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DOSSIERS 23 avril 2024

Les cadeaux de Noël 2008 d'Altamusica

Noël aurait tendance à devenir chaque année un peu plus un casse-tête pour combler vos amis mélomanes de plus en plus avertis ? À la veille des fêtes, les rédacteurs d'Altamusica vous proposent de nouveau un coup de pouce, avec une large sélection de CD, DVD et livres musicaux pour tous les goûts !
Joyeux Noël à toutes et à tous !

 

Le 18/12/2008
Propos recueillis par La rédaction
 
  • Les cadeaux 2008 de Mehdi MAHDAVI
  • Les cadeaux 2008 de GĂ©rard MANNONI
  • Les cadeaux 2008 de Nicole DUAULT
  • Les cadeaux 2008 de Laurent VILAREM
  • Les cadeaux 2008 de Thomas COUBRONNE
  • Les cadeaux 2008 de Yannick MILLON



  • Les 3 derniers dossiers

  • L'art de la symphonie

  • Un monument de granit

  • Les cadeaux de NoĂ«l 2013 d'Altamusica

    [ Tous les dossiers ]
     
      (ex: Harnoncourt, Opéra)


  • Couleurs de la prĂ©sence divine



    Olivier Messiaen (1908-1992)
    Trois petites liturgies de la présence divine
    Roger Muraro, piano
    Valérie Hartmann-Claverie, ondes Martenot
    Maîtrise de Radio France
    direction : Morgan Jourdain
    Couleurs de la cité céleste
    Catherine Cournot, piano
    Hymne
    Orchestre philharmonique de Radio France
    direction : Myung-Whun Chung

    CD Deutsche Grammophon 477 7944
    Enregistrement : 2008

    Centenaire Messiaen oblige, saluons l’enregistrement que lui consacre Myung-Whun Chung à la tête du Philharmonique de Radio France. En dépit d’une certaine nonchalance assez symptomatique – on pourra se reporter d’ici quelques jours dans ces colonnes à la discographie comparée de la Turangalîla concoctée par la rédaction d’Altamusica – le Coréen, qui fut l’ami du compositeur, nous semble très à l’aise dans le ravissement des Petites Liturgies servies ici par une admirable Maîtrise de Radio France et les solistes inspirés déjà réunis dans notre version de référence de ladite discographie comparée – suspense ! –, Roger Muraro et Valérie Hartmann-Claverie.

    Sans jamais jouer la monumentalité ou les ruptures accusées, Chung privilégie toujours la lisibilité du continuum dans une pâte orchestrale limpide et très française, une matière rythmique aérée et un temps en apesanteur.

    En complément, les Couleurs de la cité céleste exhibent les riches sonorités de percussions à la manière du Gamelan, et les mixtures de cuivres d’un orchestre capté à son meilleur niveau, tandis que Hymne exalte le lyrisme chatoyant et contemplatif des divisions lumineuses des cordes, entre splendeur et recueillement.



     
    Péché de maturité



    Franz Schubert (1797-1828)
    Die schöne Müllerin
    Christoph Prégardien, ténor
    Michael Gees, piano

    CD Challenge Classics CC 72292
    Enregistrement : 2007

    Depuis ses enregistrements DHM avec Andreas Staier, Christoph Prégardien fait figure d’incontournable dans le répertoire du Lied, que sa déclamation limpide et l’élégance de sa demi-teinte servent avec un goût irréprochable. On peut cependant regretter qu’il ne se soit pas livré à un projet discographique plus exhaustif, et qu’il n’ait livré que des interprétations éparpillées, avec des pianistes – et des types de pianos – différents.

    Voici donc, parallèlement à la sortie d’un Schwanengesang avec Staier sur copie de Graf, un récent enregistrement ambigu sur ce point, dont on ne sait très bien s’il doit séduire les auditeurs réfractaires aux couleurs extravagantes du pianoforte ou les amateurs de diminutions baroques, car, s’il rassemble une fois de plus le tandem Prégardien-Gees, il relit la Belle Meunière des débuts à l’aune de l’ornementation en usage à l’époque.

    N’entrons pas dans la polémique, et prions l’auditeur même récalcitrant de ne pas trépigner sur son fauteuil à la première vocalise infidèle à la partition, mais d’entendre la qualité de la construction dramatique du cycle, la finesse du verbe, et la maturité qui, dans l’enregistrement avec Staier, n’affleurait qu’à peine à travers une jeunesse et une fraîcheur il est vrai infiniment préférable à notre sens.

