélodies plus légères, de Plaisir d'amour à des chansons populaires suisses hautes en couleurs.

    L'occasion de (re)faire le point sur le legs d'une immense musicienne, perfectionniste et intransigeante avec soi-même comme on ne l'est plus. De la diseuse caméléon de Wolf, à l'Erlkönig le plus grimaçant de la discographie, en passant par un Nußbaum des plus rêveurs, chaque inflexion est ici au service du sens, du mot, de la phrase musicale, du climat. Peignant avec mille couleurs le moindre tableau des Lieder, la voix se fait d'airain ou de velours selon que Rosalinde danse la Czardas ou que la Comtesse est submergée par un accès de mélancolie.

    Toujours – et surtout dans Strauss – la mozartienne reparaît dans le soin de la ligne, le legato souverain, l'émission fine et colorée sans relâche. Les Quatre derniers Lieder sont ici ceux de 1956 avec Karajan, alternative intéressante à la version de référence gravée avec Szell. Les Bach ne sont pas un modèle de style, époque oblige, mais force est de leur reconnaître une grande force émotionnelle, et comment attendre autre chose d'une musicienne qui jusque dans ses dernières masterclasses prévenait ses élèves contre l'ordinaire ?



     
    Mélancolie douce



    Robert Schumann (1810-1856)
    Les trois quatuors op. 41
    Quatuor Kuijken

    1CD Arcana A 326

    Un peu en marge de la réappropriation du répertoire romantique par les « baroqueux Â», le travail des Kuijken, qui avaient déjà enregistré notamment un disque consacré aux sonates de Debussy, semblera d'une grande simplicité dans cet opus 41 de Schumann interprété par le quatuor familial. Pas ici d'effets, de vibrato garanti « d'origine contrôlée Â», de cordes en boyau juste pour faire comme à l'époque : seulement la sobriété et la probité d'une approche sincère, jamais affectée, d'une mélancolie subtile et ambiguë, à l'image de ces trois quatuors dédiés à Mendelssohn, dont ils s'éloignent pourtant assez vite, notamment dans le plus imposant du cycle, le troisième.

    Travail chambriste tout en subtilité, certes très aéré, mais sans les contrastes sauvages ou l'agogique extrême qu'impriment trop souvent à l'ensemble du répertoire, toutes époques confondues, les interprètes venus de la musique ancienne, les Kuijken sont ici plus attentifs à la fluidité quelque peu équivoque de ces climats rêveurs dont Schumann a le secret, berceuses innocentes, regrets doux-amers savourés comme la moelle de l'exaltation romantique, paysages intérieurs où les couleurs du crépuscule ne sont jamais très loin.

    Produit par le regretté Michel Bernstein, le CD bénéficie en outre d'un packaging dépouillé à contre-courant de produits plus tape-à-l'œil en ces temps où le marketing est roi, comme si vraiment il ne s'agissait pas de balayer la tradition pour faire du neuf, mais simplement d'interroger ces partitions dans leur modernité intrinsèque, avec ferveur et honnêteté. Une approche à notre sens exemplaire et un résultat très abouti, d'une sonorité très authentique, d'une grande intelligence de ce grand sourire au bord des larmes qu'abrite toujours la musique de Schumann, sans jamais rien de décoratif ou d'anecdotique.



     
    Grande somme à petit prix



    Johannes Brahms (1833-1897)
    Lieder
    Dietrich Fischer-Dieskau, baryton
    Gerald Moore, piano
    Wolfgang Sawallisch, piano
    Daniel Barenboim, piano
    Sviatoslav Richter, piano

    6CD Brilliant Classics 92891

    Ce coffret regroupe l'essentiel des Lieder de Brahms servis par l'incontournable Dietrich Fischer-Dieskau, accompagné par Gerald Moore, Wolfgang Sawallisch, Daniel Barenboim ou Sviatoslav Richter – excusez du peu ! On pourra ergoter sur l'opportunité d'abandonner un certain nombre de Lieder sur le bord de la route, et de ne pas publier une intégrale pure et dure, ou sur le visuel d'une sobriété déconcertante qui renferme d'ailleurs les seuls textes allemands. Mais cette somme de 164 Lieder enregistrés entre 1964 et 1974 comprend bien assez de trésors pour mériter qu'on en souligne la réédition. Il y a peu à dire sur DFD, égal à lui-même et à son talent toujours parfaitement idoine dans ce répertoire.

