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ENTRETIENS 19 avril 2024

Georges Prêtre, de retour dans la sphère lyrique

Avec ce grand retour en fosse pour Cavalleria Rusticana de Mascagni et de Pagliacci de Leoncavallo aux Chorégies d’Orange, Georges Prêtre s’est laissé de nouveau contaminer par le virus lyrique. Viennois d’adoption, le doyen des chefs français, dont l’agenda est toujours aussi convoité, n’exclut pas totalement un retour à l’Opéra de Paris.
 

Le 04/08/2009
Propos recueillis par Nicole DUAULT
 



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  • Vous vous Ă©tiez jurĂ© de ne plus diriger d’opĂ©ra ?

    Je suis venu trois fois à Orange, une fois pour la Damnation de Faust, une autre pour diriger un concert et la troisième pour Aïda. J’aime beaucoup l’atmosphère des Chorégies et, à chaque fois, c’était avec l’Orchestre national de France. Aujourd’hui je suis de nouveau à la tête du National, avec lequel j’ai enregistré ces œuvres voilà trente ans. De plus, Alagna m’a convaincu de diriger un opéra avec lui et enfin, énième raison, la mairie d’Orange a baptisé un parvis de mon nom… et je suis obligé de passer pour entrer au Théâtre antique par le Parvis Georges Prêtre !

     

    C’est une exception. Pourquoi ne dirigez-vous plus d’opéras ?

    Cela me fait rester trop longtemps, compte tenu des répétitions, à l’hôtel. À une certaine période de ma vie, je suis resté à l’hôtel six mois avec ma femme sans rentrer à la maison. J’ai dirigé Manon Lescaut à la Scala de Milan, j’ai enchaîné une production de Faust à Munich, suivie à Covent Garden pour les Contes d’Hoffmann. C’est à chaque fois deux mois de séjour. Je ne peux plus faire cela. J’aime maintenant surtout me consacrer aux concerts. Et puis je suis embrigadé à Vienne. Mais j’aime toujours autant les voix et l’art lyrique.

     

    Que représentent pour vous ces deux opéras de Mascagni et Leoncavallo ?

    L’orchestration des deux est superbe et ils sont bien écrits pour les voix. Ils sont très différents l’un de l’autre. Le thème, c’est la jalousie. Mais pas de la même manière. Le thème de Cavalleria, c’est la jalousie provinciale, campagnarde avec une vie rude. Paillasse est une comédie de l’amour. Ce n’est pas la même atmosphère. Les deux compositeurs sont géniaux.

     

    Que pensez-vous de cette production d’Orange ?

    Le metteur en scène Jean-Claude Auvray a fait une réalisation classique. Il n’est pas de ceux qui s’imaginent que l’œuvre, c’est eux et se font briller bien plus que l’ouvrage.

     

    Qu’aimez-vous à Orange ?

    Le lieu et le public. C’est un public différent de celui de l’opéra. C’est un public de fête qui vient pour se faire plaisir.

     

    C’est aussi pour Roberto Alagna que vous êtes là…

    C’est un grand artiste. Il a un don naturel. Il est sympathique. Il se donne à fond. C’est est une bête de théâtre. J’aime son timbre et sa façon d’incarner les rôles.

     

    Pourquoi vous faites vous si rare Ă  Paris ?

    Je ne suis pas très libre. Je suis viennois depuis 44 ans et l’Orchestre symphonique de Vienne m’a nommé chef d’honneur à vie. Je dirige souvent l’Orchestre philharmonique de Vienne avec lequel je vais faire une série de concerts en octobre puis une tournée qui nous mènera notamment à Linz pour l’année européenne et aussi à la Scala. J’ai dirigé le Concert du Nouvel An avec les Wiener en 2008 et on m’a demandé de revenir pour le 1er janvier 2010.

     

    Mais avec Nicolas Joel, nouveau directeur de l’Opéra de Paris, n’avez-vous pas de projets ?

    Les directeurs d’opéras savent tous que je ne veux plus faire de lyrique. On ne sait jamais, mais je préfère me cantonner aux concerts. Et puis à l’opéra, j’ai été tellement déçu par des metteurs en scène médiocres alors qu’auparavant, j’ai avais si souvent gâté en travaillant avec de grands metteurs en scène qui étaient aussi musiciens.

    Qu’est-ce qu’un opéra ? Un bijou qui brille. Qu’est-ce qui le fait briller ? Les artistes. De quoi a-t-on besoin ? D’un bel écrin pour mettre le bijou. La mise en scène est un écrin. Maintenant, les metteurs en scène veulent être aussi le bijou. Ce n’est pas possible.

     

    Malgré tout cela, reviendriez-vous, si l’on insistait, à l’Opéra de Paris ?

    Ai-je vraiment le droit de dire non ?

     

    Quelles Ĺ“uvres souhaiteriez-vous diriger ?

    J’ai tout fait. J’aime tout. Je n’ai pas à choisir. Je ne suis qu’un interprète !

     

    Le 04/08/2009
    Nicole DUAULT


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