    N’importe, le péché qui consiste à céder aux sirènes de la nouveauté facile au moment de la plus grande maturité nous semble opérer avec un charme inattendu, et l’intérêt du disque vient sans doute plus de ce paradigme que de la seule recherche de l’originalité.



     
    Salomé apaisée



    Richard Strauss (1864-1949)
    Salome
    Nadja Michael (Salome)
    Peter Bronder (Herodes)
    Iris Vermillion (Herodias)
    Falk Struckmann (Jochanaan)
    Matthias Klink (Narraboth)
    Natela Nicoli (Page der Herodias)
    Orchestre de la Scala
    direction : Daniel Harding
    mise en scène : Luc Bondy
    décors : Erich Wonder
    costumes : Susanne Raschig
    Ă©clairages : Alexander Koppelmann
    chorégraphie : Lucinda Childs

    DVD TDK DVWW-OPSALOME
    Enregistrement : 2007

    Pour qui connaît le DVD de la même production de Luc Bondy à Covent Garden en 1997 (Decca 074 105-9), l’esprit de cette reprise paraîtra sans doute bien différent : loin de l’étrangeté obscène et violente de la famille rapace et autiste du trio Malfitano-Riegel-Silja, on s’installe ici dans une ambiguïté beaucoup plus traditionnelle, qui renonce à l’impact et à la barbarie hiératique d’un spectacle alors brutal et tragique au sens grec du terme, au profit d’un psychologisme qui laisse en revanche plus de place au chant et à la musique.

    Qui se souvient des aboiements de Riegel appréciera le moelleux relatif de Peter Bronder, qui a subi les feulements de harpie d’une Silja en déconfiture – c’est Hanna Schwarz qui chantait à la création à Salzbourg – accueillera avec joie la voix charnue d’Iris Vermillion ; surtout, les contorsions vocales de la pile électrique Malfitano, charpentée comme une déesse primitive au service de sa névrose, font place à l’instrument infiniment plus ductile de Nadja Michael, aigus incendiaires, féminité du timbre, élégance sur scène et dans la danse. Seul Terfel tirait mieux son épingle du jeu que le Iokanaan gueulard et sans une once de finesse de Falk Struckmann.

    La direction de Harding est un modèle de vie et de fulgurance de la matière, scintillante et ciselée – une Danse des sept voiles d’anthologie –, à la tête d’un Orchestre de la Scala aux couleurs très sensuelles. Un spectacle à l’évidence moins génial qu’à l’origine, mais plus consensuel, qui reste une très bonne Salomé en DVD, à la hauteur musicale de ses aspirations scéniques.



     
    Divo assoluto



    Juan Diego FlĂłrez
    Bel canto spectacular
    Donizetti, Bellini, Rossini
    Juan Diego Flórez, ténor
    Orquestra de la Comunitat Valenciana
    direction : Daniel Oren

    CD Decca 478 0314
    Enregistrement : 2007

    Au firmament des gloires du disque brillent peu d’astres aussi véritablement resplendissants que Juan Diego Flórez, qui, loin des étoiles surfaites programmées par certains labels à grand renfort de communication, réunit tout ensemble une technique impeccable, une clarté de timbre et d’élocution rares, et un style éblouissant.

    Voilà bien le digne héritier d’Alfredo Kraus dont, sans aller jusqu’à se réclamer, le ténor péruvien cite volontiers en exemple la longévité et la santé vocales. Pas un mot qui passe à la trappe, pas une colorature inintelligible, pas un écart d’intonation, et une égalité de registres invraisemblable, voilà de quoi rappeler aux aficionados des acrobaties vocales la tête en bas que dans l’univers de connaisseurs qu’est – ou devrait être – le bel canto, la qualité passe avant le cirque.

    En dépit d’une direction un peu courte et d’un orchestre effacé, ce programme pyrotechnique remet donc les pendules à l’heure, en exaltant la splendeur vocale et le raffinement de l’expression comme vecteur de théâtralité, aux dépens de guest stars pas toujours à la hauteur – il est jusqu’au grand Plácido Domingo d’être quelque peu éclipsé par le naturel insolent et l’art souverain de Flórez. Une leçon de talent et de bon goût.