    Que l'on songe donc simplement à ce que le grand producteur que fut Walter Legge pensait du baryton et du compositeur : il critiquait chez le premier une déclamation parfois un peu trop prussienne et martelée, chez le second un goût littéraire discutable très centré sur le Volkslied et un petit côté germanique, pas viennois du tout. Il nous semble que ces réserves, justifiables au demeurant, trouvent dans cette rencontre une convergence et une adéquation qui font de Fischer-Dieskau, en dépit d'une voix beaucoup plus claire que ce que l'on entend en général dans Brahms – par exemple dans les Quatre chants sérieux – un interprète idéalement incarné.

    Loin de l'adolescence qu'il sait déployer dans Schubert, il substitue à une ampleur et une couleur grave qu'il n'a pas une articulation vigoureuse et des accents caméléons avec un à-propos admirable. Les pianistes sont quant à eux parmi les plus grands spécialistes de l'accompagnement de ce répertoire, et le coffret constitue une référence tout à fait à la hauteur de l'intégrale CPO en 8 CD avec Juliane Banse, Andreas Schmidt et Helmut Deutsch.



     
    Luxe, calme et volupté



    Maurice Ravel (1875-1937)
    Shéhérazade
    Cinq mélodies populaires grecques
    Deux mélodies hébraïques
    Chants populaires (*)
    Claude Debussy (1862-1918)
    Trois chansons de Bilitis (*)
    Fêtes galantes (premier recueil) (*)
    Noël des enfants qui n'ont plus de maisons (*)
    Récit et air de Lia (extrait de l'Enfant prodigue)
    Henri Duparc (1848-1933)
    L'Invitation au voyage
    Phidylé
    Victoria de los Angeles, soprano
    Gonzalo Soriano, piano (*)
    Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire
    direction : Georges Prêtre

    1CD EMI Classics GROC 2 45821 2

    Quel bonheur de redécouvrir l'art serein et lumineux de Victoria de los Angeles dans un choix de mélodies taillé sur mesure ! Aux pages sensuelles et vénéneuses de Shéhérazade ou de Bilitis, elle apporte son innocence trouble et sa diction limpide, avec un chant angélique qui exhale toutes les ambiguïtés de ces pages équivoques mieux qu'aucun artifice. Enfantin, le Noël des enfants qui n'ont plus de maisons, mais avec la douleur blanche de l'enfant victime de l'injustice ; naïves et pittoresques les mélodies de Ravel, avec une fraîcheur délicieuse et dépourvue d'effets, tel cet air de Lia, improbable jeune première à la Massenet asphyxiée sans les effluves des grands balancements de triolets de Debussy.

    Des Duparc soigneusement sertis dans un écrin de délicatesse, dorés à l'or fin d'une voix toujours douce, partout rayonnante, et le premier recueil des Fêtes galantes encore enveloppé d'une sobriété à couper le souffle où l'artiste se fait le miroir de la musique et de ce dont l'auditeur la peuple. Des accompagnements très français – les vents – achèvent de faire de cet enregistrement un véritable trésor de bon goût et un hommage fin à une immense artiste disparue au tout début de l'année 2005.



     
    Caravagisme



    Purcell Fantazias
    Henry Purcell (1659-1695)
    Musique pour violes
    Ricercar Consort
    direction : Philippe Pierlot

    1CD Mirare MIR 012

    Ce très beau programme de musique anglaise est l'occasion de se plonger dans l'univers très particulier du consort de violes, ses amertumes, ses soupirs, l'espèce de mélancolie patinée que la fin de la Renaissance et le premier baroque ont répandue sur un instrument délicat entre tous, et dont les compositeurs ont très tôt apprivoisé les ombres fugaces et le timbre à fleur de corde, pour en tirer une musique d'un mystère rare. Ressuscité auprès du grand public notamment par le film Tous les matins du monde, le répertoire pour viole a depuis lors gagné ses lettres de noblesse, et fait partie, avec les Ténèbres ou les toiles de Georges de La Tour, de cet imaginaire de l'art de vivre au XVIIe siècle, qui parle avec nostalgie au coeur de maint désillusionné du positivisme de notre société.

