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ENTRETIENS |
19 avril 2024 |
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La Confidence des oiseaux
Des oiseaux élevés dès le plumage sont utilisés par les danseurs pour de fascinantes chorégraphies. Ils planent au-dessus de la scène puis se posent à l’invite des danseurs (par d’invisibles stimulations) sur leurs corps dénudés ou recouverts de costumes intemporels évoquant des peuplades primitives ou rituelles.
Leur sautillement combiné à la chorégraphie des danseurs est un véritable régal pour les yeux, une magie tout à fait singulière. Un musicien, Xavier Rosselle, accompagne de sa propre musique qui se doit d’être adaptable au résultat forcément toujours un peu sujet à des décalages minuscules. Une scénographie très simple et des éclairages sophistiqués ajoutent à la magie de l’ensemble. |
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Comment devient-on éleveur d’oiseaux ?
C’est un rêve d’enfant de pouvoir communiquer et voler avec les oiseaux. Ceux-ci ne sont pas dressés mais « imprégnés »selon la technique de Konrad Lorenz. Ils adoptent très tôt les êtres humains près d’eux, mais il leur faut une attention de tous les instants et les nourrir au début deux fois par heure. Un oiseau a une intelligence très visuelle correspondant à celle d’un enfant de 2 à 3 ans. |
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Quels types d’oiseaux utilisez-vous ?
Ce sont des oiseaux de notre biotope : corneilles, pies, geais, étourneaux, perruches. Jamais de prédateurs. Il faut passer beaucoup de temps à les observer, avec le même genre de démarche qu’Olivier Messiaen qui en étudiait le chant pour en faire de la musique. |
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Comment passe-t-on de l’élevage au spectacle ?
Il faut beaucoup respecter la fragilité, la vulnérabilité au stress des oiseaux et donc ne pas les surmener, respecter des conditions de voyage très précises et ne pas accumuler les spectacles. Ensuite, la relation entre danseurs et oiseaux est une chose qui ne se crée pas dès les premiers instants.
Le danseur travaille sur des mécanismes très archaïques. Il doit les regarder, les toucher et leur parler le plus possible. Des deux cotés, ils se reconnaissent comme une fraternité. Chez eux deux, tout dépend de la capacité á se mouvoir. La relation au temps a aussi la même fragilité : un oiseau comme un danseur ne vivent qu’au présent.
Ă€ voir :
La Confidence des oiseaux, de Luc Petton, Théâtre national de Chaillot, Salle Gémier, du 19 au 30 mai 2010. |
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