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ENTRETIENS 02 mai 2024

Jean-Claude Casadesus dirige à l’Olympia

Le temple des variétés, l’Olympia, résonne cette fin de semaine d’accords classiques, dans la cadre du premier Festival Radio Classique. Le but ? Séduire un public qui ne va pas d’habitude dans des salles sacralisées. Jean-Claude Casadesus, qui dans sa région ne cesse de rapprocher la musique d’un public populaire, est le premier à applaudir cette manifestation.
 

Le 10/06/2009
Propos recueillis par Nicole DUAULT
 



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  • L’Olympia, c’est curieux pour un chef d’orchestre…

    Dans le Nord, mon orchestre et moi avons visité plus de deux cents villes où la musique symphonique n’avait pas pénétré. Nous avons 200 000 auditeurs et 5 000 abonnés. 20% de ceux-ci ont connu l’orchestre quand ils avaient huit ans. Au premier concert que j‘ai donné à Lille en 1975, il y avait 57 musiciens sur scène et 51 auditeurs dans la salle !

    Le premier objectif, comme au Festival de Radio Classique, est d’apporter une qualité irréprochable et de permette à la musique d’aller dans le quotidien des gens comme une source de vie et une nécessité : tout le monde uni dans l’émotion partagée.

     

    Vous avez joué jadis à l’Olympia.

    Il y a de longues années, j’étais percussionniste et j’ai abordé tous les styles de musiques. J’ai été timbalier solo aux Concerts Colonne, soliste au Domaine musical de Pierre Boulez, j’ai travaillé avec Quincy Jones et Michel Legrand. J’ai également accompagné des artistes de variétés comme Brel, Aznavour, Bécaud à l’Olympia. Il n’y a pas de petite musique. Il n’y a que de petites façons de la faire.

     

    Radio Classique diffuse non pas des œuvres en entier mais des fragments. Le Festival est calqué sur ce modèle. N’est-ce pas une hérésie ?

    Personnellement, je préfère entendre une œuvre telle qu’elle a été conçue d’un bout à l’autre. J’aimerais entendre la Tétralogie de Wagner en son entier, mais c’est seize heures d’écoute ! Donc pourquoi ne pas permettre à des gens d’aborder certaines musiques par séquences ?

    C’est l’époque qui veut cela. On est dans une période de zapping. Il faut en tirer les avantages et essayer d’ouvrir des pistes d’écoute à des gens qui n’auraient pas le désir ou le courage de se lancer dans une œuvre d’une heure. Ce qui est important, c’est de capter la sensibilité des auditeurs.

     

    Quels moments de musique proposez-vous ?

    Je veux permettre de rêver pendant une heure et demie avec des notes d’émotion de différentes couleurs en écoutant des histoires. Beethoven parce que c’est le grand patron. Mahler fait partie de mon panthéon, il est le compositeur de l’affect et de la nostalgie. L’Arlésienne parce que Bizet est un compositeur solaire. L’idée est de donner envie aux auditeurs d’aller plus loin.

     

    Pourquoi venez-vous au festival avec l’Orchestre de Paris et non le vôtre ?

    J’ai en même temps à Lille les 12, 13 et 14 juin mon festival de piano, cette année autour de Chopin. En trois jours, nous accueillons environ 30 000 personnes. Ce festival est la suite du Festival Robert Casadesus.

     

    La famille Casadesus, c’est une véritable dynastie artistique.

    Ma mère, Gisèle Casadesus, était à la Comédie-Française. Elle fête ses 95 ans ce dimanche. Elle a en projet deux films, l’un avec Claude Lelouch, l’autre avec Jean Becker. Elle vient d’en tourner deux autres et voilà quelques mois, elle me disait : « C’est calme en ce moment ! Â». Elle est notre socle.

    Ma sœur Martine Pascal est aussi actrice, mon autre sœur Béatrice, professeur aux Beaux-Arts, est peintre. Mon frère Dominique est compositeur et percussionniste. Ma fille aînée Caroline est mariée à Didier Lockwood, musicien de jazz. Ils participent avec leurs enfants David et Thomas à un spectacle Le Jazz et la diva, qui, après la Gaîté Montparnasse, part en tournée.

    Mon fils Sébastien est un cinéaste-photographe impliqué dans la défense de la planète. Avec son livre Antarctica, il a été élu aux États-Unis photographe de l’année. Mon dernier fils, Olivier, s’est illustré dans la série télévisée Hélène et les garçons. Il est aussi batteur de jazz. Voilà pour la famille immédiate qui habite Montmartre et se retrouve dans notre havre de paix de l’Île de Ré.




    À voir :
    Festival Radio classique, les 13 et 14 juin à l’Olympia

     

    Le 10/06/2009
    Nicole DUAULT


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