     
    La fuite du temps



    Gabriel Pierné (1863-1937)
    Sophie Arnould
    Sophie Marin-Degor (Sophie Arnould)
    Jean-SĂ©bastien Bou (Dorval)
    Doris Lamprecht (Babet)
    Ballet de cour, six airs Ă  danser
    Orchestre philharmonique du Luxembourg
    direction : Nicolas Chalvin

    CD Timpani 1C1124
    Enregistrement : 2007

    Excellente initiative que cette parution de Sophie Arnould de Gabriel Pierné, œuvre méconnue et cependant d’une grande originalité, à mi-chemin entre l’Heure espagnole et Capriccio. Cet épisode imaginaire de la vie de la cantatrice Magdeleine Arnould – à qui l’on doit en particulier la création du rôle-titre d’Iphigénie en Aulide de Gluck – retirée au prieuré de Luzarches après la Révolution et recevant la visite inopinée de son premier amour, qui n’est pas sans rappeler la mélancolie de la Maréchale du Rosenkavalier, inspira à Pierné une musique extrêmement fluide et proche du texte de Gabriel Nigond.

    Chacun à sa manière, et dans un français sinon impeccable du moins presque toujours intelligible, en dépit d’une certaine préciosité de la poésie, les trois protagonistes jouent parfaitement le jeu de la nostalgie douce face à la fuite des ans, avec humour et tendresse, dans le décor changeant et évocateur campé par Nicolas Chalvin à la tête de l’Orchestre philharmonique du Luxembourg : Sophie Marin-Degor avec une belle ardeur et quelques coquetteries bienvenues, Jean-Sébastien Bou avec un brin de théâtralité, Doris Lamprecht avec son habituelle truculence. Un petit bijou à savourer dans une alcôve au coin du feu.



     
    Hommage à la modernité



    Pierre Boulez
    Claude Debussy (1862-1918)
    FĂŞtes (extrait des Nocturnes)
    Jeux
    New Philharmonia Orchestra
    Images pour orchestre
    Arnold Schoenberg (1874-1951)
    Musique d’accompagnement pour une scène de film, op. 34
    Igor Stravinski (1882-1971)
    Le Sacre du printemps
    BBC Symphony Orchestra
    direction : Pierre Boulez

    DVD Classic Archive Medici Arts 3085238
    Enregistrements : 1968, 1974, 1997

    Malgré une navigation et un découpage comme toujours éminemment sommaires chez Classic Archive– Iberia et le Sacre chacun en une seule plage –, ce DVD balayant des interprétations de Boulez dans son répertoire de prédilection – la musique française avec Debussy, la Seconde École de Vienne avec Schoenberg, Stravinski – étalées sur une trentaine d’années récapitule bien les aspects essentiels de son travail de chef d’orchestre : clarté et sobriété du geste au service de l’intelligibilité de la partition, goût pour les œuvres novatrices et intellectuelles.

    La bande la plus ancienne, où l’on ne s’étonnera pas de voir à la tête du New Philharmonia le chef arborer des lunettes noires, à cause d’un zona facial qui lui rendait pénibles les projecteurs, présente donc, outre Fêtes, le rare poème dansé Jeux, partition hardie, créée deux semaines avant le Sacre aux Ballets russes, dont Boulez reste l’un des plus grands promoteurs.

    Debussy toujours, à la tête de la BBC, avec les Images, puis le rare opus 34 de Schoenberg, accompagnement pour une imaginaire scène de cinéma – le film ayant lieu derrière le dos de Boulez où deux jeunes gens du public s’ébaudissent manifestement beaucoup en se coiffant d’un gobelet en plastique, et enfin un Sacre du printemps plus récent (1997), plus acéré que l’enregistrement de la même époque avec Cleveland (DG).

    Une belle somme qui retrace fidèlement la carrière d’un musicien du XXe siècle incontournable.