    Fidèle à son talent, Purcell déploie dans ses compositions allant de trois à sept violes, ici augmentées de pièces avec deux violons et harpe, une maîtrise des ressources de l'écriture, mais aussi une inspiration poétique tout à fait confondantes. Musique intimiste, méditative, qui n'est pas sans rappeler le rôle de confident du compositeur que les historiens de la musique ont souvent attribué au quatuor à cordes des compositeurs romantiques, ces pages sont interprétées avec la sonorité très douce du Ricercar Consort de Philippe Pierlot, dans une intonation très pure – quelques finales d'une consonance à donner le frisson – et avec le juste alanguissement, la respiration naturelle de ces pages caravagesques. À écouter absolument dans le noir au coin du feu.



     
    L'art de La Stupenda



    Joan Sutherland, the voice of the century
    Gounod, Verdi, Delibes, Bizet, Donizetti, Bellini, Offenbach, Heuberger, Johann Strauss II, Massenet, Rossini, Lehár, Puccini.

    2CD Decca édition limitée 475 7981

    Très beau cadeau pour les inconditionnels de La Stupenda que ce coffret de 2 CD consacré aux riches heures de la carrière de Dame Joan Sutherland. Dans un habillage rétro détaillant tous les enregistrements de la diva chez Decca avec leurs couvertures originales, présentant des photographies sur scène, à la ville, en compagnie d'éminents collègues, cette anthologie propose un voyage à travers les rôles marquants qu'aborda cette colorature caméléon, de Juliette à Sémiramis, de la Traviata à Turandot, en passant par Olympia et Marguerite, sans oublier Norma ou l'air des clochettes de Lakmé.

    Repérée par Walter Legge, qui ne put s'attacher ses services chez EMI que pour Donna Anna avec Giulini par crainte que Callas n'en prenne ombrage, elle fut l'une des premières à faire une immense carrière discographique, au sein de l'écurie rivale Decca, et souvent sous la baguette de son mari Richard Bonynge. Les grandes possibilités de sa voix et la couleur caractéristique de son timbre, onctueux pour une colorature, lui valurent très vite un immense succès et les faveurs du public et de la presse.

    Elle est restée pour beaucoup une des plus grandes interprètes du bel canto et une amoureuse des répertoires abandonnés, tels ces opéras délaissés de Rossini, ou cette improbable Alcina qui malheureusement ne figure pas sur le disque, qui reste pourtant un moyen idéal de redécouvrir une des voix les plus étonnantes du siècle dernier à l'occasion de son 80e anniversaire.



     
    Noël au soleil



    Los Impossibles
    The King's Singers
    Béatrice Mayo Felip, chant
    Patricio Hidalgo, chant
    Pepe Habichuela, guitare flamenca
    L'Arpeggiata
    direction : Christina Pluhar

    1CD (+ 1DVD Rencontres improbables) Naïve V 5055

    Pour s'évader de notre froide Europe, et pour les mélomanes en mal d'exotisme, le dernier disque de Christina Pluhar à la tête de l'Arpeggiata présente un programme original construit autour d'une romanesca intitulée Los Impossibles, trouvée dans un recueil mexicain du début du XVIIIe siècle et encore présente dans la tradition populaire du pays. De là une incursion dans la musique baroque ou folklorique de l'Amérique latine en regard avec Venise, le Portugal ou l'Espagne. Les pièces très variées sont servies par une jubilation et une coloration admirables qui combleront les amoureux d'archaïsme et de sonorités râpeuses autant que des plasticités les plus soignées que l'on entend régulièrement dans les ensembles de musique ancienne.

    Dépaysant sans jamais donner dans le cross-over, plein d'un enthousiasme rare et très bien conçu, le programme constitue une alternative fauve, d'une spiritualité primitive et néanmoins mélancolique aux inévitables noëls avec neige et sapins. La participation des King's Singers et un DVD bonus présentant le projet et des extraits de séances de travail complètent agréablement l'intérêt d'un enregistrement original et passionné. De quoi se réchauffer dans les journées courtes de l'hiver, sans pour autant déroger à la tradition d'une musique simple et habitée, loin des fêtes commerciales de fin d'année.



     

    Thomas COUBRONNE
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