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ENTRETIENS 24 avril 2024

Béatrice Uria-Monzon, l’opéra n’est pas élitiste
© OPS

Les opéras ouvrent leurs portes ce week-end. Ils sont vingt-huit en France à proposer gratuitement au public la visite de leurs coulisses et de leurs ateliers. La marraine 2010 de Tous à l’Opéra est Béatrice Uria-Monzon, qui ira ce week-end à Compiègne pour faire travailler ses rôles fétiches aux élèves du conservatoire.
 

Le 07/05/2010
Propos recueillis par Nicole DUAULT
 



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  • Pourquoi vous ĂŞtes-vous investie dans cette opĂ©ration Tous Ă  l’OpĂ©ra ?

    Elle fait connaître notre métier. C’est par de telles opérations qu’on arrivera à faire comprendre que les chanteurs ne sont pas enfermés dans une bulle inaccessible. Quand je dis à des personnes étrangères au milieu que je suis chanteuse d’opéra, elles ont du mal à me croire.

    Elles ont comme image d’une chanteuse d’opéra la Castafiore ou une personne déconnectée de la réalité quotidienne qui ne vit que sur scène. Chaque fois d’ailleurs qu’on parle d’opéra dans un film, il s’agit d’une grosse bonne femme capricieuse ou d’une femme qui vit tout le temps dans des châteaux en robe longue ! Ce sont des images réductrices.

     

    Vous vous sentez diva ?

    Non. Je suis une femme qui chante, et c’est tout. Les enfants sont bien souvent plus accessibles à l’opéra que les adultes qui ont parfois peur de ne pas être à la hauteur. Il faut donner envie aux gens de venir. On vit dans une société hyper violente. Le rôle de l’art est d’ouvrir une fenêtre à un souffle nouveau. Je n’ai pas la prétention de croire qu’on va changer le monde, mais l’art a un rôle important pour catalyser la violence.

    Mon père Ă©tait peintre. Je vais dans les expositions. Je suis allĂ© voir Munch Ă  la Pinacothèque et Lucian Freud au Centre Pompidou. De telles expositions dĂ©rangent, c’est le rĂ´le de l’art de bouleverser et de secouer Ă©motionnellement. Je me suis engagĂ©e Ă  fond dans cette opĂ©ration pour tenter de faire tomber les barrières et les idĂ©es prĂ©conçues du genre « l’opĂ©ra, ce n’est pas pour moi Â».

    L’opéra n’est pas élitiste. Il est accessible à tous : il suffit de se laisser emporter et d’ouvrir son cœur. On dit que les places sont chères. Elles ne le sont pas plus que celles d’un match de foot ou d’un concert rock !

     

    Vous chantez en ce moment Giulietta dans la reprise des Contes d’Hoffmann mis en scène par Robert Carsen à la Bastille.

    Ce rôle de courtisane manipulatrice qui pour tout ce qui brille est prête à vendre son âme est court mais intense et difficile. Un vrai mezzo ne chanterait pas ça. Il faut avoir une tessiture de soprano pour le faire. La mise en scène de cette œuvre complexe est magnifique et extrêmement lisible. Et puis j’aime chanter à Paris.

     

    Votre nom est associé à Carmen.

    J’ai chanté Carmen entre 250 et 300 fois. Aujourd’hui, je suis très impatiente des autres rôles qu’on me propose : Chimène dans le Cid de Massenet, Sara dans Roberto Devereux de Donizetti ou la Tosca de Puccini qui sont maintenant dans ma tessiture. Didon des Troyens, Judith du Château de Barbe-Bleue et cet été Santuzza de Cavalleria rusticana sont déjà des rôles de soprano. La logique veut que je puisse commencer à me frotter à ces rôles-là. Ma première Tosca ce sera en mai 2012 à Avignon chez Raymond Duffaut.

     

    Quand vous revoit-on Ă  Orange, oĂą vous vous ĂŞtes si souvent produite ?

    Je cherche un titre avec Raymond Duffaut, directeur des Chorégies. Je rêverais qu’il programme les Troyens de Berlioz. J’ai chanté Didon voilà trois ans à Strasbourg et ce personnage dramatique et profond m’a bouleversée.




    À faire :
    Tous à l’Opéra, 4e édition, les 8 et 9 mai 2010.
    À voir :
    Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach, Opéra Bastille, du 7 mai au 3 juin.

     

    Le 07/05/2010
    Nicole DUAULT


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