     
    Konditorei



    Johann Strauss II (1825-1899)
    Wiener Blut
    Elisabeth Schwarzkopf (Gabriele)
    Nicolai Gedda (Balduin Comte Zedlau)
    Karl Dönch (Prince Ypsheim-Gindelbach)
    Karel Stepanek (Comte Bitowski)
    Erika Köth (Demoiselle Franziska Cagliari)
    Alois Pernenstorfer (Kagler)
    Emmy Loose (Pepi Pleininger)
    Erich Kunz (Josef)
    Philharmonia Orchestra and Chorus
    direction : Otto Ackermann

    CD Naxos Great Operetta Recordings 8.111257
    Enregistrement : mai 1954

    Tout petit prix et évidence musicale absolue pour ce Wiener Blut, et plus généralement pour toute la série d’opérettes viennoises publiées chez Naxos avec le Philharmonia sous la direction d’Ackermann. On ne trouvera pas plus idiomatique, plus fin, plus léger, plus évident, bref plus achevé que ces gravures bénéficiant de l’infini professionnalisme de Legge et de distributions idéales.

    Qui n’a jamais entendu le duo emblématique de Schwarzkopf et Gedda ne sait pas ce qu’est la grâce de la valse viennoise, mêlée de nostalgie, de Schlagobers, avec quelque chose de Mozart qui sans se prendre au sérieux atteint pourtant à une forme d’absolu.

    Ici mélancolique à souhait, là d’une élégance forçant le respect, plus loin follement espiègle et enlevée, la direction d’Ackermann est un pur modèle de goût et d’imagination, tout comme Kunz, délice d’humour, ou encore Loose et Köth, merveilleuses de finesse d’émission, et le tout se déguste aussi naturellement que le permet la limpidité absolue du texte – à condition de maîtriser le patois de la capitale autrichienne.

    Une gourmandise à savourer sans aucune modération, même si, comme après toute fête qui se respecte, le retour au quotidien promet d’être morose.



     
    Pariser Blut



    Jacques Offenbach (1819-1880)
    La Vie parisienne
    Jean-SĂ©bastien Bou (Raoul de Gardefeu)
    Marc Callahan (Bobinet)
    Maria Riccarda Wesseling (MĂ©talla)
    Laurent Naouri (le Baron de Gondremark)
    Michelle Canniccioni (la Barone)
    Marie Devellereau (Gabrielle)
    Jean-Paul Fouchécourt (Frick)
    Jesus Garcia (le Brésilien)
    Christophe Mortagne (Prosper)
    Brigitte Hool (Pauline)
    Jean-Louis Meunier (Urbain)
    Chœur et Orchestre de l’Opéra de Lyon
    direction : SĂ©bastien Rouland
    mise en scène : Laurent Pelly
    adaptation des dialogues : Agathe MĂ©linand
    décors : Chantal Thomas
    éclairages : Joël Adam
    préparation des chœurs : Alan Woodbridge

    DVD Virgin Classics 50999 5193019 6
    Enregistrement : décembre 2007

    Opérette encore, en France cette fois, avec la Vie parisienne captée à l’Opéra de Lyon pendant la période des fêtes de l’an dernier. Autre temps, autre style, avec un Laurent Pelly toujours à l’aise avec la dérision, les pantomimes désopilantes – tout y passe, les éboueurs, la police, la SNCF – et les chorégraphies de groupe. Paris l’inspire, bien sûr, et maint clin d’œil fera sourire les habitués de la capitale.

    L’énergie du plateau est tout au service de la mise en scène, et les performances parfois discutables des chanteurs – qui sans médium, qui dans un français exotique, qui avec un instrument empâté – sont rachetées par un engagement total et un beau tonus.

    Il faut voir Naouri ici absolument grotesque plus que l’écouter, oublier le numéro alla Dessay de Marie Devellereau et l’apprécier pour ce qu’elle est, accepter l’accent finalement charmant de Marc Callahan, profiter de la spontanéité de Jean-Sébastien Bou, du naturel merveilleux de Fouchécourt, des aigus de Jesus Garcia qui n’a pas grand-chose d’autre, et ne pas trop s’attarder ni sur les autres dames ni sur la direction agitée de Sébastien Rouland : l’œuvre invite à l’amusement et à la détente, et sans pour autant parvenir à la drôlerie si bien trouvée du mémorable Orphée aux enfers des débuts du tandem Pelly-Minkowski, l’humour est assurément au rendez-vous.



     

  • Les cadeaux 2008 de Mehdi MAHDAVI
  • Les cadeaux 2008 de GĂ©rard MANNONI
  • Les cadeaux 2008 de Nicole DUAULT
  • Les cadeaux 2008 de Laurent VILAREM
  • Les cadeaux 2008 de Thomas COUBRONNE
  • Les cadeaux 2008 de Yannick MILLON
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